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BREXIT – Un « Bloody Friday » Pour Les Marchés Et Les Banques

Le vent a définitivement tourné pour «Lucky Dave ». Le Premier ministre, démissionnaire ce vendredi 24 juin 2016 après la victoire du camp britannique du « Leave » – la sortie – de l’Union européenne, voiy le système économique et boursier s’effondrer un an après sa reconduite triomphale à Downing Street. Les répercussions se rapprochent des prédictions formulées en début de semaine par l’américano-hongrois George Soros, qui annonçait un « Bloody Friday ».

La devise britannique connaît un plongeon de 12 % de 1,5 à 1,32 dollar, avant de redresser la barre en fin de séance pour finir à 1,37 dollar. Cette variation est la plus forte subie par la livre sterling au cours d’une journée de séance. La livre avait subi ses plus fortes chutes au cours du crack de 1992 avec une baisse de 3,35 % le 9 janvier puis une seconde chute de 4 % le 16 septembre. Ce krash faisait suite à la sortie du système monétaire européen. La grande crise de 2008 a engendré quatre des dix plus fortes chutes quotidiennes vécues en Grande-Bretagne, avec des reculs compris entre 1,6 % et 3,4 %. La devise a perdu 13 % sur les dix-sept mois qui ont suivi les précédents grands chocs pour la Grande-Bretagne et la livre.

La Deutsche Bank, 448e meilleure société au niveau mondial selon le classement Global 2000 de Forbes, anticipe un recul jusqu’à 1,15 dollar de la livre d’ici la fin de l’année 2016, contre un même niveau établi en 2017 lors des prévisions réalisées avant le résultat du référendum britannique. La banque britannique HSBC, 14e plus grande entreprise de la planète pour Forbes, estime de son côté qu’un niveau de 1,20 dollars sera atteint d’ici fin 2016. La parité dollar-livre sterling pourrait être atteint à horizon 2020-2022 si le pays continue de s’engluer dans la récession au cours des prochaines années.

Plan d’urgence de 250 milliards de livres 

Les plus grosses places boursières connaissent non pas un « Black friday » mais un « Bloody friday », au lendemain du référendum organisé le jeudi 23 juin 2016. La victoire du camp des « Leave » se précise lorsque la séance de la bourse de Tokyo touche à sa fin. L’indice Nikkei accuse une chute à 7,92 %. Une dégringolade jamais observée depuis la crise de 2008 et la chute de Lehman Brothers.

Les marchés européens subiront un sort similaire à l’ouverture : à Londres pour le FTSE comme pour le DAX à Francfort, une baisse de 10 % est enregistrée, engendrée par la chute des indices bancaires. Paris termine en très forte baisse de 8,04 % la journée de ce vendredi 24 juin 2016. La bourse de Londres remonte en fin de journée pour clôturer à -2,76 %, celle de Francfort à 6,82 %.

Le marché bancaire subit les plus grosses répercussions du sacre du « Leave ». Les valeurs du Royal Bank of Scotland (RBS) – fondée en 1727, la Barclays et Lloyds Banking Group chutent de près de 30 % à Londres. Les banques allemandes, telles que la Deutsche Bank, dégringole de 17 % dès l’ouverture. BNP Paribas et la Société Générale, deux des « Trois Vieilles » banques historiques du système bancaire hexagonal avec LCL, s’écroulent respectivement de 16 % et… 25 %.

Le choix fait par une majorité de Britanniques de sortir du club des Vingt-Huit – une première depuis la création originelle des « Six » en 1957 – entraînerait, à moyen terme, une sortie de l’Union bancaire européenne, fatale aux établissements anglo-saxons. RBS, HSBC ou consorts risquent de perdre leur « passeport européen » qui leur permet aujourd’hui de solder leurs produits financiers sur le Vieux continent.

En milieu de matinée, une information avance que les responsables de la Banque d’Angleterre serait disposée à assouplir drastiquement sa politique court terme. Une « plan d’urgence » est évoquée, avec l’injection de 250 milliards de livres de liquidités supplémentaires.

Au même moment, David Cameron annonce qu’il quittait son poste de Premier ministre. « Je ne pense pas qu’il soit bénéfique que je sois le capitaine qui dirige notre pays vers sa nouvelle destination », proclame l’homme fort du camp conservateur arrivé le 11 mai 2010 au 10 Downing Street. David Cameron affirme qu’il assumera la transition avant la nomination d’un nouveau leader issu de son camp politique. L’ancien maire de Londres Boris Johnson, encarté du parti conservateur et qui a mené une campagne pro-Brexit, est favori pour récupérer cette place de chef du gouvernement britannique au plus tard en octobre 2016.  Clap de fin imminent pour « Lucky Dave ».

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