A 37 ans, Philippine est directrice des partenariats stratégiques chez Schneider Electric, et sherpa du PDG. Une carrière brillante pour cette Rising Talent du Women’s Forum 2016 qui « veut faire passer le message » avant tout.
Aussi simple qu’élégante, avec un sourire et un dynamisme sans pareil, Philippine affiche d’emblée le charisme d’une future grande. Si elle ne l’est pas déjà ! Spécialisée dans l’énergie et la finance (sortie de la London School of Economics, une licence de Sciences Po de l’université de McGill et un doctorat d’économie), elle n’avait que 27 ans quand elle s’est retrouvée experte pour le GIEC 2007, puis au « Solutions Summit » organisé l’année suivante par le Vice-Président Al Gore, avant de devenir experte référent et conseillère principale pour l’AIE (Agence internationale de l’énergie) auprès des gouvernements des pays de l’OCDE. Les défis financiers et les solutions en faveur du déploiement de technologies propres et économes en énergie n’ont plus de secret pour Philippine qui depuis son entrée chez Schneider Electric, a mis en place et dirige 9 partenariats – avec entre autres le Forum Economique Mondial, le Cambridge Energy Research Associate et l’OCDE.
La graine du leadership à 21 ans
Mais ce qui lui importe, c’est de faire passer le message. Elle qui hésita à devenir journaliste a toujours eu cette vocation : « J’ai toujours voulu défendre des idées ; bien connaitre undomaine pour faire passer le message afin de faire évoluer les choses. Ce n’est pas via le partenariat que l’on aide le marché mais par la diffusion et la simplification du message pour le plus grand nombre. » La vie l’a conduite vers l’environnement et le changement climatique dès son premier poste à 21 ans à la division Fusions Acquisitions de Rothschild& Cie, puis chez JP Morgan.Elle se souvient : « J’étais la plus jeune et la seule fille à ce poste. J’ai dû faire mes preuves encore plus vite ». Cette graine de leadership, elle la cultive avec des qualités managériales basées sur l’écoute et le challenge. « Je le dois à tous mes patrons successifs jusqu’à aujourd’hui, notamment celui de l’AIE à qui je présentais sans cesse des idées et des projets. Il me recadrait et me challengeait mais ne m’a jamais dit non. Cela m’a donné un élan sans pareil que j’essaie de préserver avec mes équipes : savoir dire oui et oser le challenge, quitte à rebondir vite »
Sherpa du PDG, Philippine fait partie de ces très rares françaises de moins de 40 ans qui ont accédé à des postes de décision et de conseil. Pas un chemin facile… « Les choses se compliquent quand on monte en hiérarchie et en responsabilités. C’est là qu’il faut être résilient et continuer à avancer malgré les obstacles »confie-t-elle. Avant de lâcher avec un sourire franc « qu’avoir été marathonienne l’a sans doute aidée !».
« L’urgence climatique : c’est maintenant »
Une vitalité à toute épreuve que Philippine met au service d’une cause : celle de l’urgence climatique. « Des technologies sont disponibles pour économiser de l’énergie et mieux la partager. Il faut agir maintenant et pas demain. » assène-t-elle. Les chiffres sont alarmants : deux milliards d’individus n’ont toujours pas accès à une source d’électricité fiable. D’ici à 2030, deux milliards supplémentaires atteindront la classe moyenne avec une demande plus élevée en services énergétiques. D’ici à 2050, la consommation d’énergie augmentera de 40 %. « Gagner en efficacité immédiatement dans tous les domaines constitue la seule solution possible pour placer le monde sur la voie du progrès durable. Deux tiers du potentiel d’efficacité globale demeurent inexploités. Soit plus de 80 % du secteur du bâtiment, 78 % du secteur des infrastructures et 60 % du secteur de l’industrie. » argumente Philippine qui connait son sujet dans les moindres détails.
Cette jeune maman de deux enfants défend l’urgence climatique comme elle défend l’égalité des salaires et l’accès des femmes à des postes de direction. « Schneider Electric a une vision très claire pour la diversité et l’inclusion, et des engagements trèsforts notamment à travers l’initiative HeForShe qui vise l’égalité salariale hommes femmes d’ici à 2020.» Mais pour elle, changer la perception de la féminisation dans l’entreprise est « une responsabilité collective, politique, entrepreneuriale et citoyenne ».
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