Après avoir porté au pinacle les marchés dans la foulée de son élection, le président des Etats-Unis va-t-il être celui qui va les entraîner dans l’abîme ? Les investisseurs se montrent, en effet, de plus en plus circonspects sur la capacité de Donald Trump à faire adopter ses réformes emblématiques.
La vérité d’un jour n’est jamais celle du lendemain. L’adage tombe à point nommé lorsqu’il s’agit d’évoquer la trajectoire des marchés actions, ces dernières semaines, où, après avoir enchaîné les records dans la foulée de l’élection de Donald Trump, ces derniers semblent être rentrés dans le rang, la défiance étant de mise quant à la capacité du président américain d’imposer ses réformes. En effet, les opérateurs semblent de moins en moins convaincus par la force de persuasion de l’ancien magnat de l’immobilier face à l’intransigeance des parlementaires de son camp. Exemple le plus révélateur de ce « retournement » des marchés : les difficultés relatives à l’adoption de la réforme de santé baptisée « healthcare bill » destiné à remplacer l’Obamacare de son prédécesseur.
En effet, la faction la plus droitière du Parti républicain renâcle à donner son imprimatur à une réforme qui pourrait être mise au vote ce vendredi ou en début de semaine prochaine. Peu connu pour sa patience et sa volonté de rassurer les récalcitrants, Donald Trump a brandi la menace de maintenir l’Obamacare et de refermer le volet santé pour davantage se consacrer à ses mesures fiscales, laissant les marchés dans l’expectative.
Donald Trump, « l’insaisissable »
Ces derniers, notamment outre-Atlantique, ne sachant plus sur quel pied danser, ont privilégié la prudence ces derniers jours, voire même la frilosité – comme en atteste la séance de mardi où le S&P 500 et le Dow Jones ont décroché de plus de 1%, soit le recul le plus marqué depuis la victoire de l’ancien homme d’affaires face à Hillary Clinton. La situation est peu ou prou similaire ce vendredi, dans la mesure où les opérateurs, plutôt que de tirer des plans sur la comète et élaborer différentes théories, « attendent de voir », ce qui explique les volumes d’échanges particulièrement faibles du jour.
En Europe, le CAC 40 s’accroche tant bien que mal à ses fameux 5 000 points, malgré un recul ce jour ( -0,24% à 5 020,90 points) qui porte à 0,17% le repli hebdomadaire. Hormis la journée de jeudi qui a vu le « saint des saints » de la Bourse de Paris progresser de 0,76%, les quatre autres séances de la semaine ont toutes terminé dans le rouge, signe supplémentaire de l’attentisme général et du manque d’allant des investisseurs dans ce contexte.
La « remontada » de Veolia, « pause » chez Peugeot
Sur le front des valeurs, le « champion de la semaine » n’est autre que Veolia qui, une fois n’est pas coutume, s’offre la première place de ce palmarès hebdomadaire. Le spécialiste de la gestion de l’eau et des déchets, après avoir touché son point le plus bas le 24 février 2017, les investisseurs sanctionnant à juste titre des perspectives résolument décevantes, poursuit sa « remontée fantastique » en s’octroyant une progression de 3,58% en cinq jours.
A l’autre bout du classement, le « bonnet d’âne » revient à Peugeot qui décroche de 2,77% sur la semaine, pénalisé par des prises de bénéfices alors que le titre du constructeur automobile affiche la meilleure performance de l’indice depuis le 1er janvier dernier avec un gain de près de 20%. Une véritable renaissance pour le groupe dirigé par Carlos Tavares alors qu’il était au bord de l’implosion en 2013.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits