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ROUTE DU RHUM 2022 | Samantha Davies (Initiatives-Cœur) : « Nous sommes des aventurières ! La course au large est un sport extrême où l’on vit des aventures incroyables »

Entre ciel et mer, Samantha Davies est une sorte d’héroïne moderne. Avec son palmarès de 27 transatlantiques, de 3 tours du monde et d’une quatrième place au Vendée Globe (2009), la navigatrice de 47 ans a l’engagement chevillé au corps et porte haut les valeurs de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque, avec son nouveau bateau Initiatives-Cœur

 

L’anticipation fait-elle partie des principales qualités d’un navigateur ?

Samantha Davies : Oui, il faut être capable de pallier tout problème parce qu’on est seul sur nos bateaux. La patience est la principale qualité.

Pour être navigatrice au large, le goût de l’aventure est-il obligatoire ?

S.D. : Oui, on est des aventurières. La course au large est un sport extrême où l’on vit des aventures incroyables. Une connexion avec la nature que l’on peut rarement avoir, même avec tout l’argent du monde.

Vous concourrez avec un bateau neuf ?

S.D. : Oui j’ai de la chance. C’est un bateau de dernière génération, adapté à ma manière de naviguer et à mon physique. C’est grâce à mes trois partenaires d’Initiatives-Cœur qui sont les mêmes depuis 2016.

Qu’est-ce qu’un bateau adapté à votre physique ?

S.D. : Nous n’avons pas tous la même force physique : pour envoyer une voile dans le vent qui peut faire mon poids, je peux choisir la taille de winch, adapter la vitesse mais aussi le saut de découpage. Après, il y a l’ergonomie, celle de mon lit, de mon siège, de ma pose de veille. Bref, tout a été optimisé pour que je me repose bien.

Cela augmente vos chances de gagner ?

S.D. : C’est un peu la magie de ce sport, il n’y a pas de catégories hommes-femmes et les femmes peuvent gagner, comme l’a montré Florence Arthaud. C’est la force mentale qui fait la différence. Et l’aspect technique est crucial. Par exemple, j’ai dessiné et fait faire une petite tyrolienne pour sortir la voile de la soute sans qu’elle coince et sans me casser le dos.

Vous avez également fondé Magenta Project ?

S.D. : Ce n’est pas facile d’arriver à enquiller de l’expérience et de se faire reconnaitre. Magenta Projet créé avec mes anciennes coéquipières de la Volvo Ocean Race favorise la mixité dans la voile. On s’est associées avec Sam Goodchild de l’Ocean Fify Leyton, qui prend des femmes dans son équipage sur plusieurs journées de formation.

Votre parcours fait de vous également un modèle.

S.D. : J’ai été inspirée adolescente par Tracy Edwards qui a lancé le premier équipage entièrement féminin de la Whitbread Race. Une révolution à l’époque. Elle m’a offert mon premier tour du monde sur l’équipage du trophée Jules Verne alors que j’avais 22 ans, et que je n’avais pas énormément d’expérience.

L’entraide féminine est-elle aussi présente dans la voile ?

S.D. : Lors du dernier Vendée Globe, on était six femmes, on en a profité pour discuter, comparer nos galères, se rassurer… Ce sont des petits moments d’échange précieux. J’ai créé un groupe Whatsapp qu’on utilise toujours.

Est-ce difficile de concilier vie familiale et carrière ?

S.D. : En tant que mère je ne prétends pas que cela soit facile de s’organiser sans oublier l’absence quand je suis au large. Ces longs moments séparés de mon fils sont durs mais c’est un choix de vie qu’il peut comprendre. Mais la logistique de ma famille est au cœur de la préparation de mon projet car cela participe à mes chances de performance.

Comment définir votre partenariat avec Mécénat Chirurgie Cardiaque et les sponsors ?

S.D. : J’en suis très fière. Mes sponsors financent le coût technique : cela va du bateau aux inscriptions aux courses et les frais de logistique. Ils soutiennent en plus l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque en lui offrant de la visibilité sur le bateau mais aussi de l’argent avec l’opération « Un nouveau follower = 1 € ». Cela finance l’opération (12 000 euros) avec 102 enfants sauvés au dernier Vendée Globe !

Que peut-on vous souhaiter pour votre participation à la Route du Rhum ?

S.D. : D’arriver au bout.

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