Des progrès très nets ont été réalisés ces dernières décennies sur le plan économique mais encore insuffisamment selon le récent rapport de la Banque Mondiale intitulé Women business and the law 2019 : sur un panel de 187 pays, l’analyse de critères essentiels comme la liberté de circulation, l’accès à l’emploi, les salaires ou encore la capacité à créer une entreprise, montre que le chemin vers l’égalité est encore très long. Six pays seulement obtiennent la note maximum de 100 dont la France, la Belgique et le Danemark. Une bonne note pour notre Hexagone, obtenue ces dernières années par des efforts réels en direction de réformes contraignantes. De quoi dresser un premier constat : la loi stricte assujettie à la menace d’une sanction profite à la parité femmes-hommes.
L’inégalité à des postes à responsabilité
Il faudra commencer par réduire le « gouffre » qui est l’écart de salaire dans le monde, 51% en moyenne selon un rapport du Forum Economique et Mondial, mais aussi dans l’accession aux postes à responsabilité : sur dix places de direction, seulement trois sont confiées à des femmes. Et dans ce domaine, il faudra souligner le retard du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord qui peinent à combler ces inégalités, mais plus surprenant encore le recul des USA, qui sont 51ème. Si l’Islande est en « tête de file » du classement (159 états), la France peut se targuer – à sa douzième place – d’être la première en tant que grande puissance et membre du G20, devant l’Allemagne, le Canada ou de l’Afrique du Sud. Des bons résultats à attribuer à la loi de 2011 sur la parité dans les conseils d’administration : près de 44% des femmes sont membres des conseils d’administration alors qu’elles étaient moins de 30 % il y a 5 ans. La France est le meilleur élève européen devant l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne, bon dernier et en dessous de la moyenne européenne (32 %).
La France soumise à un index d’égalité femmes-hommes en entreprise
Les inégalités salariales demeurent un combat presque partout dans le monde, mais aussi en France où les écarts de salaires sont encore de 24 %. Une différence qui s’explique en partie par des femmes actives moins nombreuses et ce, à des postes moins qualifiés. Néanmoins, il subsisterait une différence de 9 % de salaire à poste et à niveau de qualification égaux. Avec comme un ordre de comparaison, la Belgique qui est à 2 %… Pour tenter de diminuer cet écart, le gouvernement français vient de mettre en place (février 2019) un index d’égalité femmes-hommes que les entreprises de plus de 1 000 salariés devront publier. Ce sont au total 1 400 entreprises françaises qui seront notées sur 100, avec le risque d’obtenir un « bonnet d’âne » en dessous de 75 et sous peine d’amende de 1% de leur masse salariale. Elles ont trois ans pour se mettre en conformité.
Cette obligation de transparence s’inscrit dans la loi Avenir professionnel du gouvernement, qui vise avant tout à éradiquer les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde du travail d’ici 2022. Et pour citer Simone de Beauvoir : « C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète. »
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