« #8Novembre16h48, c’est la date à laquelle en 2024, les femmes commenceront à travailler gratuitement jusqu’à la fin de l’année » selon la newsletter annuelle de Les Glorieuses.
Le 8 novembre 2024 à 16h48, selon la newsletter féministe et culturelle Les Glorieuses, les femmes commenceront symboliquement à travailler « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année. Les Glorieuses, une newsletter féministe et culturelle fondée en 2016 par l’essayiste et docteure en économie Rebecca Amsellem, dénonce chaque année depuis neuf ans ces inégalités salariales entres hommes et femmes au travers de l’hashtag #8Novembre16h48, devenu un « rendez-vous incontournable ».
Cette année, Les Glorieuses tirent la sonnette d’alarme : les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent en France, avec un écart de salaire de 13,9 % d’après des données de l’INSEE publiées par Eurostat. Pour déterminer cette statistique et arriver à la date symbolique du 8 novembre 16h48, où les femmes commencent « symboliquement » à travailler gratuitement jusqu’à la fin de l’année, trois mesures clés sont prises en compte.
Premièrement, cet écart de 13,9 % correspond à la différence de rémunération à équivalent temps plein, permettant de mieux comparer les disparités au niveau européen. Deuxièmement, l’écart de salaire à travail égal et compétence égale s’élève à 4 %, reflétant les différences pour un même poste et niveau d’expérience. Enfin, la disparité la plus marquée, de 23 %, apparaît lorsque l’on considère tous les temps de travail confondus, indiquant que les femmes occupent des emplois à temps partiel environ trois fois plus fréquemment que les hommes et sont globalement moins souvent en emploi durant l’année. Aucune de ces 3 mesures n’est meilleure que les autres pour calculer ces inégalités salariales : il faut seulement prendre en compte qu’elles reflètent toutes une réalité différente.
Selon l’Observatoire des inégalités, ces disparités salariales entre hommes et femmes sont particulièrement accentuées chez les cadres supérieurs, où les femmes gagnent 16 % de moins que leurs homologues masculins. L’écart est moindre parmi les employés, où il atteint -5 %, dans un secteur majoritairement féminin.
Pour cette campagne, Les Glorieuses publient une pétition en faveur de sept mesures visant à réduire durablement les inégalités salariales. Ces propositions incluent, entre autres, un congé parental équivaut pour les deux parents comme en Suède, la reconnaissance de l’égalité salariale comme norme ISO en Islande, et l’augmentation des salaires dans les secteurs à prédominance féminine, un modèle appliqué en Nouvelle-Zélande. D’autres suggestions incluent la promotion du travail flexible comme en Espagne, l’application du principe d’« égaconditionnalité » (une exigence d’égalité dans les pratiques d’embauche et de rémunération).
Rebecca Amsellem, sa fondatrice, appelle les institutions publiques et les entreprises à s’engager dans des actions concrètes pour réduire cet écart. « Ça évolue dans le bon sens, mais on ne peut pas dire que ça va mieux », a-t-elle confié au journal Libération. Le chemin vers une égalité salariale durable reste encore semé d’embûches, mais Les Glorieuses continuent de sensibiliser et de mobiliser.
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