Thématique centrale cette semaine sur les marchés, le pétrole a cristallisé toutes les inquiétudes et continue de voir ses prix chuter au point, peut-être, d’enregistrer sa pire performance semestrielle depuis 20 ans. De son côté, le CAC 40 achève la semaine sans entrain, en quête de catalyseurs susceptibles de rompre sa monotonie.
La tension monte sur les marchés où la baisse des cours du brut – malgré une timide remontée ce vendredi – inquiète les investisseurs. Dans le détail, le baril de Brent de mer du Nord se traite autour de 45 dollars et celui du brut léger américain sous les 43 dollars. Des difficultés imputables à l’annonce d’une augmentation de la production de la Libye et du Nigéria qui met un sérieux coup de canif aux accords de l’Opep et de ses alliés pour encadrer la production afin de soutenir les prix. Pour rappel, en mai dernier, l’organisation des pays exportateurs de pétrole et les pays non membres du cartel, avec en tête la Russie, ont prolongé de neuf mois, jusqu’en mars 2018, l’accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l’année.
Cela devait – théoriquement – permettre au baril de ne pas passer sous la barre symbolique des 50 dollars. Force est de constater que la Lybie et le Nigéria ont donc mis à mal « ce plan tout tracé »… comme l’avait largement anticipé notre contributeur Christophe Barraud, chef économiste et stratégiste chez Market Securities, au début du mois de mai. « La production libyenne, qui a récemment atteint son plus haut niveau depuis décembre 2014, pourrait continuer d’accélérer suite à l’accord politique récent trouvé au sein du pays. En parallèle, le Nigéria (également exempté de l’accord) aurait significativement augmenté sa production en mai à 2 millions de b/j tandis que l’Iran est susceptible de faire cavalier seul ». Comme évoqué en préambule, les cours du brut sont en passe de boucler leur pire semestre depuis l’année 1997, période durant laquelle l’augmentation de la production était manifeste et couplée à la crise financière asiatique.
L’inflation en question
Forte de ces éléments, la menace d’une décélération de l’inflation plane sur les marchés actions. « Nous nous attendons à ce que l’inflation reste relativement stable mais nous observons aussi des risques à la baisse sur l’inflation », expliquent les économistes de Citigroup, cités par Reuters. Leurs perspectives économiques pour le second semestre incluent en effet une révision à la baisse de la prévision d’inflation mondiale pour cette année, à 2,5% contre 2,6% en novembre. Dans ce contexte, la première estimation de l’inflation du mois de juin en zone euro, publiée vendredi prochain, ne devrait pas échapper au radar des marchés. Du côté des changes, la livre sterling a particulièrement été bousculée cette semaine, avec les déclarations contradictoires des responsables de la banque d’Angleterre alors que les négociations formelles entre Londres et Bruxelles, au sujet de la sortie du Royaume-Uni du giron européen, ont débuté le 19 juin. Certains analystes sont même allés jusqu’à évoquer une prochaine dégradation de la note souveraine de la Grande-Bretagne par Standard & Poor’s.
Du côté du CAC 40 rien, ou presque, pour extirper l’indice de sa torpeur. La croissance du secteur privé français s’est poursuivie à un rythme soutenu en juin, quoiqu’un peu moins fort qu’en mai, toujours portée par une hausse des commandes dans l’industrie manufacturière comme dans les services. Insuffisant néanmoins pour « dynamiter » un CAC 40 qui, s’il a été particulièrement sollicité ces dernières semaines, notamment avec les échéances politiques, semble entrer dans sa phase d’estivation. Toutefois, le « saint des saints » de la Bourse de Paris, va enregistrer sa première hausse hebdomadaire depuis deux semaines, grâce à un sursaut en fin de séance ce vendredi. Le CAC 40 achève donc la semaine comme il l’avait entamée, dans la continuité de la majorité absolue décrochée par les candidats estampillés « République en Marche ! », offrant les coudées franches à Emmanuel Macron pour mener à bien sa politique.
Commandes historiques pour Safran au Bourget
Sur le front des valeurs, la palme revient cette semaine au motoriste Safran grâce à un Salon du Bourget particulièrement réussi. En effet, le groupe annonce avoir enregistré, via sa coentreprise – avec l’américain General Electric – CFM International, un nombre de commandes record pour le cru 2017 du salon. Dans le détail, cette commande porte sur 1 658 moteurs LEAP et CFM56, en plus d’accords de services de long terme. La valeur totale de ces commandes est estimée à environ 27,3 milliards de dollars au prix catalogue. Diverses données qui permettent à l’action du motoriste de se hisser dans le peloton de tête du CAC 40 avec une progression de plus de 3% en cinq jours.
A l’autre bout du palmarès, le groupe de restauration collective Sodexo (-2,86%) est largement plombé par une note du britannique HSBC qui a initié son suivi à « Alléger » avec un objectif de cours de 110 euros (contre 117,25 ce vendredi soir). Pour justifier un « tel traitement », les analystes de HSBC déplorent la forte diversification géographique et d’activités du spécialiste de la restauration collective. « Sodexo a un modèle d’activité décent, mais en étant présent dans tant de zones géographiques et de services, les résultats globaux sont dilués ». En outre, le bureau d’études est également « déçu » de la non-prolongation du plan de transformation qui arrive à son terme en 2018, tout en donnant un satisfecit à la concurrence – Elior et Compass – pour leurs mesures d’économies respectives.
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