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Liz Hurley, Entrepreneure, Philanthrope Et Comédienne

Liz Hurley
Crédit Photo Francesco Maio

Dans les salons de l’hôtel Shangri-La à Paris, ce lundi 11 décembre 2017, à l’occasion de la remise de chèques pour deux associations humanitaires, Action contre la Faim et l’Association de Recherche contre le cancer, Forbes France a eu l’occasion de passer un moment avec Liz Hurley, marraine de la 2ème association. Elle a évoqué sa triple casquette d’entrepreneure, de philanthrope et de comédienne. Rencontre.

Pour rejoindre l’aéroport et honorer sa présence à Paris, Liz Hurley a dû prendre un tracteur, conduit par son frère sur les routes enneigées.

L’actrice est actuellement à l’affiche de la série américaine « Royale », qui se tourne en Angleterre, et elle y incarne la reine d’Angleterre avec comme mère la fameuse actrice américaine Joan Collins…

Elle est en train de tourner la saison 4, alors qu’en France débutera en janvier la saison 3. Tourner dans une série est une première pour elle. « Cela change complètement du cinéma pour lequel on incarne un rôle ponctuellement d’un film à un autre. » Pour la série « Royale », c’est très différent : « vous ne lisez qu’un script à la fois, vous ne savez pas ce qu’il va se passer d’un épisode à un autre », confie-t-elle. Ce qui peut donner lieu à une certaine frustration… « Vous jouez votre scène et vous passez à autre chose, c’est très différent comparé au tournage d’un film, ou l’on peut avoir une compréhension de l’ensemble de l’histoire… »

 

 

Quelle est votre meilleur souvenir en tant qu’actrice ?

Avant de devenir mère (Liz a un fils de 15 ans) , je prenais l’avion cinq fois par semaine, je ne savais plus ou j’habitais, et après avoir parcouru une grande partie du monde, j’avoue ne pas me souvenir de tout. Cette période fut grisante, mais je serais bien incapable de vous donner un moment particulier.

Et votre rôle dans Austin Powers ?

J’ai un très bon souvenir de ce rôle, tout d’abord parce que c’est le film préféré de mon fils ! Et également parce que ce film a su saisir quelque chose de particulier sur les gens, une certaine époque d’indolence que peuvent représenter les années 60/70. Cette année, le film fête ses 20 ans, et il y a quelques semaines j’ai été invité à un anniversaire dont le thème était Austin Power, tout juste mythique et incroyable !

Quelle est votre implication dans la recherche contre le cancer du sein 

Quand j’ai commencé à travailler aux Etats Unis il y a 22 ans pour les cosmétique Estée Lauder, Evelyn Lauder venait de lancer sa fondation sur la recherche sur le cancer du sein.

C’était le début d’une campagne de sensibilisation sur le cancer du sein. On m’a demandé d’aider à « pousser » le message, et je suis devenue l’ambassadrice de ce mouvement. A cette époque, il n’y avait pratiquement aucun financement pour la recherche sur le cancer du sein. Il n’y avait pas assez de chercheurs scientifiques sur le sujet. Les femmes étaient effrayées et gênées, car à l’époque, c’était encore un sujet tabou. En parallèle j’ai perdu ma grand-mère d’un cancer du sein, donc tout à coup, ce fut le déclic. J’ai décidé de m’impliquer pour cette cause. Pour rappel, personne n’osait évoquer le sujet, alors qu’aujourd’hui le sujet est omniprésent dans les médias. On a fait un grand pas en avant sur la prévention et la recherche.

Tout est une histoire d’argent malheureusement. Plus vous récoltez de fonds, plus la recherche avance. Plus de 700 Millions de $ ont été récolté ces 20 dernières années, c’est bien mais pas encore suffisant…

Mais une part importante de la recherche contre le cancer du sein concerne la prévention. Le ruban rose est clé dans ce dispositif. Et c’est pourquoi je parcours le monde en tant qu’ambassadrice, en faisant le plus d’interviews possible pour sensibiliser toutes les femmes afin de les inciter à prendre des mesures de prévention. Une mammographie régulière au-delà de 40 ans est importante. Notre campagne de sensibilisation à travers le monde commence à porter ses fruits, spécialement aux Etats Unis, en Angleterre et en France.

Maintenant que nous avons franchi cette étape importante, il est temps à nouveau de lever des fonds afin de continuer à financer la recherche contre le cancer du sein.

Est-ce que vous soutenez d’autres causes humanitaires ?

Le cancer du sein est une de mes préoccupations principales en tant qu’ambassadrice d’association. J’ai toujours également soutenu l’association Aids de mon ami Elton John. C’est un homme formidable, il est capable de collecter des quantités de fonds pour Aids, mais également pour la recherche contre le cancer du sein. Elton John se produit gracieusement avec ses musiciens afin de collecter des dons.

Vous êtes également entrepreneure, pouvez-vous présenter votre société ?

J’ai effectivement une petite entreprise : je conçois et fabrique des maillots de bain. J’ai lancé cette activité il y a maintenant dix ans. Je possède 100% des parts, je n’ai pas de capitaux extérieurs, c’est  ma petite société.

C’est une petite entreprise car je poursuis ma carrière d’actrice, mais j’aime bien le fait que ce soit une société à taille humaine. Nous avons de beaux produits, de bons distributeurs et points de ventes. Peut-être un de ces jours, j’accueillerais des investisseurs, mais pour le moment je me porte mieux ainsi.

Je dois vous avouer que j’ai tellement entendu de choses horribles sur les fonds d’investissement, je suis bien plus heureuse comme cela. J’ai une autonomie totale. Le revers de la médaille c’est que vous jouez avec votre argent, et pas celui des autres… Avec plus de fonds, je pourrais développer mon réseau de distribution, mais pour le moment je me contente de ce que j’ai. Nous sommes distribués dans des endroits fabuleux de par le monde, aux Seychelles par exemple. En Angleterre, j’ai la chance d’avoir mes produits chez Harrods.

Par contre je dois avouer que je n’ai pas de distributeurs en France, j’aimerais tant pouvoir diffuser mes produits dans les grands magasins parisiens ainsi que sur la côte d’Azur.

Cette société ne m’a pas encore rendue riche, mais je suis fière d’employer six personnes, de créer moi-même mes produits, sur la table de ma cuisine. C’est une réalisation personnelle qui permet de m’épanouir au-delà de mon travail d’actrice. La fabrication est réalisée en Italie et en Tunisie.

J’ai parfois honte des dessins que je peux réaliser entre deux avions. Et je plains les personnes qui doivent ensuite décortiquer ce que j’ai voulu faire passer comme ligne…

Pourquoi à l’époque vous aviez décidé de lancer une société ?

A l’époque, avec mon fils, je ne voulais plus vivre entre deux avions, je ne voulais pas lui imposer une vie de bohème à travers le monde. J’avais besoin de stabilité, je voulais qu’il puisse retrouver ses copains à l’école à chaque rentrée, et que le soir après sa journée de classe, je puisse lui cuisiner un bon repas moi-même. A cette époque j’avais décidé d’arrêter de tourner dans des films. Cela a duré sept ans.

Je suis revenue à la comédie en jouant dans la série Gossip Girls. Tout le monde m’a alors traité de folle quand j’ai décidé d’arrêter de tourner dans des films. On m’a dit : à plus de 37 ans, tu n’arrivas pas à revenir sur le devant de la scène si tu t’arrêtes maintenant. J’étais tellement déterminée à avoir une vie plus stable, que je m’étais dit que je trouverais une autre occupation pour mes vieux jours… Le plus important pour moi c’était de passer du temps avec mon garçon.

Mais je dois l’avouer : depuis que j’ai décidé de reprendre du service, je n’ai jamais été aussi occupée… Je suis très chanceuse. J’ai pu prendre du temps pour moi et ma famille, et faire ce que j’avais envie de faire. Une des raisons de lancer ma ligne de maillots de bain était de continuer à faire parler de moi, avoir une couverture médiatique pour le jour ou j’allais décider de revenir aux affaires !

J’ai même contribué à une société qui fabriquait des barres de céréales via une ferme bio. Je faisais tout pour rester occupée, même si c’était très prenant.

A mon retour sur le devant de la scène, j’ai eu des rôles différents, je n’étais plus dans la tranche d’âge de la jeune femme qui rencontre un homme charmant et qui va se marier avec.  J’ai des rôles de vilaines femmes, des rôles de femme mûre qui veut séduire des hommes plus jeunes… Ce n’est pas facile tous les jours, mais il faut bien que quelqu’un fasse le job !

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