Rechercher

CAC 40 : Octobre 2019 Réplique Boursière D’Octobre 2018 ?

CAC 40

Le CAC 40 a connu une impulsion baissière lors des toutes premières séances du mois d’octobre actuel et cela rappelle naturellement le mois d’octobre 2018 dont la phase baissière avait donné le point de départ d’un trimestre boursier fortement baissier qui avait ramené le cours du CAC 40 des 5500 points vers les 4600 points. Ces premières séances du mois d’octobre 2019 marquent-elles le début d’une séquence baissière marquée des actions les plus cycliques ?

Il est vrai qu’en dépit du volte-face monétaire des grandes Banques Centrales, notamment de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED), le secteur manufacturier mondial se contracte de plus en plus, l’Asie, les grands pays émergents, la zone Euro et les Etats-Unis s’enfonçant dans une pente de plus en plus négative.

Pourtant, le spectre général des taux d’intérêt est négatif ou est largement en train de tendre vers zéro et il s’agit de la source principale qui maintenait les marchés actions américains et européens proches de leurs records historiques et/ou de leurs records annuels. Si la plupart des actions cycliques ont inscrits de nouveaux records historiques au mois de septembre 2019 (je peux citer les exemples de Schneider ou encore de Safran au sein de l’indice CAC 40), les indicateurs d’activité cyclique industriel sont quant à eux enfermés dans une spirale baissière de plus en plus pentue.

Au sein de la zone Euro, c’est la situation de l’Allemagne qui inquiète avec une récession technique presque acquise (deux trimestres consécutifs de taux de croissance négative du Produit Intérieur Brut). L’allure négative des commandes industriels internationales est en train de contraindre fortement le secteur manufacturier de la première économie de la zone Euro, avec un début de contagion au secteur des services. La BCE a ainsi réengagé son programme de Quantitative Easing (QE) au mois de septembre et semble même étudier un programme de « monnaie hélicoptère » ; c’est à Christine Lagarde de prendre la main sur ce sujet.

Face aux pays émergents et à la zone Euro, les Etats-Unis affichent ces derniers mois une étonnante résilience macro-économique mais les tous derniers indicateurs PMI de l’enquête ISM montrent que le secteur manufacturier américain bascule à son tour en zone de contraction. La FED a engagé le 31 juillet dernier un cycle baissier de ses taux d’intérêt pour contrecarrer cela au plus vite et le graphique ci-dessous montre que la FED (à la différence de la BCE) a encore de la marge pour baissier son taux d’intérêt directeur. Quant au PMI manufacturier des Etats-Unis, il se trouve au contact d’un seuil pivot, les prochains mois sont donc cruciaux pour l’économie des Etats-Unis. Il est à présent vital qu’un accord commercial gagnant-gagnant soit trouvé entre les Etats-Unis et la Chine.

PMI MANUFACTURIER ETATS-UNIS + TAUX DES FED FUNDS – TradingView

Au stade actuel, les indices boursiers EuroStoxx 50, CAC 40, DAX, S&P500, Nasdaq… sont tous revenus au contact de leurs sommets annuels/historiques. Sur ce sujet, rappelons que le cours du CAC 40 teste ses sommets pluriannuels (la moyenne des plus hauts annuels depuis l’année 2016) lorsqu’on lui retire les dividendes mais qu’il évolue sur ses records historiques avec réintégration des coupons de dividende détachés, c’est le CAC 40 Global Return (CAC 40 GR).

L’indice CAC 40 n’existe que parce que des actions le composent. Quelles sont les valeurs qui ont porté la hausse depuis la mi-août et y a-t-il encore du potentiel technique haussier ?

La séquence haussière de l’indice CAC 40 a commencé le 15 août dernier, quand l’indice parisien avait préservé le support à 5200 points, soit la partie basse du trading range 5200/5600 qui se déploie depuis la fin du printemps dernier.

Le rebond du CAC 40 de 5200 points à 5670 points s’est construit sur les valeurs à fort bêta (les titres des actions Arcelor, Renault, Société Générale) fortement vendues dans la période précédente, ainsi que les grandes entreprises exportatrices françaises (nouveau record historique de SAFRAN par exemple ou encore du titre Schneider)), les valeurs financières qui pèsent 10% de la pondération (suite à la nouvelle coalition gouvernementale en Italie et au programme TLTRO de la BCE) et les poids lourds de la cote (le secteur du Luxe, 26% du CAC 40, et l’action TOTAL ont largement contribué au rebond).

La hausse du CAC 40 depuis les 5200 points était donc forte sur un plan relatif et qualitative sur le plan de sa structure sectorielle comme nous l’avons dit plus haut. Mais cela n’a pas permis de dépasser les sommets annuels.

Les taux d’intérêt tendant largement vers 0 ou négatifs et le soutien additionnel de la BCE ne semblent donc pas suffisants pour établir de nouveaux records. Pour se faire, le marché a besoin d’autres facteurs d’importance considérable autour du Brexit, de l’accord commercial en attente Chine/Etats-Unis et de la FED.

Afin que le cours du CAC 40 puisse s’affranchir de ses sommets annuels, il était impératif que l’ensemble des secteurs cycliques soit homogène dans la hausse. Dans l’immédiat, cela me semble compliqué eu égard au surachat technique général après plusieurs semaines de hausse. J’estime donc que le marché parisien devrait se maintenir sous les 5650/5700 points ce mois d’octobre 2019. Ce mois d’octobre boursier sera largement conditionné par le Brexit et des scénarios de report, de no-deal ou d’accord.

CAC 40 Global Return – TradingView

CAC 40 – Bougies japonaises journalières (sans les dividendes)

 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC