Quand Meghan Markle Brise Un Tabou Planétaire

Meghan Markle, duchesse de Sussex, a confié avoir été victime d’une fausse couche dans une tribune publiée le 25 novembre dernier dans le New York Times. Un geste médiatique qui brise un nouveau tabou sur la douleur et la solitude des femmes qui vivent ce deuil…

« Are you OK ? » Cette simple phrase est devenue une sorte de mantra auquel s’est accrochée Meghan Markle, victime d’une fausse-couche. Une question qui lui était posée par un journaliste d’ITV News en octobre dernier, et qui avait fait couler beaucoup d’encre dans les médias car la jeune femme n’avait pas caché ses larmes en répondant « Thank you for asking, not many people have asked if I’m OK.” Pression médiatique, fatigue de jeune maman… peu importe aujourd’hui la raison qui avait provoqué cette réaction, sincère ou parfaitement maîtrisée, car seule la question a vraiment d’importance pour la duchesse de Sussex. Elle vient de publier un texte intime dans le New York Times (traduit en français par Courrier international) sur sa fausse couche survenue en juillet dernier, dans lequel elle explique que le chemin pour remonter la pente commence par l’empathie : “Comment ça va ?”. Une sollicitude dont ont besoin toutes les femmes – entre 10 à 20 % – qui sont touchées par le drame de la « fausse couche ».

La fausse couche, un sujet tabou

Un sujet fréquent qui reste néanmoins peu voire pas abordé dans le monde, au niveau du grand public. Un sujet presque tabou qui freine le besoin de parler des personnes vivant cette perte et que la jeune duchesse a voulu briser en un geste médiatique, rompant – une fois n’est pas coutume – avec l’étiquette de la famille royale d’Angleterre. Il est vrai que la devise légendaire « Never explain never complain » (Ne vous plaignez jamais, n’expliquez jamais ) de la reine Victoria, qui caractérise le silence de la « firme » sur tout ce qui touche à la politique et à l’intime, est à nouveau ébranlée par la jeune américaine progressiste. La jeune actrice américaine métis a en effet deux modèles : les deux femmes noires américaines les plus puissantes au monde, Michelle Obama, ex-première dame américaine et Beyonce, icône de la pop, qui ont également révélé au public leur fausse couche.

« J’ai eu l’impression d’échouer, parce que je ne savais pas à quel point les fausses couches étaient courantes, parce que nous n’en parlons pas. Nous restons dans notre douleur en pensant que nous sommes brisées » avait déclaré Michelle Obama dans l’émission ABC News, en novembre 2018. Avant d’ajouter « Je pense que c’est la pire chose que les femmes peuvent se faire entre elles : ne pas partager la vérité à propos de leur corps, comment il marche et comment il ne marche pas. ».  Si certains détracteurs reprochent à Meghan Markle le goût pour la mise en scène en rendant médiatique sa fausse couche, on ne peut pas lui retirer la portée pédagogique que peut avoir sa tribune auprès des femmes endeuillées qui ont l’impression d’être seules à vivre ce drame intime.

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