Women in Africa, l’initiative lancée par Aude de Thuin, fondatrice en 2005 du Women’s Forum, a constitué un fonds de dotation et s’est associée au cabinet Roland Berger pour sélectionner chaque année les entrepreneures innovantes, auprès de 400 institutions Africaines. En 2017, une première promotion de 16 lauréates triées sur le volet était mise en lumière. Cette année, Women In Africa veut rendre visible et accompagner 54 femmes, une par pays. Et constituer la première délégation de femmes entrepreneures du continent avec le Projet 54.
Le deuxième sommet annuel mondial se déroulera à Marrakech, du 27 au 29 septembre. L’an passé, une première promotion de 16 candidates était présente. « Cette année, nous voulons 54 lauréates, une par pays », ajoute les yeux pétillants, comme si elle prenait la mesure de la chose, Marine Liboz Thomas, présidente de WIA Philanthropy. WIA pour Women In Africa, une initiative lancée en 2017 par Aude de Thuin, déjà créatrice en 2005 du Women’s Forum, souvent surnommé « le Davos des femmes ». « Deux journées pour parler de confiance et d’éducation, et une journée, dans le désert, pour parler de paix », précise Aude de Thuin.
Comme elles le rappellent, l’Afrique est un continent jeune (70% de la population a moins de 25 ans) et ultra connecté. Et 25% des femmes y créent une entreprise, soit un meilleur taux que partout ailleurs dans le monde. Pourtant, 70% d’entre elles n’ont pas accès au financement.
Women In Africa se présente à la fois comme une plate-forme de développement économique pour les business women du continent, mais aussi comme un club d’entrepreneures et un réseau social pour permettre aux femmes de rester en contact et d’échanger. « Nous voulons créer des ponts à l’international. Le monde entier travaille avec l’Afrique, donc les entreprises doivent avoir un intérêt à travailler avec ces femmes. »
Fatoumata Ba, fondatrice de Janngo et présidente du comité exécutif de Jumia est marraine du Projet 54. Et Edith Brou, fondatrice de Buzzyafrica.com est la marraine digitale Côte d’Ivoire.
Appel à candidatures
L’appel à candidature pour le Projet 54 vient tout juste d’être lancé, et déjà, les dossiers affluent. Sur le terrain, une vingtaine d’ambassadrices, en lien avec des incubateurs et des entreprises, relaient le dispositif et font remonter les profils intéressants. Pour être sélectionnées, les candidates doivent cocher quelques critères : l’entreprise doit être créée ou gérée par une femme africaine, produire un service ou une technologie innovante et à fort impact social, avoir un business model, des premiers indices de traction, un fort potentiel de croissance et une équipe ambitieuse. Lors d’une soirée en septembre prochain à Marrakech, les lauréates auront l’occasion de se présenter devant un parterre composé de femmes leader et un parcours de mentoring avec des dirigeantes chevronnées leur sera proposé.
L’an passé, 18% d’hommes étaient présents lors du sommet mondial. « En Afrique, ce sont souvent les femmes qui font, mais le pouvoir apparent revient aux hommes », précise Aude de Thuin tout en reconnaissant que les hommes commencent à laisser les femmes diriger. « Il est indispensable de faire venir les hommes, qu’ils s’engagent. »
Des centaines de candidatures
Qu’ils s’engagent et qu’ils voient la diversité des projets portés par des femmes. Dans la promotion 2017, des entrepreneures défendait un système de transport en bus, une plate-forme de rendez-vous médicaux en ligne, des lampes solaires pour éclairer les zones n’ayant pas accès à l’électricité, plusieurs programmes éducatifs pour les enfants, une solution de développement durable ou encore de prêt pour les agriculteurs.
« En Afrique, l’entrepreneuriat n’est pas une question de mode, c’est une question de survie », insiste Aude de Thuin qui présente deux grandes typologies de femmes entrepreneures : « des femmes qui ont fait des études et travaillé à l’étranger, et qui veulent être actrice du changement quand elles reviennent dans leur pays ; ou des femmes qui ont étudié sur place et se heurtent bien souvent aux difficultés du financement ». Selon elle, si le micro-crédit a été très favorable pour les propulser, il aurait tendance à rapidement leur couper les ailes en les obligeants à rembourser rapidement. « Sans financement, elles restent en bas ! », s’insurge la fondatrice du Women’s Forum.
Avec WIA, elle crée un « women investment club » pour que des femmes business angels s’investissent en donnant ce coup de pouce essentiel au début d’une aventure entrepreneuriale. Aude de Thuin constate que plus les femmes sont au pouvoir, plus les investisseurs ont confiance. Le jury se réunira cet été pour sélectionner les meilleurs dossiers parmi des centaines de candidatures.
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