Françoise Bettencourt Meyers, la femme la plus riche du monde depuis quatre ans, détient désormais une fortune à douze chiffres, suite à la hausse record de l’action L’Oréal.
Un article de Samantha Kroontje pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
Il existe un groupe d’élite au sommet du classement des milliardaires de Forbes : le club des 100 milliards de dollars. Jusqu’à récemment, ce club était exclusivement masculin, composé de milliardaires dont la fortune atteignait ou dépassait les 100 milliards de dollars. Mercredi, cet équilibre a légèrement changé. La fortune de Françoise Bettencourt Meyers, vice-présidente du géant français des cosmétiques L’Oréal, s’élève désormais à 100,1 milliards de dollars (92 milliards d’euros), selon les calculs de Forbes. C’est donc la première femme à atteindre ou dépasser cette barre des 100 milliards de dollars.
Mme Bettencourt Meyers, qui est âgée de 70 ans, a brièvement franchi la barre des 100 milliards de dollars le 15 mai, avant de redescendre. Mercredi, les actions du groupe L’Oréal ont augmenté de 0,8 % pour atteindre 455,6 euros, ce qui porte sa valeur nette à 100,1 milliards de dollars, selon le classement des milliardaires en temps réel de Forbes. L’essentiel de sa fortune provient de sa participation de près de 35 % dans le géant de la beauté, qu’elle possède avec son mari et ses deux fils ; elle siège au conseil d’administration depuis 1997.
En avril, les actions de L’Oréal ont grimpé en flèche après avoir dépassé les prévisions de ventes du premier trimestre ; le cours de l’action a bondi de plus de 5 % en une journée, ce qui a permis à la femme d’affaires française de s’approcher de la barre des 100 milliards de dollars. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 44 milliards de dollars (40,4 milliards d’euros) en 2023 grâce à ses dizaines de marques, dont Maybelline, Kiehl’s et Lancôme. Son succès est en partie attribué à ses acquisitions stratégiques, comme l’achat de la marque de produits de beauté australienne Aesop l’été dernier dans le cadre d’une transaction évaluant la marque à 2,5 milliards de dollars. Cette acquisition a renforcé la catégorie de produits de beauté de luxe de L’Oréal, qui comprend déjà des marques prestigieuses telles que Prada Beauty et Yves Saint Laurent.
Mme Bettencourt Meyers, petite-fille du fondateur de L’Oréal Eugène Schueller, l’homme à l’origine de l’invention de la teinture capillaire sans danger, a fait sa première apparition dans le classement Forbes des personnes les plus riches du monde en 2018, après le décès de sa mère mondaine et principale actionnaire de L’Oréal, Liliane Bettencourt, en 2017. Les deux fils de Mme Bettencourt Meyers, Jean-Victor Meyers et Nicolas Meyers, siègent également au conseil d’administration de L’Oréal. Sa fortune a augmenté de près de 58 milliards de dollars (53,3 milliards d’euros) depuis son entrée en 2018 sur la liste de Forbes.
Malgré cette étape importante et sa position de longue date en tant que femme la plus riche du monde, l’héritière préfère rester discrète. Elle fuit les projecteurs dans lesquels elle est née et préfère écrire et jouer du piano dans sa maison de Paris.
Pourtant, elle fait partie d’un club très fermé, à l’heure où la méga-richesse monte en flèche dans le monde entier. On compte aujourd’hui 16 personnes dépassant les 100 milliards de dollars, contre un record de 14 en avril dernier, lorsque Forbes a publié son classement annuel des milliardaires. La fortune de ces 16 personnes a augmenté de près de 40 % par rapport à 2023, et leur patrimoine collectif de 2 200 milliards de dollars représente 15 % de la richesse totale des 2 781 milliardaires du monde entier. Un nombre record de neuf personnes ont vu leur fortune atteindre (voire dépasser) les 100 milliards de dollars cette année, contre six l’année dernière lorsque nous avons publié le classement des milliardaires du monde 2023 et une seule en 2020.
À la tête de l’empire de beauté L’Oréal, Mme Bettencourt Meyers fait figure d’exception dans une cohorte composée essentiellement de magnats de la technologie comme Mark Zuckerberg et Sergey Brin. D’autres milliardaires ont fait fortune dans les produits de consommation : le magnat français de la mode et des cosmétiques, Bernard Arnault, PDG de LVMH, et le pionnier de la mode rapide Amancio Ortega, créateur de la marque Zara.
Le montant astronomique de 100 milliards de dollars semblait inatteignable jusqu’en 1999, lorsque Bill Gates a brièvement franchi cette barre grâce à la montée en flèche du cours de l’action Microsoft, avant que celle-ci ne s’effondre, réduisant sa valeur nette de près de moitié. Près de deux décennies ont passé avant que Jeff Bezos ne devienne le premier centimilliardaire en 2017, suivi par Bernard Arnault. Bill Gates et Elon Musk les ont rejoints dans le « club des 100 milliards de dollars » en 2021.
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