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CAC 40 : Les Mesures Du Risque Écartent Pour Le Moment Le Scénario D’Un Grand Marché Baissier

Photo by Guillaume Payen/SOPA Images/LightRocket via Getty Images

Les marchés actions internationaux ont connu un choc baissier lors de la première quinzaine du mois d’octobre et aucune zone géographique n’a été épargnée. WallStreet, l’Asie et les marchés actions européens ont connu une séquence de baisse comparable en amplitude à la phase de correction du mois de février 2018. Cette semaine, le CAC 40 et les indices boursiers majeurs s’essaient à une stabilisation depuis des niveaux de support technique.

Cette baisse violente des marchés a posé la question suivante : sommes-nous au point de départ d’un nouveau grand marché baissier (2000 & 2008) ou s’agit-il simplement d’une correction saine d’une portée de court terme ?

Il est vrai que les risques fondamentaux se sont multipliés ces dernières semaines et de nouvelles données sont apparues. Avant de vous proposer une réponse à la question ci-dessus, rappelons les facteurs fondamentaux qui ont provoqués la baisse la première partie du mois de ce mois.

Facteurs fondamentaux d’inquiétude du moment 

  • La remontée des taux d’intérêt de plus en plus rapide aux Etats-Unis, avec une Réserve Fédérale (FED) décidée à rendre sa politique monétaire de plus en plus restrictive. Une prochaine hausse du taux d’intérêt des fed funds est attendue au mois de décembre prochain, cela entraîne la poursuite de la hausse du Dollar US sur le marché des changes, cas problématique pour les nombreux pays émergents avec une forte dette libellée en USD.
  • L’allure baissière qui se confirme sur le commerce international, sur fond de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. L’économie chinoise commence à en pâtir, avec un effet négatif immédiat sur la croissance économique mondiale en grande partie portée par l’économie chinoise à travers le rythme de ses importations.
  • La résurgence d’une problématique sur les dettes souveraines au sein de la Zone Euro, enfin sur la dette de l’Italie pour être précis. La troisième économie de la Zone Euro prévoit un déficit budgétaire de 2.4% du PIB en 2019, ce que la Commission européenne et les agences de notation jugent largement excessifs compte tenu du niveau actuel de la dette publique et du déficit de croissance potentielle.
  • Le niveau de valorisation atteint par les valeurs technologiques américaines peut aussi être cité, certains poids lourds pouvant faire chuter le marché s’ils venaient à entrer en tendance baissière (GAFA).

 

La conjugaison de ces risques fondamentaux peut donner du corps à un argumentaire en « faveur » du risque de krach boursier. Pourtant, il convient de demeurer factuel, il n’y a actuellement aucun krach en cours, c’est en tous cas l’enseignement des mesures classiques du risque lorsque survient une phase de correction baissière sur les actions.

Les deux graphiques ci-dessous proposent la superposition de l’indice CAC 40 avec le V-CAC, qui mesure les anticipations de volatilité en s’appuyant sur le marché des options, ainsi qu’avec le rendement à 10 ans du Crédit souverain de la France.

Ces graphiques historiques permettent de faire une comparaison avec les précédentes phases de choc baissier sur le marché actions. Il est utile de comparer avec la baisse forte des indices boursiers en février dernier. Le constat est clair, en février dernier, la hausse de la volatilité implicite (stratégies de couverture contre le risque) et la hausse du prix des obligations (baisse des taux du marché) avaient été plus marquées.

Conclusion : au stade actuel, les mesures classiques du risque défendent davantage une correction saine à court terme des marchés actions, que le point de départ d’un nouveau grand marché baissier.

CAC40 : graphique TradingView qui dévoile les bougies japonaises hebdomadaires, ainsi que la mesure de la volatilité implicite du CAC 40 (V-CAC)

 

 

Taux à 10 ans de la France – graphique TradingView (+ CAC40)

 

 

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