Depuis quelques jours une forme de doute s’est installée sur les marchés. La tendance de fond n’est pas remise en cause mais le discours des banques centrales a servi de prétexte à des prises de bénéfices assez marquées sur certains actifs.
Le moment était propice : après une hausse impressionnante, il était somme toute logique que les marchés respirent un peu… La concomitance des prises de paroles des grands banquiers centraux a instillé un doute chez les investisseurs : beaucoup sont désormais convaincus que la période de taux bas et de liquidités abondantes va un jour ou l’autre s’arrêter.
La Banque Centrale Européenne, les banques centrales des Etats-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne ont, chacune avec leurs mots, indiqué qu’elles allaient revenir progressivement à une forme de normalisation de leur politique monétaire. Pour certaines, il s’agit de remonter les taux courts, pour d’autres c’est le bilan porté par la Banque Centrale qui doit être diminué. Dans les deux cas, cela se traduit par une diminution de la masse monétaire en circulation et donc moins de facilité pour s’endetter.
Ces différents discours, même s’ils ont été rapidement atténués, ont servi de prétexte à des prises de profits et à des mouvements sectoriels très marqués. Les actifs qui avaient le plus monté récemment ont été vendus…, les quelques actifs profitant généralement des hausses de taux ont au contraire été recherchés.
Les emprunts d’Etats long terme et en premier lieu le « Bund allemand » ont vu leur cours nettement baisser ces derniers jours…, les investisseurs estiment en effet désormais que les achats d’actifs de la BCE vont s’arrêter un jour et qu’il n’est plus utile de rester en position sur ce type d’actifs.
Globalement l’ensemble des indices actions ont reculé suite aux annonces des banquiers centraux, mais ce sont les entreprises liées à la technologie qui ont le plus baissé. La raison est simple : c’est aussi un des secteurs qui a le plus monté, en particulier aux Etats-Unis.
Les grandes entreprises de technologie américaines, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont été les grands gagnants de ces dernières années. Le parallèle entre la progression de la capitalisation boursière des GAFAM et celle du bilan de la FED est d’ailleurs saisissant. Bien évidemment, si les opérateurs se projettent dans un monde dans lequel ce bilan baisse… il est logique qu’ils prennent quelques profits sur le secteur qui en a le plus bénéficié.
Pour le moment nous pensons qu’il s’agit simplement de prises de bénéfices logiques après les hausses de ce premier semestre. En effet, les banquiers centraux ont été très mesurés dans leurs propos et leurs discours doivent être plutôt considérés comme des avertissements pour éviter des emballements excessifs. De plus, la conjoncture est certes meilleure, mais la reprise en Zone Euro ne semble pas suffisante pour supporter rapidement une normalisation monétaire rapide. Aux Etats-Unis, les incertitudes sur la politique budgétaire et fiscale empêche d’agir trop fortement également.
Enfin, la séance de jeudi était intéressante : le secteur bancaire a fini globalement en hausse dans un marché où l’indice a baissé de près de 2% ! La défiance aurait été générale, les ventes auraient été globales et sans discernement.
La baisse de la période se fait dans l’ordre et s’apparente selon nous à une prise de bénéfices logique. Nous pensons que les résultats des entreprises qui seront publiés en juillet et août devraient redonner du tonus aux marchés actions.
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