Le cabinet d’audit et de conseil KPMG a mené une étude dans 42 pays, dont la France, sur la vision des femmes dirigeantes à l’ère du numérique. Sur le même modèle que l’enquête annuelle « CEO outlook », cette étude a pour ambition de voir ce que les femmes, beaucoup moins nombreuses aux postes de direction, pensent de leur entreprise, de l’économie mondiale et des transformations induites par le numérique.
« Depuis plusieurs années, KPMG effectue une étude mondiale sur les perspectives des dirigeants, le CEO Outlook », explique Marie Guillemot, associée, membre du comité exécutif KPMG France. « Mais les dirigeants sont très largement masculins et nous souhaitions découvrir en particulier ce que pensent les femmes en cette période de transformation. »
Résultat de cette grande enquête 100% femmes dirigeantes : celles-ci sont plus optimistes que leurs homologues masculins. En effet, la quasi-totalité d’entre-elles, 95%, se déclarent confiantes en l’avenir de leur entreprise, contre 80% chez les dirigeants. « Si elles sont très optimistes pour leur entreprise, elles sont également très conscientes de l’environnement et du contexte dans lesquels évoluent celle-ci. » Les femmes dirigeantes sont ainsi 59% en France à se déclarer confiante sur l’évolution de l’économie mondiale, contre 69% des dirigeants, et 54% sont confiantes quant aux perspectives de l’économie françaises contre 80% de leurs homologues. Pour Marie Guillemot, « le différentiel entre leur très forte confiance affichée dans leur entreprise, et celle, bien moindre dans l’économie mondiale et française, montre que cette confiance s’installe grâce à leur action et à celle de leurs équipes ».
La transformation numérique, une opportunité pour les femmes
Pour 82% des femmes dirigeantes françaises interrogées, la transformation numérique est une opportunité. Elles sont d’ailleurs plus enclines à se saisir des nouveaux outils. Ainsi, 91% des dirigeantes françaises (77% dans le monde) envisagent d’augmenter leur usage des modèles prédictifs ou analytiques ces prochaines années, contre 45% seulement des hommes.
Face à la technologie, les dirigeantes sont plus confiantes que leurs confrères puisqu’elles sont 32%, contre 55% des hommes, à considérer irréalistes les attentes de leur conseil d’administration en matière de transformation numérique.
Elles sont également « plus prudentes » et « comptent utiliser avec discernement ces nouveaux outils », constate Marie Guillemot. « Les femmes dirigeantes sont soucieuses des impacts du digital et des biais de l’intelligence artificielle pour leur entreprise, mais aussi pour leurs clients. » Elles sont 47% à penser que l’IA créera plus de postes qu’elle n’en supprimera, contre 62% des dirigeants internationaux.
Travailler avec les start-up
« En France, les objectifs de quotas ont non seulement amené des femmes aux postes de direction, mais également des profils qui portent les compétences de demain. En effet, les conseils d’administration n’étaient pas seulement à la recherche de diversité. » Pour Marie Guillemot, ces femmes sont aussi embauchées dans des entreprises plus ouvertes aux changements, peut-être plus intéressées par ce qu’ont à apporter les nouvelles technologies. Cela expliquerait le profil très technophile et avisé de ces femmes dirigeantes.
Par exemple, 76% des Françaises envisagent de collaborer avec des start-up pour atteindre de nouveaux objectifs de croissance. Et elles sont 55% à miser sur l’innovation et la R&D pour leur stratégie de croissance, contre 28% seulement de leurs collègues masculins.
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