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Bourse : La Grèce Et Les Banques Font Tanguer Les Marchés

© Getty Images

Après quelques semaines d’accalmie, les investisseurs ont assisté ce matin à un retour du risque politique, symbolisé notamment par un regain de tension entre la Grèce et ses créanciers. Autre point de tension : le secteur bancaire fragilisé par une note défavorable de Deutsche Bank.

Relégué au second plan dès le lendemain du premier tour de la présidentielle française – les opérateurs tenant pour acquise la victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen –, le risque politique a fait son grand retour sur les marchés actions européens ce matin. Un « retour » à deux entrées avec, tout d’abord, la perspective d’élections anticipées en Italie où le flou règne depuis le départ de Matteo Renzi mais également en Grande Bretagne, avec pour horizon une victoire limitée des conservateurs lors du scrutin du 8 juin. Second étage de la fusée : le regain de tensions entre la Grèce et ses créanciers. Point de départ : la réunion de l’Eurogroupe, du 22 mai dernier, qui devait déboucher sur un accord permettant le décaissement d’une nouvelle tranche d’aide à la Grèce et « donner du souffle » à une économie toujours aussi fragile. Mais, faute d’accord, les négociations se poursuivent, ce qui a le don d’agacer Athènes.

« Le gouvernement grec a le sentiment d’avoir tenu la part de son engagement », a souligné le ministre grec des finances, Euclide Tsakalotos. Avant de se montrer un brin plus fataliste, laissant son incompréhension poindre face à l’attitude des créanciers. « Nous avons le sentiment que la balle est largement dans le camp des créanciers et du FMI, qu’il n’y a aucune excuse pour ne pas aboutir à cet accord global dont l’économie grecque a si désespérément besoin dans ses efforts pour avoir accès aux marchés », a souligné le ministre.

Athènes agacée par « le manque de volonté » des créanciers

Pour rappel, Athènes s’est pliée aux doléances de ses créanciers avec la mise en place de nombreuses mesures d’austérité (baisse des pensions de retraite et hausses d’impôts réclamées par les créanciers internationaux) approuvées par le Parlement grec. C’est donc, désormais, cette part du contrat étant rempli, auxdits créanciers de la Grèce de s’entendre sur un allègement de sa dette et le déblocage de nouveaux prêts. Ce que rechignent à faire les forces en présence.

En effet les positions de l’Eurogroupe et du FMI divergent sur la stratégie à adopter, les deux protagonistes du « sauvetage grec » éprouvant toute les peines du monde à s’entendre sur la capacité du pays à faire face à une dette abyssale, soit l’équivalent de 179% du PIB. Ainsi, le Fonds monétaire international refuse de remettre la main au porte-monnaie si « le terrain n’est pas balisé » au préalable, avec en l’occurrence l’adoption de mesures facilitant le remboursement accordé par les européens. Une possibilité écartée ipso facto par Berlin qui ne peut prendre un tel risque à quelques mois d’élections législatives périlleuses pour la coalition en place.

Deutsche Bank en fossoyeur

Autre élément entraînant les marchés vers le bas : une note d’analyste de Deutsche Bank qui met à mal le secteur bancaire. En effet, le bureau d’études a dégradé son opinion de « neutre » à « sous-pondérer », expliquant que le temps où les valeurs bancaires bénéficiaient encore du soutien de leur valorisation était désormais révolu. Conséquence : les banques deviennent plus vulnérables aux fluctuations de la croissance en zone euro, alors que cette dernière devrait, selon les analystes, ralentir en fin d’année. En outre, l’indice Stoxx des banques de la zone euro qui s’est envolé de plus de 70% par rapport aux plus bas touchés en juin dernier après le vote britannique entérinant la sortie du Royaume-Uni du giron européen, reculait de 1,5% mardi en matinée.

Forts de tous ces éléments, le « tiercé bancaire » français fait, de facto, grise mine ce matin à la Bourse de Paris. En effet, Société Générale (-1,5%), BNP Paribas (-0,99%) et Crédit Agricole (-0,68%) pâtissent directement de l’abaissement de l’opinion de Deutsche Bank et se retrouvent englués dans les tréfonds du CAC 40, sous-performant un marché en recul de 0,64%.

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