Il existe deux catégories de personnes dans le monde : les « Bitcoiners » et les « no-coiners ». Cette dernière n’arrive pas à saisir l’intérêt du Bitcoin, parce que pour réellement comprendre ses subtilités, il faut en posséder et en utiliser, mais le mieux, est encore d’en miner.
Moi, je minais avec un ordinateur portable lambda, donc je me suis servi du logiciel Nicehash, qui m’a indiqué que je pouvais gagner 1,50$ par jour en Bitcoin. Bien que je n’aime pas trop partager mes informations privées, on ne m’a même pas demandé de m’enregistrer quelque part, de donner un justificatif prouvant mon identité, mon adresse email ou mon numéro de téléphone. Ils voulaient juste mon adresse de hash.
C’est à ce moment que je suis passé de l’état de sceptique à celui de converti. Mon ordinateur me permettait enfin de gagner des sous à ne rien faire, tout comme les spams me le promettaient depuis 25 ans. Le moment où j’allais être payé juste pour exister et posséder un ordinateur était enfin arrivé. La dynamique de l’argent et de l’économie en général s’était inversée, et l’argent allait enfin venir à moi, au lieu de me fuir comme c’était le cas avant. C’était la révélation du « Bitcoiner ».
Mais très rapidement, cinq questions viennent à l’esprit des « no-coiners », et les voici, avec leurs réponses.
1. Le Bitcoin ne repose sur rien, comment peut-il avoir de la valeur ?
Les devises nationales ne reposent sur rien, à part une promesse. Voilà pourquoi les devises comme le dollar, la livre ou encore la lire, le peseta et le reichmark ont perdu à un moment ou à un autre au moins 95 % de leur valeur au cours du siècle dernier. Ces devises reposent sur la confiance, qui est généralement élevée pour les monnaies fiduciaires et parmi les utilisateurs des crypto-monnaies. La crypto a des points forts et des points faibles concernant la confiance, mais au final, le Bitcoin a prouvé qu’il était aussi bon, voire dans certains cas meilleur que les monnaies fiduciaires, en matière de transaction. La monnaie est donc soutenue par sa facilité de transaction.
2. Les cryptomonnaies ne servent-elles pas qu’aux criminels et aux terroristes ?
Cela prendra énormément de temps avant que les cryptomonnaies s’échangent à quantités égales avec le liquide. 90 % des billets de dollars présentent des traces de cocaïne, donc le fait que certains criminels utilisent les cryptomonnaies pour leurs affaires n’est pas un bon argument à son encontre. La plupart des crypto-monnaies, certainement toutes, bénéficient d’une meilleure traçabilité que les échanges en liquide et de nombreuses personnes honnêtes diront que ce n’est pas un bon point pour le Bitcoin. Donc, derrière le battage médiatique du Bitcoin, ce phénomène n’est pas plus important que celui des hackers de musique, qui utilisent internet pour mener à bien leur petit trafic. C’est comme ça que fonctionnent les nouvelles technologies, les adopteurs précoces sont des opportunistes et ils n’ont pas tous que des bonnes intentions.
3. Le Bitcoin n’est-il pas une bulle ?
Oui, ça l’est et ça le restera. Les entreprises point com ont créé une bulle qui a éclaté, et celles qui restent dirigent le monde à présent. Les bulles ont mauvaise réputation car elles laissent beaucoup de gens sur la paille, mais elles laissent également des grandes entreprises dans leur sillage. Les Pays-Bas produisent 2 milliards de dollars de tulipes par an actuellement, donc même la mère de toutes les bulles financières a laissé derrière elle un secteur qui fonctionne encore 300 ans après sa création.
4. Le Bitcoin, c’est un système de Ponzi.
C’est faux. Un système de Ponzi est un tour de passe-passe financier, dans lequel on promet un retour sur investissement, même peu élevé, comme c’était le cas pour le fond Madoff. Ces retours sont réglés à l’aide de l’argent des nouveaux investisseurs, et non à l’aide de l’argent investi. Le Bitcoin est à peine une monnaie pouvant être achetée, détenue ou échangée. Elle n’a pas de retour possible, si ce n’est un potentiel gain de capital en fonction de sa demande ou de son utilisation en tant que stockage de valeur.
5. Le Bitcoin n’est qu’une tendance.
Le Bitcoin n’est qu’une des nombreuses applications de la nouvelle technologie révolutionnaire, la blockchain. Cette dernière est un registre à trois entrées. Pour faire fonctionner une entreprise, il est nécessaire d’avoir un registre, et tout le monde est d’accord avec ça depuis quelques milliers d’années. La création de la partie double a révolutionné l’univers de la comptabilité depuis l’explosion de l’économie médiévale. La partie triple est donc la suite logique des choses pour les entreprises et l’économie. Elle prend en compte la comptabilité, l’allocation des ressources et la valeur sur un plan supérieur.
L’ancien monde = des tablettes en pierre et la comptabilité avec partie simple
Le monde moderne = la comptabilité avec le partie double
L’avenir = la comptabilité avec la partie triple.
La blockchain représente donc une grande avancée pour l’économie, et c’est le Bitcoin qui l’alimente.
Le Bitcoin et la technologie de la Blockchain représentent donc l’avenir de la monnaie, et la partie triple, l’avenir de la comptabilité.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits