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Bourse mondiale : l’Europe et la Chine à la fête

Les décisions de Donald Trump en matière d’économie incitent les investisseurs à la prudence sur le marché américain ce qui profitent à d’autres marchés boursiers. 

Les marchés européens profitent de l’incertitude américaine.  Un écart important s’est creusé entre la performance des actions américaines et celles d’autres régions, notamment l’Europe et la Chine ce mois-ci, où les investisseurs ont renforcé leurs positions après avoir pris des bénéfices sur les valorisations élevées de Wall Street. L’approche imprévisible de Trump en matière de commerce, associée à des licenciements massifs dans l’administration fédérale, a semé le doute parmi les entreprises, les ménages et les investisseurs, ce qui commence à se refléter dans les indicateurs économiques américains.

L’indice paneuropéen STOXX 600 progressait de 0,5 % mardi et affiche une hausse de 8 % depuis le début de l’année, alors que l’indice S&P 500 a reculé de 4 % sur la même période. Il s’agit du plus grand écart de performance entre les marchés actions européens et américains sur les douze premières semaines de l’année depuis une décennie. L’euro, de son côté, poursuivait son ascension au-delà de 1,09 dollar, atteignant son plus haut niveau depuis octobre. Cette progression est alimentée par la hausse marquée des rendements obligataires allemands ce mois-ci. Un vote crucial au Bundestag est prévu mardi sur une augmentation massive de l’endettement, une décision qui pourrait dynamiser l’économie allemande et, par ricochet, celle de toute la zone euro.

Les yeux tournés vers la FED 

« Aujourd’hui marque un tournant historique avec l’adoption attendue d’un amendement constitutionnel par le Bundestag, mettant fin à la politique budgétaire prudente qui caractérisait l’Allemagne », a déclaré Christoph Rieger, stratégiste en chef chez Commerzbank auprès de Reuters. Les obligations allemandes à dix ans affichaient un rendement de 2,843 %, en hausse de 4 points de base sur la journée et de 45 points depuis début mars.


L’anticipation d’un accord de paix en Ukraine a récemment renforcé la confiance des investisseurs européens. Toutefois, l’appel prévu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui pourrait aborder des sujets délicats comme des ajustements territoriaux ou la supervision d’une centrale nucléaire, incite les marchés à la prudence.

Du côté de Wall Street, les contrats à terme affichaient peu de variations en Europe, après une légère hausse du S&P 500 et du Nasdaq lundi. Néanmoins, l’incertitude demeure à l’approche d’avril, mois au cours duquel de nouvelles sanctions commerciales doivent entrer en vigueur. Aux États-Unis, des ventes au détail et une production manufacturière en deçà des attentes ont pesé sur la devise américaine et sur les rendements obligataires. Enfin, le rendement des obligations d’État américaines à dix ans est resté stable à 4,2908 %. Les investisseurs ont désormais les yeux rivés sur la Réserve fédérale américaine, qui s’apprête à conclure mercredi une réunion de deux jours.

Les marchés asiatiques également à la hausse 

Les marchés asiatiques ont également affiché une tendance positive mardi, portés par des chiffres encourageants sur la consommation en Chine et de nouvelles initiatives destinées à stimuler la demande intérieure. À Hong Kong, l’indice Hang Seng a atteint son plus haut niveau depuis trois ans, tandis que le Nikkei japonais a grimpé de 1,5 %, enregistrant sa plus forte progression des trois dernières semaines. Ironiquement, les tensions commerciales avec les États-Unis et la réduction des dépenses publiques américaines ont favorisé un afflux de capitaux vers la Chine, les investisseurs cherchant des opportunités en dehors du marché américain.

« Nous assistons à un revirement de tendance, avec un regain d’optimisme chez les investisseurs », observe Nick Ferres, responsable des investissements chez Vantage Point Asset Management. Donald Trump a également laissé entendre que Xi Jinping pourrait bientôt se rendre aux États-Unis, alimentant les spéculations sur une possible amélioration des relations commerciales entre Pékin et Washington.

De son côté, l’or continue d’attirer les investisseurs en quête de valeurs refuges. Son cours, au-dessus de 3 000 dollars l’once, affiche une progression de 15 % depuis janvier. « En période de turbulences, l’or reste un actif clé pour les banques centrales et les investisseurs. Par ailleurs, l’inflation, alimentée par la politique commerciale protectionniste de Trump, soutient cette hausse. Un prix supérieur à 3 000 dollars pourrait bien s’inscrire dans la durée », explique Kathleen Brooks, analyste chez XTB dans Reuters.


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