Epicery est un site internet et une application mobile lancés fin 2016 par une toute jeune entrepreneure, Elsa Hermal, accompagnée de l’entrepreneur multirécidiviste Edouard Morhange. La jeune femme de 28 ans, formée à l’IESEG, fait partie cette année du palmarès Under 30 Europe de Forbes. Epicery permet aux artisans de la bouche – poissonniers, bouchers, épiciers, primeurs – d’étendre leur clientèle en proposant des commandes sur la plate-forme, livrées à domicile par des prestataires partenaires et roulant à bicyclette ou en véhicule électrique.
« J’étais passionnée par la gastronomie. L’entrepreneuriat est devenu une passion car c’est un secteur où l’on invente tout le temps. » Elsa Hermal, 28 ans, combine depuis la fin de l’année 2016 ses deux amours : le bien manger et l’entrepreneuriat. Elle fait partie des Under 30 Europe 2018.
L’idée d’Epicery est partie d’un simple constat : comment faire pour acheter chez les artisans de quartier quand on travaille tard ? « Les petits commerçants ont de moins en moins de clients et voient passer sous leurs yeux les livreurs d’autres enseignes. »
Le concept était né. Offrir aux artisans des métiers de bouche – poissonniers, primeurs, bouchers, épiciers – la possibilité de proposer leurs articles sur une seule et même plate-forme. « Ils numérisent leur boutique en ayant un espace en ligne sur lequel les clients peuvent passer commande », précise Elsa Hermal. Objectif : promouvoir l’hyper local.
De la slow food à la foodtech
Cette alsacienne à la fibre culinaire est partie se former… en école de commerce, à l’IESEG. Les expériences professionnelles se succèdent, LVMH, Pernod Ricard, et même le monde du cinéma. « J’avais besoin d’un environnement plus petit », reconnaît Elsa Hermal. La futur entrepreneure se lance alors dans le monde impitoyable des start-up. Elle en intègre une première dans le secteur du e-learning, puis une seconde dans le sport qui lui permet de découvrir le fonctionnement d’une market place. Coup de cœur, convergence des étoiles, en parallèle de ses expériences en start-up, elle intègre le milieu de la foodtech en organisant des événements dans le cadre des start-up week-end.
Elle y rencontre l’adepte du mouvement « slow food » Edouard Morhange qui est également multi-entrepreneur. Fin 2015, ils commencent à dessiner les contours de ce qui deviendra Epicery en allant à la rencontre des artisans de quartier qui deviennent rapidement leurs premiers commerçants partenaires.
Le vélo : efficace et écolo
Fin 2016, site et application mobile sont en ligne, avec le choix de se faire livrer dans l’heure ou à l’heure de son choix pour moins de trois euros. « Pour l’artisan, c’est une livraison clé en main : il voit arriver sa commande sur son espace et n’a plus qu’à pousser un bouton pour indiquer quand la commande est prête », ajoute l’entrepreneure. De son côté, Epicery sollicite des sociétés de livraison vertes (bicyclettes, vélos cargos, véhicules électriques). « Le choix du vélo est un parti pris car nous considérons que c’est plus efficace dans les grandes villes et plus écologique. »
« Epicery est un outil pour aider les commerçants à se maintenir », insiste la cofondatrice. Avec l’ambition de leur permettre de réaliser 10% de leur chiffre d’affaires grâce au numérique. Selon l’entrepreneure, ceux qui ont déjà beaucoup de volume et de notoriété « fonctionnent bien sur la plate-forme », avec le risque d’enfoncer un peu plus les artisans un peu plus fragiles ? pas forcément.
Le montant du panier double ou triple
Le panier moyen est doublé, voire triplé, affirme Elsa Hermal. Le montant minimum de la commande est de 20 euros sur le site, afin d’amortir le coût de la livraison notamment. « Chez les primeurs, le panier moyen est 12 euros en réel, sur le site, il passe à 40 euros. » La jeune femme explique qu’en boutique, les clients n’ont pas toujours le temps, ou la possibilité de porter leurs provisions. Les clients réguliers sont déjà 3000 avec 3,5 paniers par mois commandés sur Epicery.
La jeune pousse se rémunère sur le montant des commandes effectuées en prélevant 25% de commission qui financent en grande partie la livraison s’ajoutant aux 2,9 euros déboursés par le client.
Après une première levée de 700 000 euros au lancement, Kima ventures, et à titre privé les fondateurs de Molotov et de Ventes-privée, la start-up a « fait de la place à Monoprix ». « C’est un partenariat financier et industriel », explique Elsa Hermal. Il sera en effet possible de compléter la commande en ligne réalisée sur le site de Monoprix avec des produits des artisans du quartier.
Déjà 300 artisans et commerçants de quartier font confiance à la jeune pousse (50 à Lyon et 250 à Paris). Et bientôt une ouverture à Bordeaux.
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