La journaliste citoyenne Zhang Zhan, qui avait diffusé des informations sur l’épidémie de coronavirus à Wuhan, a été condamnée fin décembre à quatre ans de prison par le tribunal du district de Pudong, à Shanghai.
Alors que la campagne de vaccination fait l’objet de toutes les attentions dans les médias, il ne faut pas oublier l’engagement des journalistes qui ont donné l’alerte sur les risques du foyer de l’épidémie en Chine fin 2019. A 37 ans, la journaliste chinoise Zhang Zhan paie le prix fort de sa détermination à faire éclater la vérité sur les débuts chaotiques de l’épidémie de la covid-19 dans la ville de Wuhan. En se rendant sur place, elle avait décrit sous forme de reportages (diffusés sur les réseaux sociaux) la situation inquiétante des hôpitaux chinois : Manque de tests de dépistage, manque de lits, habitants livrés à eux-mêmes. Une version des faits qui contredisait très clairement la propagande déversée par les médias du régime, toute à la gloire des mesures radicales adoptées par le pouvoir… et qui lui est aujourd’hui reprochée. Arrêtée puis poursuivie pour « provocation aux troubles », une terminologie fréquemment utilisée contre les opposants au régime du président Xi Jinping, le procès de la jeune femme avait débuté sous haute tension. Selon son avocat Zhang Keke, elle y était apparue très affaiblie en fauteuil roulant, après une grève de la faim pour protester contre sa détention. Les journalistes et les diplomates étrangers n’avaient d’ailleurs pas été autorisés à entrer dans le tribunal de Shanghai.
Zhang Zhan, symbole du combat pour la liberté de la presse
Avec une condamnation de quatre ans de prison, Zhang Zhan devient le nouveau symbole du combat pour la liberté de la presse. L’UE a demandé à la Chine la libération «immédiate» de la journaliste. Trois autres journalistes citoyens, Chen Qiushi, Fang Bin et Li Zehua, ont également été placés en détention après avoir couvert ces événements. Des enquêtes, comme celle publiée récemment par la chaîne américaine CNN, ont démontré que le régime chinois a sciemment sous-évalué les chiffres au début de la pandémie. Quitte à faire taire ceux qui tentaient de dire l’étendue de la contamination.
Le régime communiste, fort de son combat contre l’épidémie, semble chercher à faire oublier l’apparition du nouveau coronavirus sur son sol à la fin de 2019.
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