Le Chelsea FC est dans la tourmente. Très récemment, l’oligarque multimilliardaire Roman Abramovitch a investi la somme de 291 millions d’euros dans le club, même si une rumeur circule selon laquelle il n’aurait pas assisté à un seul match depuis plus de deux an.
Les derniers comptes du club londonien rendus publics cette semaine révèlent que celui-ci dépend encore très largement de la fortune du milliardaire russe pour se maintenir au sommet de la Premier League. Le document vaut pour un an, jusqu’au 30 juin 2019, et fait état d’un déficit avant impôts de 113 millions d’euros.
Même si le chiffre d’affaires du club est passé de 528 millions d’euros à 532 millions d’euros, Chelsea enregistre une baisse de ses revenus par jour de match à hauteur de 9 millions d’euros, et une baisse de ses revenus de diffusion pour un montant de 4,5 millions d’euros. Le club attribue ces pertes à son échec pour se qualifier en Ligue des champions la saison dernière.
Bien que le Chelsea Football Club ait récemment fait l’objet d’une interdiction de recrutement par la FIFA, il possède des actifs incorporels de 567 millions d’euros, qui résultent principalement de l’acquisition de joueurs, comme l’Américain Christian Pulisic du Borussia Dortmund et le Brésilien Jorginho du SSC Naples. Les dettes actuelles du club ont également grimpé à 408 millions d’euros, soit 235 millions de plus que l’année dernière. Chelsea doit désormais 268 millions d’euros à d’autres clubs.
Le club a également annoncé que le licenciement de son ancien entraîneur Antonio Conte lui avait coûté la somme colossale de 31 millions d’euros. Le Chelsea FC décrit ces frais comme « des changements au niveau de la direction de l’équipe masculine et du personnel d’entraînement, ainsi que les frais juridiques associés ». Aujourd’hui entraîneur de l’Inter Milan, Antonio Conte avait passé deux ans à Chelsea après son arrivée en 2016. Il avait permis au club de remporter la Premier League et la FA Cup, mais avait été remercié après la décevante 5e place obtenue par Chelsea en Ligue des champions en 2018.
Les rumeurs selon lesquelles Roman Abramovitch prévoyait de vendre le Chelsea FC a fait la une de tous les médias sportifs l’an passé. Un autre milliardaire, Jim Ratcliffe, était alors apparu comme l’acheteur le plus probable, mais aucune offre ferme n’a été faite. Le mois dernier, le Wall Street Journal annonçait que le financier américain Todd Boehly, copropriétaire de l’équipe de baseball des L.A. Dodgers, aurait fait une offre pour le club anglais qui aurait été refusée.
Kieran Maguire, un expert en comptabilité du football de l’Université de Liverpool, décrit la relation actuelle d’Abramovitch avec Chelsea comme « étrange ». Il a par ailleurs déclaré à Forbes que d’après les comptes rendus publics, « le club lui-même ne génère pas suffisamment de revenus » pour couvrir les sommes nécessaires aux acquisitions de nouveaux joueurs.
Roman Abramovitch, propriétaire du Chelsea FC, a perdu sa passion pour le club
Kieran Maguire ajoute : « Il n’est plus passionné par Londres, car il a eu une querelle avec Boris Johnson. En conséquence, il a pris la citoyenneté israélienne et n’assiste plus aux matchs. Mais son soutien financier [pour Chelsea] n’a jamais été aussi important ».
L’expert estime que si Chelsea n’a pas encore trouvé d’acheteur, c’est que personne ne veut être « l’andouille qui raque les 3,5 milliards d’euros nécessaires ». Ajoutons que la valorisation du club à 3,5 milliards d’euros date de novembre dernier, lorsque l’investissement à hauteur de 458 millions d’euros de la société américaine de capital-investissement Silver Lake a fait passer à 4,3 millions d’euros la valeur du City Football Group (la maison mère du champion de première division Manchester City).
Kieran Maguire ajoute que cette opération de Manchester City « a effectivement remis à zéro les valorisations de tous les clubs. En Premier League, avec l’élite, [les clubs] cherchent à obtenir plus d’argent. Et [trois milliards], c’est beaucoup d’argent pour un investissement qui n’est pas destiné à faire des profits ».
Roman Abramovitch a bâti sa fortune de plus de 11 milliards d’euros en achetant des actifs dans les secteurs de l’acier, du nickel et du gaz naturel en Russie. Il a obtenu la citoyenneté israélienne en mai 2018 après des difficultés pour renouveler son visa d’investisseur britannique faisant suite à des tensions entre Londres et le Kremlin.
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