C’était évident pour l’ONU d’impliquer des entreprises dans le programme ?
Elizabeth Nyamayaro : Nous ne nous attendions pas à des réactions aussi positives au lancement de HeforShe. En 5 jours, au moins un homme dans chaque pays du monde s’était inscrit. Il y a eu 1,2 milliard de conversations sur les réseaux sociaux en une semaine. Cette émulation s’est faite avec des particuliers mais nous avons aussi besoin de dirigeants pour avancer ensemble. Nous savons qu’il n’y a pas un pays dans le monde où l’égalité des genres est parfaite. C’est la même chose pour les entreprises et les universités. Il faut rassembler le plus de monde possible.
Il y a des kits destinés aux particuliers disponibles en ligne, est-il possible de changer les choses individuellement ?
Elizabeth Nyamayaro : Absolument ! J’ai grandi dans un petit village au Zimbabwe, où j’ai failli mourir de malnutrition à cause de la pauvreté. Aujourd’hui, je travaille pour les Nations Unies et j’ai créé HeforShe. C’était l’idée d’une seule personne : moi. Cet après-midi, j’ai entendu parler d’un homme en Afrique qui donne des cours aux hommes de son village. Il a entendu parler de notre initiative, s’est engagé sur le site puis a décidé, tout seul, de faire le tour de son village pour aller parler à tous les hommes violents avec leur femme et leur faire cours tous les samedis, sous un arbre, pour leur apprendre comment être de meilleurs maris et de meilleurs pères. Je crois au pouvoir des individus.
Quel serait votre meilleur conseil pour des entrepreneurs désireux d’instaurer une politique d’égalité des chances ?
Olivier Blum : Exprimez vos ambitions haut et fort. Quand j’ai commencé à mon poste, certains me disaient de ne pas parler de tel sujet en public mais je pense qu’il faut faire le contraire. En tant que manager, il faut partager les objectifs et les transformations, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. Il faut également être cohérent dans son discours. Avec HeforShe, les firmes prennent le sujet au sérieux. Nous apprenons les uns des autres. Chaque jour, nous tirons des leçons de ce que les autres font.
Elizabeth Nyamayaro : PricewaterhouseCoopers est un autre de nos partenaires. Au début de l’année 2016, ils comptaient 18 % de femmes à des postes de managers seniors. Neuf mois plus tard, ce chiffre a grimpé à 43 % et maintenant c’est 47 %. Partager ce genre d’informations et être transparent est primordial.
Qu’avez-vous appris depuis le lancement de HeforShe ?
Olivier Blum : Nous avons eu la confirmation qu’il faut responsabiliser les gens et surtout les leaders. Ce sont nos ambassadeurs.
Tina Kao Mylon : Ils sont nos meilleurs catalyseurs pour engager le reste des salariés. Continuer à avoir des process et des indicateurs de performance sans l’état d’esprit adéquat ne mènent pas loin.
Elizabeth Nyamayaro : J’ai appris que le changement est possible mais je suis une optimiste impatiente donc je vous dirai toujours que tout est possible. Une femme peut briser le plafond de verre mais c’est plus simple quand les hommes l’enlèvent. Leur engagement est vraiment important.
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