Il y a sept ans, Julie Rousselet lançait la marque de cachemire haut de gamme Flouzen. Aujourd’hui, la franco-allemande est à la tête d’une deuxième entreprise, My Envy Box qu’elle a co-fondé en 2013. La particularité de cette start-up ? Etre basée en Inde, pays où la startupeuse de 36 ans a choisi de développer son business. Elle nous explique ce choix atypique.
Parlez-nous de votre start-up My Envy Box. Que propose-t-elle ?
My Envy Box repose sur le même business model que Birchbox aux Etats-Unis. Les personnes s’abonnent et reçoivent tous les mois une sélection de cosmétiques de marques internationales et indiennes positionnées luxes et prestiges. Chaque boîte coûte 850 Roupies (environ 11€) et contient deux ou trois produits full size et des échantillons. Nous avons aussi lancé une box de bijoux en collaboration avec des designers indiens. Pour 2450 Roupies (environ 30€), les abonnées ont accès à des créations habituellement vendues aux alentour de 100€ ou 150€ dans le commerce.
Pourquoi avoir choisi de créer votre entreprise en Inde ?
D’abord parce que mon copain est Indien et que nous avons monté cette société ensemble. Ça parait peut-être un peu fou, mais c’est un marché en pleine expansion. A travers notre box, qui cible des Indiennes qui débutent leur vie active, nous touchons énormément de personnes. C’est une véritable lucarne sur l’Inde d’aujourd’hui. Le made in India propose des produits locaux de qualité, dont le luxe s’empare énormément. L’Inde inspire parce qu’elle a tous les ingrédients et les savoirs-faire pour ça.
Les discours autour de la French Tech et d’une Silicon Valley à la Française ne vous ont-ils pas convaincue ?
Cela fait cinq ans que je suis en Inde et le discours sur la French Tech est assez récent. Plus on part à l’étranger, plus on se dit que la France est fabuleuse, mais il est vrai que sur le terrain de l’entrepreneuriat l’Inde a cette mentalité anglo-saxonne qui encourage à échouer et à prendre des risques. Peu à peu, ce discours se développe aussi en France.
Quelles sont les principales différences entre le système entrepreneurial français et le système indien ?
En Inde, c’est d’abord plus facile d’un point de vue administratif. Mais surtout, je suis entourée d’entrepreneurs ! Une nouvelle génération d’entrepreneurs, âgés de 25 à 40 ans, a étudié à l’étranger puis est revenue entreprendre ici parce qu’il y a énormément de possibilités. Il y a un vrai rayonnement de l’Inde à l’étranger. Un autre élément caractérise la culture indienne : le Jugaad. C’est cette capacité qu’ont les Indiens à trouver des solutions avec peu de choses, en utilisant le système D. C’est très innovant, au point que le Jugaad est étudié à Harvard.
Envisagez-vous de développer My Envy Box en France ou à l’international ?
Nous sommes en train de lever des fonds pour lancer dans six mois une box lifestyle de produits 100 % Indien, qui ont une âme, une histoire. Aujourd’hui, il y a une vraie réflexion sur le « make in India », c’est-à-dire ce qui est designé, fabriqué, conceptualisé en Inde. Ce sera une illustration de l’univers indien contemporain, avec des vraies marques des vrais designers, qu’on connaît encore peu à l’étranger. Nous allons commencer par le marché américain avant éventuellement de proposer la box en France.
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