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Bolloré Grignote, Mediaset Décolle

© Getty Images

Vivendi a annoncé, lundi soir, être en possession de de 3,01% du capital du groupe de médias italien, propriété de la famille Berlusconi et envisage de monter jusqu’à 20% pour devenir son « deuxième » actionnaire de référence.

Les hostilités reprennent entre Vincent Bolloré et Silvio Berlusconi. Le premier actionnaire de Vivendi a affirmé détenir 3,01% du capital de l’italien Mediaset, contrôlé par Fininvest (à hauteur de 41,3% selon des données Thomson Reuters), holding de la famille de l’ex-président du Conseil. Une prise de participation qui pourrait monter, à terme, à 20%, faisant alors de Vivendi le deuxième actionnaire industriel de Mediaset.

« Vivendi a l’intention de poursuivre ses achats d’actions Mediaset en fonction des conditions de marché jusqu’à devenir, le cas échéant, le deuxième actionnaire industriel de Mediaset, ce qui, dans un premier temps, pourrait représenter entre 10 % et 20 % du capital de Mediaset », stipule le communiqué de presse de Vivendi. Il n’en fallait pas davantage pour que l’état-major du groupe italien crie à la tentative de rachat hostile, d’autant qu’un passif-en cours de règlement sur le terrain judiciaire- existe entre les deux poids-lourds.

Relations tendues

En effet, Mediaset avait conclu au printemps dernier, une alliance avec le groupe dirigé par Vincent Bolloré, autour de la chaîne payante Mediaset Premium. Mais des divergences, notamment sur la valorisation de la chaîne, ont mis un sérieux coup de canif à ce « deal » au point de déplacer l’opération devant les tribunaux. Pour rappel, Vivendi devait racheter 100% de Mediaset Premium dans le cadre d’une transaction prévoyant aussi un échange de participations croisées avec Mediaset.

« L’acquisition envisagée de Mediaset Premium a malheureusement donné lieu à un contentieux et les propositions de Vivendi visant à trouver une résolution amiable du différend n’ont pas été agréées par Mediaset et son actionnaire Fininvest », souligne, plus diplomatiquement, le communiqué de presse de Vivendi. Mediaset a riposté, dans la foulée lundi soir, stigmatisant l’attitude de Vivendi rappelant que les différends relatifs à l’épisode « Mediaset Premium » avait conduit à une chute de 30% de la valeur boursière de Mediaset. En outre, la holding Fininvest s’est déclaré prête à se défendre « par tous les moyens » face à ce qu’elle considère être comme les prémices d’une tentative de rachat hostile, comme évoqué en préambule.

En Bourse, le titre Mediaset s’est envolé, s’appréciant de plus de 25% à l’ouverture, et toujours en hausse de 19% à mi-journée, les investisseurs saluant l’entrée au capital de Vivendi (déjà présent en Italie via Telecom Italia dont le groupe français possède 24% du capital). Aux antipodes de l’action du groupe italien, qui devrait signer la meilleure performance quotidienne de son histoire, le titre Vivendi se traîne en revanche dans les bas-fonds du CAC 40, reculant de 0,62% dans un marché en progression de 0,62%. La bataille, qui s’annonce épique, entre Vivendi et Mediaset et par extension entre Vincent Bolloré et Silvio Berlusconi ne fait que commencer.   

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