L’institution épingle dans un rapport « cinq grands établissements bancaires européens » qui disposent d’une quantité de fonds propres insuffisante à ses yeux, s’exposant à un plafonnement des paiements de dividendes et autres bonus.
Prudence est mère de sureté. Pour éviter que ne se reproduise la crise bancaire qui a secoué le Vieux Continent entre 2008 et 2012, la banque centrale européenne, dans un rapport publié jeudi, pointe les risques que font courir à l’ensemble du système bancaire, cinq établissements européens. Si l’institution dirigé par Mario Draghi ne cite pas nommément les cinq banques en question, ces dernières s’exposent à des sanctions car elles ne disposent pas de fonds propres en quantité suffisante pour faire face aux affres d’une nouvelle crise.
Ainsi, si elles ne redressent pas la situation en augmentant de manière significative leur capital pour couvrir leurs créances douteuses, ces banques pourraient voir le couperet tombé et, par conséquence, être soumises à un plafonnement des paiements de dividendes, bonus et autres coupons en 2017. Pourtant, afin de s’épargner ce genre de « maux de tête », la BCE avait, dès 2015, revu ces exigences « à la baisse » en matière de fonds propres.
Situation délicate
En effet, comme souligné par Reuters, La BCE exigeait, avant 2015, que les banques dégagent en moyenne un ratio de fonds propres dur CET1, mesure de référence de leurs ressources propres, égal à 10,2% de leurs actifs pondérés du risque. Un ratio que la BCE a (largement) abaissé à 8,3% pour donner « un peu d’air » à certains établissements bancaires européens. Visiblement insuffisant pour les cinq entités pointées du doigt par la Banque centrale européenne.
La publication de ce rapport intervient dans un contexte délicat alors que la troisième banque italienne, en volume de prêts, la Banca Monte dei Paschi di Siena-qui rappelons-le n’est pas nommément citée dans ce rapport- doit impérativement lever cinq milliards d’euros d’argent frais auprès d’investisseurs privés avant le 31 décembre. Une somme nécessaire à sa survie alors que la BCE a opposé une fin de non-recevoir à la demande de délai de la banque, le week-end dernier, arguant « qu’il ne serait pas judicieux de retarder les choses trop longtemps ».
Monte dei Paschi dans l’œil du cyclone
Mais les analystes demeurent résolument sceptiques sur la réussite de ce plan de recapitalisation privée. Dès lors, le salut de la plus ancienne banque du monde encore en activité pourrait venir de l’Etat italien qui, selon certaines informations, serait prêt à injecter 15 milliards d’euros pour renflouer, outre Monte dei Paschi di Siena, d’autres établissements transalpins en difficulté.
Pour rappel, le bulletin de santé des banques italiennes est alarmant, puisqu’en effet, les 14 grands établissements du pays détiennent, à eux seuls, plus d’un tiers des créances douteuses de l’ensemble de la zone euro, soit l’équivalent de 360 milliards d’euros. Mais Monte dei Paschi a tenu, ce matin, à tempérer les ardeurs de ceux qui considèrent « l’interventionnisme étatique » comme acquis, soulignant « ne pas avoir cette certitude ». Prudence toujours…
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