Dix ans, déjà ! Les banques ont numérisé leur activité il y a environ une décennie. Malgré des essais peu glorieux au début des années 2000 (ZeBank notamment), c’est bien en 2006 que les particuliers ont commencé à devenir sensibles aux offres des banques en ligne. Comme j’avais réalisé un bilan suite à libéralisation des jeux d’argent en ligne, je souhaitais en faire de même avec les banques en ligne.
2006-2017 : à quoi ressemble le paysage bancaire en ligne?
Les premières offres ont été réalisées par Monabanq et Boursorama. Il ne faut pas oublier que, tout comme le shopping en ligne, avoir un compte bancaire entièrement dématérialisé sur internet relevait d’un acte osé en l’an 2006. Pas de guichet, pas de conseiller sur qui vociférer…les premiers adeptes (plutôt des cadres urbains de moins de 40 ans) avaient donc su franchir le rubicond. À ce jour, plus de 2,5 millions de comptes bancaires en ligne ont été créés, soit environ pour 10% des Français.
Six grands acteurs ont émergé et le Top 3 (en nombre de clients) est composé de ING Direct (banque néerlandaise qui est une pionnière en la matière), Boursorama (qui a su conserver sa tête d’avance) et Fortuneo. Concernant l’ouverture d’un compte courant, le trio de tête est le même, mais Boursorama supplante largement ses concurrents. Sur les 2 dernières années, certaines banques ont su émerger (Hello Bank notamment), et ce, malgré un paysage solidement ancré.
Aussi, je tiens à préciser que ces banques en ligne ne se sont pas déclarées du jour au lendemain. En effet, comme l’indique cette excellente étude, elles appartiennent toutes (ou presque) à des groupes bien connus comme la Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole ou encore le Crédit Mutuel. Force est de constater que le satisfecit des clients des banques en ligne est bien au-dessus des banques traditionnelles : 88% contre 79%!
Les motivations des adeptes de la banque en ligne
Comme indiqué par cette entité bancaire bien connue, les motivations des mobinautes peuvent être séparées en 2 camps :
- les raisons tarifaires : 1 client sur 2 souhaite bénéficier d’un compte courant à moindres frais (surtout suite à la récente augmentation de ceux-ci…), 2 clients sur 5 souhaitent profiter d’une carte bancaire gratuite, et, dans les mêmes proportions, certains souhaitent tirer avantage des offres liées (bonus à l’ouverture, bonus si ouverture d’un livret d’épargne,…).
- les raisons pratiques : près d’1 client sur 3 plaide pour la réactivité d’un tel service (d’ailleurs les certifications « Élue meilleure banque de l’année » ou « Meilleur service client de l’année » pullulent…) et 1 sur 6 pour la simplicité d’ouverture de compte.
Autrement dit, le gain de temps et la sensation de moins se faire ponctionner sortent du lot. Le fait qu’une banque en ligne compte moins chère est un fait comme en atteste une étude Que Choisir. Je souligne que le profil d’un client d’une banque en ligne est le suivant : 62% des hommes / 38% des femmes, 35,6% ont entre 25 et 39 ans, 1 sur 4 habite en région parisienne, et, 70% gagnent plus de 2 000 euros nets par mois.
Quid des 10 prochaines années?
En résumé, l’engouement est réel, mais il ne s’agit pas d’un tsunami bancaire. Toutefois, le plus important est, selon moi, le rapport aux « habitudes ». En effet, même si certains sont des irréductibles de l’ouverture de l’agence bancaire la plus proche de chez eux pour demander un simple RIB, les mentalités ont considérablement évolué.
Virement, prise de contact avec un conseiller, édition de ce fameux RIB ou encore gestion de ses dépenses (grâce à des outils de visualisation souvent bien réalisés), les coutumes ont changé et la banque doit jouer un rôle d’accompagnement (apporter un service réel au-delà de la « protection » uniquement). Toutefois, je précise que mon propos est relatif aux banques 100% en ligne, car les actions citées plus haut sont réalisables chez des banques traditionnelles ayant un accès en ligne (ce qui est déjà une première étape au niveau des usages).
À l’heure de PayPal, le futur de la banque en ligne sera un mix d’innovations venues de la Fintech, d’outils interactifs et de visio RDV (ce qui commence déjà à être le cas). Concernant des formules alternatives, qui peuvent être considérées comme des placements 2.0, je doute encore du Bitcoin dont les limites techniques sont encore bien réelles.
En tout cas, les Français sont, avec les Allemands et les Suédois, parmi les plus « fourmis » du vieux continent. À ce titre, et plus que pour d’autres nations, la banque en ligne a une importance-clé pour financer ses deniers…
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