Sa réputation a depuis longtemps dépassé l’Hexagone. Ses clients viennent de la Silicon Valley, à l’instar d’Airbnb, ou d’univers plus emblématiques de la France comme Citroën, Barrière ou Marionnaud. Pascale Venot dirige l’un des plus importants bureaux de presse et de communication de la place de Paris dans le domaine du tourisme, de l’hôtellerie, de la gastronomie ou de la mode. Avant-gardiste et non conventionnelle, la chef d’entreprise a fait de son audace une signature. Lumière sur cette femme de caractère qui peut faire et défaire une réputation en un coup de fil.
Avec son côté « rock’n’roll » assumé et son regard azur pétillant, Pascale Venot promène son élégante silhouette dans tout ce que Paris compte d’iconique : palaces, tables étoilées, galeries d’art ou pop-up stores tendance. Des univers attirant leur cortège de snobs, étiquette qu’il serait néanmoins hasardeux d’accoler à cette redoutable femme d’affaires qui « fuit les mondanités ». C’est en qualité d’attachée de presse de référence de marques aussi emblématiques qu’influentes que Pascale Venot se déplace pour « veiller au grain ». Ses clients s’appellent Porsche, Airbnb, Marriott, Pierre Hermé, Taittinger, Relais & Châteaux ou Barrière : un tableau de chasse qui lui vaut le doux surnom de « Killeuse » dans le monde pas si amical de la communication et des relations presse. Sa force de frappe, elle l’exporte également de New York à Tokyo en passant par l’île Maurice et Dubaï, si bien qu’elle passe un temps équivalent dans les aéroports.
Lasse de courir le monde ? « Absolument pas ! », recadre la working girl qui carbure à la passion et à l’empathie : « Dans mon métier, il faut avoir le goût des autres, aimer les gens. Le relationnel, c’est la clef. Je n’aurais jamais pu faire autre chose ! », confie l’infatigable blonde. Une philosophie de vie qui lui réussit. Son chiffre d’affaires s’évalue en millions, mais se mesure aussi à travers la fidélité de ses clients. Certains sont à ses côtés depuis 1995, date à laquelle elle se lança dans l’entrepreneuriat.
« Encore une fois, c’est une histoire de rencontre humaine. », se remémore cette épicurienne. Le chef étoilé Alain Senderes la trouve à l’étroit au sein de l’agence Carole Bracq où elle fait des étincelles, si bien qu’il la juge calibrée pour une aventure plus grande. Il la veut absolument à ses côtés. Joignant le geste à la parole, il propose de la financer à hauteur de 50 000 francs (7 600 euros) dans son entreprise d’émancipation. Cette confiance l’oblige. La trentenaire entend bien démontrer à son « mentor » qu’il ne s’est pas trompé : « J’ai toujours aimé pousser des portes, m’aventurer sur des territoires vierges qui n’attirent pas la pensée dominante. En 1995, aucune agence ne s’intéressait vraiment à notre patrimoine gastronomique, aux chefs étoilés, au monde du design et aux hôtels lifestyle. La mode et la beauté étaient l’objet de toutes les attentions », expose cette dernière.
Visionnaire et créative
Elle flaire le changement de paradigme qui se matérialisera bientôt par la starification des chefs étoilés, par l’avènement des concept-hôtels et par la fièvre autour de la décoration, de l’architecture : un bouillonnement mondialement incarné aujourd’hui par des Jean Nouvel ou Philippe Starck. Une évidence en 2019 mais un pari [risqué] il y a 24 ans. Cette diplômée en licence de droit et en communication, issue de la bourgeoisie de l’ouest parisien, signe son premier succès en se diversifiant avant tout le monde dans le secteur de la gastronomie, l’hôtellerie de luxe, le tourisme, la décoration, l’automobile, tout en offrant ses services dans la mode et la beauté.
Très vite, l’agence grandit à rebours de son écosystème sclérosé par la crise financière et par les coupes budgétaires n’épargnant aucunement les effectifs. L’entrepreneure, elle, s’entoure de 45 attachées de presse triées sur le volet afin de suivre la cadence des appels d’offres qu’elle empoche frénétiquement à la barbe de tous. La méthode Pascale Venot pour faire la différence auprès du client ? « Lorsque nous arrivons en prospection, c’est une délégation de filles sûres d’elles, qui ont la double casquette de stratèges et de créatives : soit le mouton à cinq pattes dans la profession. On est soit l’un, soit l’autre ! Le client perçoit immédiatement notre assurance. ». En peu de temps, ces figures de proue du bureau de presse Pascale Venot : Virginie, Emilie, Mélodie, Christine, Aude, Caroline, Solène et consorts, deviendront incontournables dans le paysage médiatique. Les plus éminents médias audiovisuels, de la presse écrite et du numérique, au même titre que les entreprises leaders dans leur secteur, ne leurs refusent aucun appels ou déjeuners.
« Nous avons un côté ‘première de la classe’, nos interlocuteurs médias ou business n’ont pas de temps à perdre. Nous mettons notre expertise à leur service et les accompagnons le plus efficacement possible. C’est une collaboration gagnant-gagnant. », partage cette faiseuse de rois. « Si notre client souhaite mobiliser 50 journalistes à un événement, nous nous assurerons toujours de dépasser cet objectif en accréditant davantage de médias pertinents. Nous ne serons jamais en deçà du brief initial », appuie Pascale Venot.
Dans cet océan féminin, Serge Karboulonis a longtemps été le seul homme à naviguer dans le quotidien de « ces Amazones ». Ainsi les surnomme-t-il, non sans une pointe d’affection et d’admiration. « En tant que garçon, je ne cherche pas à concurrencer mes collaboratrices, car nous sommes, et fonctionnons par définition, de manière différente. Nous travaillons main dans la main pour rester au top. ». Quant à Virginie Audebert, proche parmi les proches de Pascale Venot, elle salue la capacité de la manager à « faire confiance à ses équipes et à savoir les responsabiliser. ». A ses côtés depuis 2007, ce pilier de l’agence a également été le témoin privilégié d’un autre coup de maître de la femme d’affaires : celui de prendre, avant les autres, le virage numérique en créant un pôle e-RP spécialisé. « Pascale a compris très vite la montée en puissance des influenceuses, des médias digitaux et des réseaux sociaux. Elle s’est rapidement acculturée à cette mutation pour développer une stratégie à 360° ».
« Nous sommes reconnues pour notre côté première de la classe »
L’instinct n’est pas l’unique boussole de la communicante. Selon sa garde rapprochée, il faut aussi s’attarder sur « sa personnalité non conventionnelle, un brin lunaire, propre aux esprits les plus créatifs ». Elle surprend encore son monde en voulant créer des synergies avec des marques ne partageant pas le même territoire : « J’ai convaincu mes deux budgets : le Crazy Horse et la marque de lingerie Aubade de monter une opération de cross-marketing ; après tout il n’y avait rien d’incongru à faire dialoguer ces univers assez proches ! », commente-t-elle. Son audace la place ainsi parmi les pionnières de la profession en matière de co-branding. Une religion qui fait à présent tous les jours des émules en France.
Cette mère de famille fusionnelle est aussi à la tête d’une tribu de trois filles qui suivent ses traces : Éléonore (25 ans), Valentine (24 ans) et Ambre (16 ans). Encore à l’ombre de leur imposante matriarche, ces dernières ont déjà à cœur de perpétuer la méthode « Venot ». « Depuis toutes petites, je les mets dans le bain de l’art de vivre et de la communication. ». Et dans un futur encore plus proche, la fée des marques travaille au lancement d’une école de relations presse et d’e-RP. Un projet de « cœur » qu’elle entend réaliser avec ses collaboratrices les plus fidèles.
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