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Qui Est Anne Rigail, La Première Femme à Diriger Air France ?

Air France

Occupant jusqu’à présent  les fonctions de directrice adjointe en charge de « l’expérience client » au sein de la compagnie tricolore, Anne Rigail, entrée dans la « maison Air France » il y a 27 ans,  monte en grade et sera désormais seule aux commandes d’un fleuron en pleine reconquête.

Elles sont désormais deux femmes à présider aux destinées d’une compagnie aérienne au sein de la galaxie Air France. Au-delà du symbole, c’est la prime à la compétence qu’il convient de mettre en exergue. Après Nathalie Stubler, qui a dynamisé Transavia, la low-cost de la compagnie mère, c’est désormais Anne Rigail qui aura la lourde tâche de rendre son lustre d’antan au « monument » Air France. Et la tâche s’annonce ardue pour celle qui aura à mettre de l’huile dans les rouages entre les syndicats de pilotes et une direction désormais incarnée par sa personne. Après pléthore de conflits, la maison Air France aspire à davantage de tranquillité et de sérénité pour tenter de rattraper son retard sur la concurrence. Mais depuis la nomination de Benjamin Smith à la tête de l’entité Air France-KLM l’été dernier – nomination pourtant accueillie avec défiance et scepticisme par l’omniprésent syndicat de pilotes SNPL -, on sent poindre une certaine accalmie. D’autant plus que les « joutes » à venir avec les syndicats de pilotes, dont l’incontournable SNPL, mettront aux prises des « hommes neufs », puisque le syndicat vient de procéder à l’élection de sa nouvelle direction. Un « nouveau départ » qui pourrait (enfin) permettre à Air France de reprendre sa marche en avant, brisée net par le résultat du référendum du mois de mai dernier avec en point d’orgue la démission de Jean-Marc Janaillac, PDG de Air France KLM. Quinze jours de conflit avaient coûté 335 millions d’euros à la compagnie et avait également conduit, outre celui de Jean-Marc Janaillac, au départ du directeur général Franck Terner en septembre et du directeur des ressources humaines Gilles Gateau en octobre. Les syndicats avaient réclamé le départ de ces deux derniers dirigeants, les jugeant responsables de l’échec du dialogue social.  Anne Rigail et sa nouvelle équipe vont devoir jeter les bases d’un dialogue toujours aussi sincère et franc mais peut-être davantage empreint de responsabilité réciproque. Et Anne Rigail, auréolée de ses 27 ans de maison, semble avoir la carrure pour réveiller cette « belle endormie » qu’est Air France. Diplômée de l’École des mines de Paris, Anne Rigail avait intégré en 1991 la compagnie aérienne intérieure française Air Inter, qui fusionnera plus tard avec Air France. Comme évoqué en préambule, elle était jusqu’ici responsable de la définition des produits et services, comme le design des salons Air France dans les aéroports, la configuration des cabines, le déploiement de la connectivité wifi dans les avions et la gestion des aléas.

« Anne Rigail aura à gagner la confiance des salariés »

Une position idoine pour percevoir le potentiel d’Air France en la matière mais également pour mesurer le chemin séparant la compagnie française de la concurrence.  Et remettre au cœur du jeu « l’excellence à la française » qui pourrait permettre à Air France d’apporter une véritable plus-value de service. « Anne est une grande professionnelle du secteur aérien. Tout au long de sa carrière au sein de la compagnie, elle a toujours […] placé le client au cœur de toutes ses actions », a déclaré, dans la foulée de sa nomination, Benjamin Smith à qui Anne Rigail, dont la prise de fonction officielle est prévue ce lundi 17 décembre, devra rendre compte.  Mais la « nouveauté » incarnée par Anne Rigail, en dépit de ses 27 ans de bons et loyaux service, n’est pas synonyme de chèque en blanc aux yeux des syndicats.  « On prend acte de la nomination d’Anne Rigail. Il ne manque plus qu’un DRH et la crise de gouvernance liée aux grèves sera finie », a développé Christophe Dewatine, secrétaire général de la CFDT Air France, sollicité par l’AFP. Et d’ajouter tout de go : « Anne Rigail aura à gagner la confiance des salariés et du management ». Fin de citation.

Mais le dialogue avec les pilotes – des négociations catégorielles ont également commencé avec les hôtesses, les stewards et le personnel au sol – s’annonce  moins conflictuel que de coutume avec la « fin du mandat » de Philippe Evain à la tête du SNPL. Le porte-voix de l’intersyndicale de la grève du printemps et son équipe ont obtenu moins de la moitié des 48 sièges du conseil syndical lors d’une élection organisée au sein du SNPL pour désigner un nouveau président. Un camouflet pour l’impétueux syndicaliste surnommé « Le Lider Maximo » au regard de son intransigeance et qui n’avait pas hésité à critiquer vertement Benjamin Smith, lorsque la rumeur de sa nomination commençait à poindre au milieu de l’été.  « Nous pensons qu’il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français, qui maîtrise les détails du marché aérien européen et notamment les forces en présence entre les low-cost et les compagnies historiques. C’est très différent de ce qui se passe au Canada » avait-il asséné, en référence aux fonctions précédentes de Benjamin Smith chez Air Canada. Désormais « hors-jeu », ce sera à Vincent Bossy, perçu comme plus modéré et conciliant par la direction, de « ferrailler » avec Anne Rigail. Pour ainsi écrire une nouvelle page moins tourmentée de l’histoire de la compagnie.

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