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50$ Pour Le Baril De Pétrole : Un Enjeu Majeur

Les discussions et les négociations furent longues mais finalement les membres de l’OPEP ont réussi à trouver un accord : ils se sont entendus pour réduire la production et espèrent ainsi faire remonter durablement les cours du pétrole au-dessus de 50$.

La production selon l’accord serait réduite de 1.2 Million de barils par jour pour les membres de l’OPEP et de 600 000 pour les « non OPEP ». Cela représente 1% de la production totale quotidienne ; les producteurs de pétrole espèrent ainsi compenser l’afflux venant des Etats-Unis et de leur « pétrole de schiste ».

Les observateurs ne s’attendaient pas à un tel accord : La diminution de production est plus importante qu’attendue et la Russie est partie prenante du deal.

 

L’optimisme est revenu chez les investisseurs : le pétrole a vivement rebondi et les valeurs liées au pétrole ont également salué l’accord… Les déclarations de D.Trump pendant sa campagne étaient, elles aussi, encourageantes pour les entreprises américaines du secteur de l’énergie. L’accord de mercredi a ainsi prolongé et amplifié le « Trump rally » sur le secteur pétrolier.

Les doutes et les sarcasmes qui accompagnent les décisions de l’OPEP systématiquement n’ont bien sûr pas tardé : l’accord passera t’il l’hiver ? Comment sera-t-il contrôlé ? Les américains, en dehors des discussions, ne sont finalement t-ils pas les grands bénéficiaires d’une hausse des prix qui rend leur production compétitive ? Les considérations géopolitiques entre Iran-Russie et Arabie Saoudite ne sont-elles pas plus importantes que les considérations économiques ?

Deux jours après l’accord il est bien sur impossible de s’engager sur un essai de réponse. La séquence de l’année écoulée permet de distinguer quelques lignes de force autour des prix du pétrole.

 

En 2015, l’Arabie Saoudite a laissé filer les cours du pétrole pour éviter la concurrence du pétrole américain. Les considérations géopolitiques visant à préserver son leadership sur la région étaient aussi dans son viseur. La très forte baisse des cours du pétrole fin d’année 2015 et début 2016 ont eu de lourdes conséquences.

Lorsque le baril a chuté sous les 30$ l’économie mondiale a commencé à trembler.

-Les pays émergents ont sombré en récession, leur devises se sont effondrées, leur taux ont flambé, certains étaient même proche de la faillite.

-Les producteurs américains ont dû réduire leur production faute de rentabilité, les plus fragiles étaient aussi proche de la faillite.

-La demande liée à toutes les parties prenantes des business du pétrole s’est effondrée. Un exemple parmi d’autre : Airbus Hélicoptère a vu son carnet de commande se vider… les plateformes pétrolières, gros clients d’Airbus, ayant quasiment stoppé leurs commande.

-Les banques ayant prêté au secteur pétrolier elle-même commençaient à craindre pour leur rentabilité.

-L’Arabie Saoudite que l’on croyait à l’écart des aléas liés au cours du pétrole n’a pas échappé aux tourments financiers : ses déficits ont explosé.

 

Au sortir de l’hiver 2016, l’Arabie Saoudite a sifflé la fin du pétrole bon marché. Le ras de fer géopolitique a aussi touché ses limites avec le retour en force des Russes dans le conflit syrien…

Le rebond du pétrole a été alors très net.

L’accord récent a aussi pour but de pérenniser ce retour du pétrole au-dessus de 50$.

Certains observateurs du secteur estiment que pour redresser ses finances l’Arabie Saoudite a besoin d’un pétrole à 70$. Le déficit budgétaire du royaume Saoudien s’élevait à 98 Milliards de $ en 2015… La route sera longue !

Beaucoup de pays producteurs se satisferaient d’un pétrole à 55/60$ pour redresser durablement leur situation… mais personne n’avait pensé que le pétrole de schiste américain résisterait aussi bien… et les américains pourraient ,dès 50$ ouvrir des puits de manière profitable très rapidement.

Du coup on voit mal dans l’état actuel comment les prix pourraient s’envoler très nettement au-dessus des 50$.

Ces fameux 50$ paraissent donc un niveau d’équilibre favorable à l’ensemble des parties prenantes au moins pour quelques mois.

-Les pays de l’OPEP retrouvent un prix « acceptable » contre une réduction de production modeste.

-L’Iran et l’Irak retrouvent une place dans les discussions et les décisions.

-La Russie marque son importance dans le jeu géopolitique de la région en parrainant l’accord.

-Les consommateurs payent plus chers leur pétrole qu’en 2015 certes mais avec des cours encore « supportables».

– Les banques retrouvent des « clients » solvables.

-Les pays émergents bénéficient, pour la plupart, d’une situation nettement plus favorable que celle qui prévalait-il y a quelques mois.

-La hausse de ces derniers mois a même permis de relancer un peu l’inflation ce qui est somme toute préférable à la déflation dans laquelle le monde semblait s’engager.

20$ ou 80$ poseraient trop de problème…

20$ : nous revivrons probablement une situation comparée à celle du début d’année en pire…

80$ ou plus poseraient des problèmes grave coté consommateurs : hausse des taux… doute sur la consommation des ménages, doute sur la croissance…

50$ parait donc un équilibre favorable pour l’économie mondiale… mais comme tous les équilibres…. Précaire par définition !

 

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