Après un mois de février chahuté, le mois de mars commence assez mal pour les marchés actions. Plusieurs raisons à ce nouvel accès de volatilité : les craintes concernant l’inflation restent présentes, les déclarations du nouveau président de la FED ont semblé confirmer que les taux allaient encore monter et surtout D. Trump, en déclarant qu’une guerre des tarifs allaient être déclenchée concernant l’acier et l’aluminium, a fortement inquiété les investisseurs.
Le marché américain a réalisé une succession de trois séances de baisse, ce qui n’était plus arrivé depuis plus de 2 ans. Comme souvent, toute faiblesse du marché américain entraîne une baisse au moins équivalente des marchés actions européens.
La réaction des investisseurs a été sans nuance : la baisse a été très nette dès l’annonce de D. Trump indiquant que des droits de douanes importants allaient être appliqués sur les importations américaines d’acier et d’aluminium. Bien évidemment, les actions des sociétés des producteurs européens d’acier et d’aluminium ont fortement reculé.
Les baisses ont concerné d’autres secteurs : beaucoup s’inquiètent désormais d’un engrenage extrêmement dommageable pour les résultats des entreprises exportatrices en Zone Euro et un peu partout dans le monde.
La volatilité appelle la volatilité. En effet pour de nombreux gérants, les règles de gestion sont draconiennes : quand la volatilité augmente, ils sont contraints de limiter les positions les plus risquées.
Il y a donc une accumulation de nouvelles qui incite à la prudence pour beaucoup. Une guerre commerciale implique plus d’inflation ce qui entraîne à plus ou moins longue échéance une hausse des taux et finit souvent par peser sur l’activité économique.
L’inflation pourrait augmenter car toute hausse des prix à l’importation conduit les entreprises à augmenter leurs prix de ventes aux clients finaux. Si l’on se réfère à ce qui s’est passé depuis quelques mois avec le bois canadien, une hausse des prix est très possible : en effet l’administration Trump a imposé des droits de douane sur les importations de bois canadien et les prix de construction des maisons ont rapidement flambé… ce qui pèse depuis quelques semaines sur le niveau des ventes de maison et va peser sur l’emploi dans les sociétés de construction.
Il y a quelques années, l’administration Bush (fils) avait procédé à une hausse des droits de douane sur l’acier et l’aluminium : le résultat avait été négatif. L’activité économique avait souffert, le dollar et les actions avaient reculé. La réaction a été rapide et identique cette fois-ci.
Les sociétés automobiles ont bien évidemment souffert, à l’image de ce qui s’est passé dans le secteur de la construction. General Motors par exemple a reculé de 8,5% sur l’ensemble de la semaine passée.
En anticipant ce que pourraient être les réactions des partenaires américains concernés par la hausse des droits de douanes, de nombreuses sociétés américaines, parmi les plus exportatrices, ont reculé par craintes de sanctions en retour de la part des Européens ou des pays d’Asie : Boeing ou Caterpillar par exemple ont été sanctionnées.
Il est un peu tôt pour adopter une attitude ultra-défensive dans les portefeuilles, pour plusieurs raisons. Tout d’abord les taux longs ont plutôt baissé ce qui semble indiquer que les marchés de taux ne croient pas à une forte hausse de l’inflation. Ensuite, les sanctions concernent en fait des alliés traditionnels des Etats-Unis : Allemagne, Canada, Corée du Sud et Japon. Espérons que la raison l’emportera et permettra d’éviter une escalade. Enfin et surtout, les Etats-Unis sous l’administration Trump visent à sortir de tous les accords multi-latéraux mais finalement, le commerce mondial continue de progresser et les accords commerciaux au sein d’une même zone se multiplient et excluent les Etats-Unis. De ce fait, si la situation ne dégénère pas entre les Etats-Unis et ses partenaires, il est probable que, passée la période de troubles actuels, les marchés reviennent à la normale. Une fois de plus cependant, cela milite pour être extrêmement sélectif dans ses choix de supports ou de valeurs.
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