My Little Paris, la petite newsletter devenue média – suivi par 4 millions de personnes – et site de e-commerce aux 150 000 abonnés, ouvrira en octobre un lieu éphémère, rue de Turenne à Paris, pour donner le goût de l’entrepreneuriat aux femmes. Mona, c’est son nom, proposera des lectures, des conférences, des ateliers. Le tout animé par de grandes féministes de notre époque. Quelques noms commencent à se préciser.
Et si, au lieu de lire des articles sur les femmes inspirantes de ce monde, on pouvait les écouter « live and stereo » et discuter avec elles ? Et si, les trucs et astuces égrainés en listes à puces sur Internet prenaient vie en conférence ? Et si, le brand content sortait de l’écran ? C’est ce que proposera My Little Paris à partir du 10 octobre prochain, et durant trois mois, dans un espace de 450 m² situé au 118 rue de Turenne (IIIème arrondissement). Un lieu éphémère, espace de coworking, café, et lieu d’échanges. Son nom, Mona, le minou féminin en italien. « Il y a un nouveau courant féministe essentiellement porté par les anglo-saxonnes », remarque Céline Orjubin, l’une des fondatrices. « Nous avons donc un rôle à jouer pour faire émerger des figures européennes et porter la parole des femmes. »
Lena Dunham, Alice Zagury, Isabelle de Ponfilly…
Inspirées par des lieux tels que The Wing à Manhattan ou le Trouble Club à Londres, la troupe de My Little Paris a voulu un espace « physique », pour « passer du dire au faire ». Pendant trois mois, Mona sera ouvert à tous, gratuitement. Sur place, des ateliers « comment trouver ses associés ? », « Les conseils d’une working-girl de 72 ans par Perla Servan-Schreiber », « le sisterhood power par Alice Zagury de The Family », ou encore « The voice of a generation : de la fiction à l’activisme par Lena Dunham ». « Inspiration, coaching et rencontres » sont les maîtres-mots de Mona. « De plus en plus, le story-telling pousse les gens à agir », indique Céline Orjubin. « Et les marques s’y mettent aussi. »
Chose atypique, Mona est financé par les marques. Estee Lauder et Axa ont déjà apporté leur soutien, d’autres sont en cours de signatures. En contrepartie, elles seront présentes d’une manière ou d’une autre : Estee Lauder par exemple proposera un espace maquillage et remise en beauté. La working girl doit répondre à certains canons. Mona trouve son inspiration auprès de figures aussi variées qu’influentes, de Lena Dunham, à Leïla Slimani, d’Agnès Varda à Emma Watson, de Roxanne Varza (Station F) à Alice Zagury (The Family).
Bric-à-brac de bureaux biscornus
« Nous voulons donner envie aux femmes de bosser et de se lancer », insiste Fany Péchiodat, qui a débuté avec 5000 euros en poche et n’a jamais fait de levée de fonds. « J’en suis persuadée, poursuit-elle, quand on n’a pas d’argent à la création d’une boîte, on est plus intelligent. » Et en effet, le modèle « My Little », pour les intimes, est original.
Créée en 2008 dans un appartement parisien par les deux sœurs Péchiodat, Fany et Amandine, puis Céline Orjubin et Anne-Flore Chapellier, la petite newsletter de bons plans parisiens est rapidement devenue une entreprise atypique de 150 salariés. Des employés recrutés au feeling plus qu’au diplôme : la directrice de la publicité est une ancienne danseuse de ballet, Anne-Flore Chapelier est normalienne, le CTO est un médecin urgentiste argentin…
Au cœur de Barbès (XVIIIème arrondissement), l’entreprise a fondu sa patte, depuis le sommet de l’immeuble et sa verrière, jusqu’au sous-sol, dans un bric-à-brac d’escaliers et de bureaux biscornus. La newsletter hebdomadaire, envoyée gratuitement, comporte bons plans et articles partenaires. Du brand content auquel ont de plus en plus recours les marques. Depuis 2011, l’entreprise s’est également lancée dans l’e-commerce avec l’envoi de box de produits de beauté. Des box qui représentent 60% de leur chiffre d’affaires. En 2012, My Little Paris se décline au masculin avec Merci Alfred, et depuis cette année, l’entreprise se tourne vers les plus jeunes avec Tapage, pour les 15-25 ans. Aujourd’hui propriété d’Aufeminin.com, My Little Paris s’ouvre avec Mona au brand content physique, pour trois mois seulement, toujours dans cet esprit du « test and learn ».
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