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Bourse : Aston Martin Cale (Déjà)

Getty Images

Le constructeur de voitures de luxe britannique déboulait ce matin à la Bourse de Londres. Un démarrage loin d’être triomphal pour Aston Martin qui confirme ainsi les doutes ressentis par les investisseurs au sujet de l’ambitieux programme de lancement de nouveaux modèles.

La Bourse demeure impitoyable même pour l’un des « monuments » de la voiture de luxe. « Intronisé » ce matin à Londres, Aston Martin vit, pour le moment, des débuts particulièrement contrastés sur le marché.  A l’approche de la mi-séance, le titre Aston Martin est sur le reculoir, cédant près de 5% à 18,09 livres, allant même jusqu’à décrocher de 6,5% à 17,75 livres en début de matinée, déjà « loin » du prix d’introduction fixé à 19 euros, soit une valorisation de 4,33 milliards de livres (4,86 milliards d’euros).  « Les banques ont fait du bon boulot pour leur client mais il n’y a pas d’élan », reconnaissait James Congdon, directeur exécutif de Quest, spécialiste des questions de trésorerie cité par Reuters. Et de développer son propos. « Aston Martin a un plan de croissance très agressif. Son exécution doit être sans faute, personne ne brûle plus de trésorerie qu’un constructeur automobile lors d’un retournement de cycle. L’inquiétude, c’est que ce soit plus cyclique que ce qui a été dit ».

Car, en effet, Aston Martin s’est lancée, comme évoqué en préambule, dans un très ambitieux programme de lancement de nouveaux modèles : la marque favorite de James Bond prévoit de commercialiser un nouveau modèle par an entre 2016 et 2022. Un tableau de marche qui inquiète tout particulièrement les investisseurs d’où le manque d’entrain ou d’allant de ces derniers à l’idée se ruer sur une action Aston Martin ce matin à l’ouverture de la Bourse.  Même si, pour la première fois depuis 2010, le constructeur britannique est parvenu à renouer avec les bénéfices l’année dernière. Ainsi, sur l’ensemble de l’exercice 2017, Aston Martin a enregistré un bénéfice ajusté avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements de 206,5 millions de livres, contre 100,9 millions en 2016. Autre élément de nature à doucher l’enthousiasme des investisseurs : le prix fixé pour l’IPO, en l’occurrence 19 euros.

« L’exemple » Ferrari

Comme expliqué par Reuters, la valeur la plus comparable à Aston Martin, Ferrari, s’est introduite en Bourse en 2015 et son action se traite à un ratio de 22,2 par rapport à son Ebitda, selon les données de Refinitiv. Sur cette base et en tenant compte d’un endettement net de 538,8 millions de livres, le prix d’introduction du constructeur britannique paraissait assez élevé, avec un ratio de 23,6. Pour rappel, Aston Martin avait initialement tablé sur une fourchette de prix allant de 17,50 à 22,50 livres pour la transaction. Avec un éventail resserré, allant de 18,50 à 20 livres, Aston Martin avait alors dit « être sûr » que l’opération serait souscrite dans son intégralité. Mais au regard de premiers retours qualifiés de « mitigés » par certains observateurs, le constructeur n’avait d’autre alternative que changer son fusil d’épaule. Les banquiers disent généralement que les introductions en Bourse, pour être réussies, doivent recevoir deux fois plus d’offres que de titres disponibles.

Mais cette première journée ne préjuge évidemment pas du parcours d’Aston Martin sur la durée. Et la marque préférée du plus célèbre espion de Sa Majesté ne perd pas espoir de rejoindre le prestigieux FTSE 100, le « saint des saints » de la bourse de Londres, où il côtoierait ainsi un autre monument de l’automobile de luxe, le « bondissant » Jaguar. Cela fait en effet plusieurs décennies qu’un constructeur automobile n’a pas franchi le Rubicon le séparant du prestigieux FTSE 100. En attendant des « jours meilleurs » sur le front boursier, Aston Martin, qui vend 25% de ses véhicules au sein de l’Union européenne, ambitionne d’écouler  6 200 à 6 400 véhicules sur l’ensemble de l’année 2018 avant de « monter en cadence » en 2019, afin de retrouver les quelques 7 300 ventes réalisées juste avant le début de la crise financière de 2007. La tâche s’annonce ardue mais pas impossible pour un constructeur qui a connu la faillite à sept reprises au cours de sa (très) riche histoire.

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