La banque française, l’une des plus importantes de la zone euro, a fait état d’un bénéfice net en-deçà des attentes du marché entraînant dans sa spirale négative Société générale et Crédit agricole dans les abysses du CAC 40.
BNP Paribas – Société générale – Crédit agricole. C’est le tiercé « perdant » de la matinée à la Bourse de Paris, les trois banques françaises traînant leur spleen dans les bas-fonds du CAC 40. « A la manœuvre », BNP Paribas et son bénéfice net inférieur aux attentes du marché et dont le titre recule de près de 5% en milieu de matinée. Conséquence mécanique, c’est tout le secteur bancaire français qui est à la peine, le mastodonte BNP Paribas entraînant dans sa chute ses deux comparses, sous-performant largement (-0,8%) l’ensemble du secteur européen.
Une chute notamment imputable au bénéfice net de la banque dirigé par Jean-Laurent Bonnafé ressorti inférieur aux attentes du marché. En effet, si la banque a plus que doublé son bénéfice net au quatrième trimestre, celui-ci s’élevant à 1,44 milliard de d’euros, il demeure inférieur au consensus qui s’établissait à 1,5 milliard.
La banque de détail en question(s)
Mais cette donnée, à elle-seule, ne peut expliquer la défiance des investisseurs à l’égard du titre, particulièrement malmené ce matin. De nombreux analystes mettent également en exergue la faiblesse de la banque de détail. Ainsi, sur la période, le produit net bancaire de la banque de détail en France a baissé de 3,4% à 1,548 milliard d’euros et ses résultats avant impôts, de 36% à 177 millions d’euros.
« La banque de détail, surtout en France, est décevante et le coût du risque est supérieur aux attentes », abonde un analyste cité par Reuters. En outre, la banque peut s’attendre à être bousculée sur ce segment dans l’Hexagone en raison de l’arrivée prochaine d’Orange Bank mais également en raison d’une disposition de la Loi Macron permettant de faciliter les démarches des particuliers désireux de changer de banque et ainsi provoquer « un exode » vers les banques en ligne.
Politique de dividende (trop) frileuse
Autre élément ayant déclenché le courroux des opérateurs, une politique de distribution des dividendes jugée trop frileuse. Jean-Laurent Bonnafé a expliqué, concernant cette question, se faire le paragon « d’une forme d’équilibre » entre les ambitions de croissance du groupe et la nécessité de rémunérer les actionnaires. Ainsi, le dividende a été fixé à 2,70 euros pour l’exercice 2016 contre 2,31 euros pour 2015.
La problématique relative aux fonds propres semble également avoir irrité les investisseurs. Si ces derniers seront augmentés sur la période 2017-2020, la progression du ratio de solvabilité Common equity tier one (CET1) porté à 12% sur le même laps de temps – alors qu’il est actuellement de 11,5%- est également jugé trop modeste par le marché par rapport aux efforts consentis par le passé.
Seule éclaircie, le pôle Corporate and Institutional Banking (CIB) a vu, sur ce quatrième trimestre, son bénéfice avant impôts s’envoler de 50% à 841 millions d’euros galvanisé par le bond des activités de courtage de taux fixes, devises et matières premières après l’élection de Donald Trump à la Maison blanche.
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