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Milliardaires Autodidactes Américaines : Une Année Record

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De la biotechnologie à l’aérospatial, en passant par les cosmétiques et le divertissement, 25 femmes milliardaires ont brisé le plafond de verre pour atterrir dans la nouvelle liste Forbes des femmes américaines non-héritières les plus riches du monde (America’s Richest Self-Made Women) et établissent un nouveau record. Ces pionnières, natives pour certaines de Birmanie ou d’Inde, valent à elles toutes 56 milliards de dollars.

Diane Hendricks, originaire du Wisconsin, domine le classement pour la deuxième année consécutive et creuse l’écart avec la deuxième femme de la liste. Sa fortune nette est passée de 2,1 milliards à 7 milliards de dollars cette année, grâce aux ventes record de sa société de fourniture de toitures ABC Supply. L’Américaine, élevée avec ses huit sœurs dans une exploitation laitière, a travaillé dans une usine de stylos ou encore comme serveuse après avoir accouché de son premier enfant à 17 ans. Plus tard, elle vend des maisons construites sur mesure et rencontre Ken Hendricks, son futur mari, un couvreur n’ayant pas terminé le lycée. Le couple ouvre sa première boutique ABC à Beloit, dans le Wisconsin, en 1982. Depuis 2007 et le décès de son mari, Diane Hendricks a repris l’entreprise ABC, qui possède désormais 780 établissements aux États-Unis. Sous sa direction, ABC Supply a procédé aux deux plus grosses acquisitions de son histoire : Bradco Supply en 2010 et L & W Supply en 2016. Le groupe a ainsi multiplié son chiffre d’affaires par quatre, pour atteindre 10,5 milliards de dollars.

Oprah Winfrey est un autre exemple de femme accomplie originaire d’un milieu modeste. Élevée par une mère adolescente et célibataire gagnant sa vie comme femme de chambre dans l’État du Mississippi, la jeune femme est victime de violences sexuelles et intègre même un centre pour jeunes délinquants. Plus tard, elle touche une bourse de l’Université d’État du Tennessee, mais abandonne pour commencer une carrière de journaliste à la télévision locale. Son émission quotidienne connaît un franc succès à la fin des années 1980. En juin 2018, elle annonce un partenariat sur plusieurs années avec le groupe Apple afin de créer du contenu original pour la nouvelle plateforme de la marque à la pomme. Ce projet inclut notamment deux documentaires et un club de lecture proposant des interviews d’auteurs réalisées par Oprah elle-même.

Parmi les 25 nouvelles fortunes, 7 femmes s’illustrent dans le domaine de la tech, avec notamment Meg Whitman, ancienne PDG des groupes eBay et Hewlett-Packard Enterprise (HPE) qui gravit deux échelons et atteint la deuxième place pour la première fois. Diplômée de l’Université de Princeton, la femme d’affaires quitte HPE en 2018 et annonce diriger la start-up Quibi, une plateforme de programmes courts lancée par Jeffrey Katzenberg, ancien producteur à Hollywood. Le projet devrait voir le jour en 2020. D’autres milliardaires de la tech ont fait fortune en créant leur propre entreprise. C’est le cas de Judy Faulkner, fondatrice d’Epic Systems. Si cette entreprise de logiciels médicaux réalise aujourd’hui 2,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires, elle a vu le jour au sous-sol de l’appartement de Judy Faulkner en 1979. La milliardaire a d’ailleurs signé la Giving Pledge et s’est engagée à faire don de la majorité de sa part dans l’entreprise Epic Systems à une œuvre de charité.

Huit de toutes les milliardaires de la liste sont nées en dehors des États-Unis, notamment Thai Lee, d’origine sud-coréenne et présente pour la première fois dans le top 5 avec une fortune de 3 milliards de dollars. La femme d’affaires a fait l’acquisition en 1989 d’un revendeur de logiciels avec son ex-mari pour un peu moins d’un million de dollars et en a fait l’entreprise SHI, un fournisseur de services informatiques réalisant 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Des femmes immigrées se cachent également derrière des marques américaines populaires, telles que la chaîne de prêt-à-porter Forever 21, la société de cosmétiques Anastasia Beverly Hills ou encore la chaîne de restauration rapide spécialisée dans la cuisine chinoise Panda Express. Cette dernière a été fondée par Peggy Cherng, née en Birmanie et élevée à Hong Kong. Cette ancienne ingénieure électricienne programmait des simulateurs pour la US Navy avant d’abandonner sa carrière en 1983 pour aider son mari Andrew Cherng à ouvrir le premier établissement Panda Express à Los Angeles. Elle participe ensuite à l’élaboration du système principal de l’entreprise afin de rationaliser les opérations et de suivre les remarques des clients, et a récemment annoncé avoir investi dans d’autres chaînes de restauration telles que Just Salad et Ippudo.

Il n’est pas surprenant qu’autant de femmes aient fait fortune en palliant les lacunes de marchés généralement ignorés par les hommes. Parmi les femmes milliardaires, quatre se sont enrichies grâce aux secteurs des cosmétiques ou des soins, notamment la star de télé-réalité Kylie Jenner, qui est devenue la plus jeune milliardaire non-héritière de tous les temps à 21 ans. Cette beauty addict a investi 250 000 dollars, empochés grâce à des contrats de mannequinat ou son premier lip kit, commercialisé pour 29 dollars en 2015. Son entreprise a rapidement décollé grâce à sa communauté impressionnante de fans sur les réseaux sociaux. La société Kylie Cosmetics aurait fait environ 360 millions de dollars de vente en 2018. Kylie Jenner possède 100 % de l’entreprise et a récemment lancé une collection de soins vegan et a fait un dépôt de marque pour des produits pour les bébés et également pour les cheveux.

Kylie Jenner est l’une des deux seules femmes autodidactes à rejoindre le classement des milliardaires pour la première fois en 2019. Safra A. Catz, pendant longtemps cadre du groupe Oracle Corporations ayant rejoint le géant du logiciel en 1999, est devenue milliardaire après avoir encaissé ses nombreuses options sur actions. Désormais PDG de l’entreprise sise à San Francisco, la femme d’affaires a supervisé plus de 130 acquisitions pour un montant total de 60 milliards de dollars. Pour certaines femmes du classement en revanche, l’évolution s’est faite en sens inverse. La créatrice de bijoux Carolyn Rafaelian a vu sa fortune chuter de 1 milliard à 520 millions de dollars l’année dernière alors que son entreprise Alex and Anin a été frappée par l’investissement peu fructueux dans les détaillants de brique et de mortier.

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