Après avoir très mal entamée la semaine, la Bourse de Paris l’achève dans le vert, galvanisée par l’accord sur la Grèce, la future Assemblée nationale « En Marche ! » mais également par l’effet mécanique imputable aux « quatre sorcières ». Divers éléments qui permettent de reléguer au second plan une statistique outre-Atlantique – les mises en chantier de logements neufs- assez décevante.
Comme de coutume, les investisseurs ont privilégié la prudence en ce dernier jour de la semaine dominé notamment par l’actualité politique « franco-française » et européenne. Ainsi, les marchés actions ont salué l’accord sur la Grèce, intervenu hier soir, après des semaines d’âpres négociations. En effet, les créanciers de la zone euro se sont entendus sur un prêt de 8,5 milliards d’euros à la Grèce, qui permettra au pays d’honorer des échéances cruciales cet été, et lui ont fourni des pistes en vue d’un possible allègement de sa dette en 2018 comme le souhaite le Fonds monétaire international (FMI). « C’est un bon accord et il ne faut absolument pas aujourd’hui créer de l’instabilité ou de l’incertitude sur son statut », a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, « à la manœuvre » sur ce dossier, comme en atteste la volonté de Paris d’être « force de propositions » pour alléger le fardeau d’Athènes.
En effet, la France a ainsi « mis sur la table un mécanisme « vertueux » qui ajusterait le montant de ses remboursements au niveau de croissance de l’économie grecque. Un accord qui s’il n’est pas encore définitif a été salué comme il se doit par la Bourse d’Athènes qui a atteint ce matin, à l’ouverture, un plus haut de deux ans au lendemain de cette réunion fructueuse de l’Eurogroupe. En outre, le rendement des obligations d’Etat grecques à dix ans recule de près de dix points de base sous 5,78%, son plus bas niveau depuis le 23 mai.
Les « quatre sorcières » réveillent le CAC 40
Les marchés ont également pu bénéficier des « grâces » de la technique ce vendredi avec une poussée significative à mi-séance imputable au phénomène dit des « quatre sorcières ». En effet, chaque année, le troisième vendredi des mois de décembre, de mars, de septembre et donc de juin marquent l’échéance simultanée des contrats sur futures et options en Europe et aux Etats-Unis. Un phénomène synonyme de volatilité accrue. Du côté de Wall Street, la semaine a été particulièrement « sanglante » pour le Nasdaq et les valeurs « Tech » qui le compose qui recule ainsi de près de 1% en cinq jours avoir décroché de 1,8% sur la seule séance de vendredi dernier. Parmi les principales victimes de ce début de « correction », comme souligné par Reuters, Apple dont la capitalisation a fondu de 56 milliards de dollars en une semaine, mais aussi des nouveaux-venus comme Snap, la maison mère de Snapchat, retombé jeudi à son prix d’introduction, après pourtant des premiers pas tonitruants sur le marché.
Pour en revenir à des considérations davantage « franco-françaises », la perspective d’une victoire écrasante de la République en Marche! lors du deuxième tour des élections législatives de dimanche- selon les dernières projections « LREM » et son allié MoDem obtiendraient entre 430 et 460 sièges- permet également à la Bourse de Paris de tirer son épingle du jeu et surperformer ses homologues du Vieux Continent. Une « hégémonie » des troupes d’Emmanuel Macron dans les travées du Palais Bourbon qui relèguerait ainsi socialistes, républicains et autre France insoumise au rang de simples figurants, les condamnant – sauf cataclysme politique- à jouer les utilités pendant cinq années.
Safran s’envole, Carrefour dégringole
Sur le front des valeurs, l’équipementier Safran domine les débats en ce dernier jour de la semaine après avoir obtenu hier soir « l’onction » de ses actionnaires dans le cadre du dossier Zodiac. Ainsi, les actionnaires de Safran, réunis en assemblée générale annuelle, ont approuvé à plus de 90% des voix les deux résolutions permettant d’une part de créer une catégorie d’actions de préférence convertibles au bout de trois ans en actions ordinaires et d’autre part de les émettre. Ce qui signe ainsi la fin de ce rocambolesque dossier qui a notamment vu Safran s’offrir l’équipementier aéronautique « à prix cassé » en raison de la dégradation de sa santé financière.
De son côté, le distributeur Carrefour et son nouveau patron Alexandre Bompard ont passé la journée dans les limbes de l’indice, victime collatérale du rachat de l’enseigne américaine Whole Foods Market par le géant du commerce en ligne Amazon qui perturbé l’ensemble du secteur. Dans le détail, Amazon a annoncé qu’il débourserait 13,7 milliards de dollars (12,3 milliards d’euros) pour prendre le contrôle de Whole Food, un spécialiste de la nourriture « bio ». Une « nouvelle donne » qui a mis à sac le secteur de la distribution, la baisse la plus significative, en Europe, étant à mettre à l’actif du belgo-néerlandais Ahold Delaize, particulièrement exposé sur le marché américain.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits