Bitcoin : Son Cours Continue De Baisser, Mais Pourquoi ?

Hier, le cours du Bitcoin a chuté de près de 12 %. Il a donc perdu 50 % de sa valeur sur un an, après que l’échange sud-coréen Coinrail ait prévenu ses utilisateurs que son système avait était la cible de tentatives d’attaques. De leur côté, les cryptomonnaies rivales du Bitcoin, l’Ethereum et le Ripple, ont toutes deux connu une chute de leur cours de 10 % hier.

Cette chute spectaculaire est survenue dans un contexte particulier pour la star des cryptomonnaies : l’incertitude plane sur d’éventuelles réformes, le nombre de transactions est en chute libre, le pouvoir d’achat est en hausse, et le secteur financier conventionnel est plus que critique envers le Bitcoin.

Cependant, les détenteurs de Bitcoins ne sont pas encore sur la paille. Au total, le Bitcoin a gagné plus de 100 % depuis la même période l’an dernier, lorsqu’il s’échangeait à moins de 3 000 $.

Voici les cinq plus grosses inquiétudes concernant le Bitcoin actuellement.

1. Le potentiel piratage de Coinrail, qui échange une cinquantaine de cryptomonnaies et figure parmi les cent plus grands échanges au monde, est la dernière cyberattaque en date. Elle risque de renforcer les craintes de certains concernant la sûreté du Bitcoin en tant qu’investissement et que monnaie d’échange.

La Corée du Sud est l’un des marchés clé pour les crytpomonnaies. Un peu plus tôt cette année, il s’agissait du troisième marché le plus important du secteur, après le Japon et les États-Unis, selon le site internet spécialisé Coinhills.

Les plus gros piratages de cryptomonnaies de ces dernières années ont tous eu lieu dans ce pays. Par exemple, Bithumb était le plus gros échange de cryptomonnaies en Corée du Sud et le cinquième au monde, avant d’être piraté en juillet dernier. Les données de presque 32 000 utilisateurs ont été subtilisées. Les hackers ont donc pu s’identifier sur les comptes des utilisateurs et transférer des cryptomonnaies.

Quelques mois plus tard, en décembre, un autre échange, Youbit, a perdu près de 4 000 Bitcoins, ce qui représentait 17 % de ses actifs.

Bien que le potentiel piratage de Coinrail soit probablement moins important, il va tout de même mettre la confiance d’investisseurs potentiels à rude épreuve. L’échange brasse près de 2,6 millions de dollars par jour, selon les données de CoinMarketCap. Il assure avoir gelé tous les coins NPXS, NPER et ATX qui ont été exposés, et toutes les autres cryptomonnaies sont désormais conservées dans des « cold wallets ».

2. Les gouvernements du monde entier commencent à mettre en place des réglementations concernant le Bitcoin, et les cryptomonnaies en général, ce dont les défenseurs du secteur se méfient.

Des réglementations strictes et l’enquête sur les manipulations de prix menée par la commission américaine des échanges et des titres (SEC), ont entamé la confiance des investisseurs cette année.

L’enquête de la SEC, dont Bloomberg a fait état le mois dernier, est le dernier effort en date de la part des États-Unis afin de sévir face au secteur des cryptomonnaies, surtout concernant les pratiques illégales pouvant influencer les prix.

Vendredi, le Wall Street Journal a expliqué que les enquêteurs du gouvernement américain ont demandé à plusieurs échanges de Bitcoin de leur communiquer les données concernant les transactions, déstabilisant ainsi les prix avant la chute du weekend.

Les procureurs généraux travaillent main dans la main avec les régulateurs financiers américains qui possède une vue d’ensemble sur les dérivés du Bitcoin, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC).

En mars dernier, l’agence des services financiers japonais a ordonné à deux échanges de cesser toutes activités durant un mois, et en a pénalisé quatre autres.

Ailleurs, la SEC des Philippines a déclaré en janvier qu’elle élaborait une réglementation visant les transactions de cryptomonnaies afin de protéger les investisseurs et de réduire les risques de fraude.

Cependant, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Hier, le Global Times, détenu par le journal du parti communiste chinois le People’s Daily, a publié un éditorial qui disait ceci : « Il est temps pour la chine de jeter les bases de la réglementation concernant l’influence qu’aura noter pays à l’avenir dans le domaine des cryptomonnaies », ce qui laisse penser que la Chine peut encore revenir sur son interdiction du Bitcoin, qui pris effet en février dernier.

3. Le cours du Bitcoin a entraîné dans sa chute le volume de transactions. Les données montrent que les transactions de Bitcoins suivent la tendance à la baisse des prix, depuis les records établis en décembre 2017.

Le nombre de transactions a atteint 135 000 le 1er avril, contre 425 000 le 14  décembre, selon les données de Blockchain.info.

4. Le Bitcoin est toujours très énergivore, et certaines entité en ont marre de devoir l’alimenter.

La demande en énergie est tellement importante dans l’une des provinces canadiennes, que le régulateur des sources d’énergie de la région a déclaré refuser « temporairement » les demandes d’alimentation de la part d’entreprises de minage de Bitcoins, afin que « le fournisseur d’énergie puisse remplir ses obligations d’alimenter en électricité toute la province de Québec ».

Cette décision intervient près de trois mois après que l’État de New York ait annoncé vouloir augmenter ses tarifs pour les entreprises de minage de Bitcoins.

5. Les plus grands détracteurs du Bictoin provenant de l’univers conventionnel des finances ont également eu un impact considérable sur le cours du Bitcoin cette année.

Warren Buffet et Jamie Dimon, les directeurs généraux respectifs de Berkshire Hathaway et JPMorgan, ont encore exprimé, pas plus tard que la semaine dernière, leur profond scepticisme à l’égard du bitcoin et des cryptomonnaies.

Alors que certains, y compris Jack Dorsey de Twitter et le cofondateur d’Apple Steve Wozniak, se sont rangés du côté de cryptomonnaies, ses défenseurs sont très peu nombreux dans le monde de la finance. Le Bitcoin a donc encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’être accepté de tous.