Conforté dans les intentions de vote après la prestation pour le moins médiocre de sa rivale lors du traditionnel débat télévisé de l’entre-deux tours, Emmanuel Macron a quasiment les deux pieds à l’Elysée. Au grand soulagement des marchés.
Mettant un terme au vrai-faux suspens entourant l’identité du successeur de François Hollande, le débat télévisé a eu le mérite, outre le fait d’être unanimement désigné comme le pire de la Ve République, de mettre en lumière les carences abyssales de Marine Le Pen sur le front économique. Progressant dans les intentions de vote depuis mercredi, Emmanuel Macron devrait, sauf cataclysme, devenir le prochain président de la République, ce qui devrait permettre aux marchés qui en avaient fait, dès les prémices de cette longue et fastidieuse campagne présidentielle, leur grandissime favori, au côté de François Fillon, avant que la candidature de ce dernier ne se démonétise à mesure des révélations du Canard Enchaîné. S’il est vrai que l’incertitude pesant autour de l’issue du scrutin au premier tour a fait vaciller les marchés – avec la perspective d’un face-à-face Marine Le Pen / Jean-Luc Mélenchon – ces derniers ont poussé un soupir de soulagement en voyant Emmanuel Macron accéder au second tour.
Ainsi, sur la seule séance de lundi 24 avril, la première suivant le verdict des urnes au premier tour, le CAC 40 a décollé de 4,14% (+4,11% sur l’ensemble de la semaine « post-premier tour » à 5 267,33 points), ce qui a permis de dégager l’horizon obstrué des analystes et permis au CAC 40 de signer sa meilleure semaine depuis le début de l’année 2017. « Nos perspectives pour les actions européennes sont positives, et nous pensons que la baisse du risque politique favorisera un regain d’attention pour la croissance qui s’améliore dans la région. L’Europe devrait bénéficier de la reflation à l’œuvre à l’échelle internationale et les secteurs cycliques présentent des valorisations attrayantes », déclarait alors le gestionnaire d’actifs Black Rock.
Une saison des résultats d’excellente facture
Fort de cela, les marchés devraient donc poursuivre sur leur lancée, mais la quasi victoire de Macron n’est pas le seul catalyseur attendu pour galvaniser des indices déjà toutes voiles dehors. Alors que la saison des résultats d’entreprises bat son plein, ce que l’on a tendance à oublier, tant l’actualité politique cannibalise tout, les publications sont d’excellente facture. Dans le détail, près de la moitié des sociétés composant l’indice large européen Stoxx 600 ont désormais publié leurs résultats du premier trimestre et plus de 80% d’entre elles affichent un chiffre d’affaires supérieur aux estimations des analystes et plus de 95% un bénéfice meilleur qu’attendu, selon les données publiées par Reuters.
Autre élément non négligeable, les données macroéconomiques européennes sont particulièrement intéressantes et témoignent de la robustesse retrouvée du Vieux-Continent. Ainsi, la première estimation de la croissance de la zone euro a dépassé les attentes et les indices PMI, considérés comme de bons baromètres de l’activité globale, évoluent au plus haut depuis six ans. Dans ce contexte, après avoir progressé de 4,11% la semaine dernière, le CAC 40 va s’offrir une nouvelle hausse de plus de 3% à 5 426,6 points.
LVMH sur le trône
Sur le front des valeurs, l’actualité de la semaine est à regarder du côté de LVMH qui est désormais le maître incontesté du CAC 40, boutant le mastodonte Total hors du trône, fort d’une capitalisation boursière de 117 milliards d’euros soit près d’un milliard de plus que le pétrolier. C’est une première depuis la fin des années 1980, puisqu’il y avait habituellement des valeurs de l’industrie lourde en tête des capitalisations », abonde Andrea Tueni, analyste chez Saxo-Banque cité par l’AFP. Les « anciennes » puissances régnantes du « Saint des saints » de la Bourse de Paris – Orange, EDF ou encore Sanofi- peuvent en témoigner.
A l’inverse, Engie décroche le bonnet d’âne cette semaine (-0,62% sur cinq jours), pénalisé par des résultats en demi-teinte. Ainsi, sur les trois premiers mois de l’année, l’ex-GDF Suez a vu son excédent brut d’exploitation reculer de 5,9% en données brutes, à 3,3 milliards d’euros. Tandis que, dans le même temps, son résultat opérationnel courant s’est effrité de 8,5% à 2,2 milliards d’euros.
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