Dans la Maison depuis 2014, et directrice commerciale depuis un an, Florence Trouche pilote les secteurs de la grande consommation, du commerce et du luxe, ainsi qu’une nouvelle unité « Agences créatives ». Son autre « job » : promouvoir les femmes en entreprise.
Quelles sont vos principales missions en tant que directrice commerciale de Facebook France ?
Avec le PDG Laurent Solly, j’accompagne les marques et grandes entreprises françaises dans leur développement sur Facebook, en France et à l’international. Aujourd’hui, Facebook, n’est plus seulement un réseau social. Facebook est un nouveau type de plate-forme. Facebook est une famille de produits, d’applications, de services et de technologies réunis autour d’une mission : ressembler les gens. Facebook cherche à donner à ses utilisateurs les outils pour se connecter entre eux et au sein d’une communauté globale. Cet objectif définit tout ce que nous entreprenons.
Aujourd’hui Facebook, Instagram ou encore Messenger sont présents dans la stratégie de développement des entreprises de toutes tailles.
Notre priorité est de créer de la valeur pour l’ensemble de l’écosystème. Nous nous attachons à offrir à la fois aux start-ups, aux TPE et PME, aux marques, aux grandes entreprises, des services personnalisés qui leur permettent de se développer sur le marché français et à l’international. Ma mission chez Facebook est de faire en sorte que les marques et entreprises utilisent au mieux l’efficacité et le potentiel de nos solutions de communication.
Qu’est ce qui fait la force de Facebook pour une entreprise ?
Avec 34 millions d’utilisateurs en France dont 26 millions d’utilisateurs quotidien, Facebook représente un marché de consommateurs à très haut potentiel pour les entreprises, d’autant que 75% se connectent à la page d’une entreprise. Ce qui fait véritablement notre force et notre pertinence pour l’annonceur, c’est que Facebook permet de faire du marketing personnalisé à grande échelle et de toucher une audience ciblée. Nous proposons aux annonceurs des capacités de ciblage inégalées selon l’âge ou le centre d’intérêt. L’impact publicitaire est ainsi d’autant plus efficace pour les entreprises et intéressant pour les utilisateurs, car ils reçoivent des informations pertinentes pour eux. Selon nos études, sur une cible donnée, nous apportons en moyenne 8,7 points de « reach » incrémental, un pourcentage supplémentaire qui n’aurait pas été touché sans Facebook.
« Agences créatives » que vous pilotez est une unité créée en 2017 chez Facebook pour rapprocher les univers de la publicité et des entreprises : pouvez-vous développer ?
Il y a parfois une méconnaissance du potentiel créatif de la plateforme au sein du monde publicitaire et des entreprises. D’autre part, la connexion à Facebook se fait aujourd’hui à 90% par le téléphone mobile et créer un contenu sur un mobile est différent d’un contenu en radio, télé, ciné… L’adaptation des contenus créatifs au mobile est fondamentale pour nos annonceurs. C’est pourquoi, la construction d’une relation nourrie et étroite avec l’industrie de la création publicitaire est primordiale. Nous accompagnons les agences de création sur tous les nouveaux formats que nous mettons en place. Aussi, nous disposons d’une équipe dédiée, « The Creative Shop », composée d’une centaine de personnes dans le monde, qui a vocation à aider les créatifs des agences à bien comprendre comment optimiser les créations.
Vous avez en charge le pôle Luxe : quelle est sa spécificité ?
La France rayonne mondialement par ses entreprises de luxe et Facebook représente pour ce secteur un très fort potentiel. La spécificité du luxe est la puissance de la marque, parfois plus forte que le produit. Une marque de luxe, c’est un imaginaire, un héritage, des savoir-faire. Et la création publicitaire est encore plus fondamentale pour mettre cela en valeur: comment faire en sorte que la spécificité de cet univers du luxe s’exprime sur de nouveaux supports ? D’autre part, il y a un lien direct entre « je vois une publicité sur Facebook » et « j’achète » et notre plateforme est incontournable pour le e-commerce. Le nouvel enjeu pour le luxe est la cible des « millennials » : les moins de 35 ans, pour lesquels Gucci a par exemple une ligne « marketée » pour eux.
Promouvoir la place des femmes aux postes à responsabilités est l’une de vos préoccupations essentielles : quelles sont pour vous les lacunes en la matière ?
Il y a un réel problème en ce qui concerne la représentation des femmes, notamment aux postes de management, même dans le monde de la communication que l’on pourrait croire plus ouvert sur les questions de diversité et de parité. Ce qui m’agace, c’est lorsque des femmes de ma génération pensent qu’il n’y a pas de problème. Or c’est la solidarité entre les femmes qui permettra d’apporter des solutions, et de montrer la voie aux générations suivantes. Mon objectif est de continuer à travailler pour une égalité de droit social entre les hommes et les femmes, pour une juste représentativité des femmes dans les instances décisionnaires, dans une optique d’inclusion et de collaboration avec les hommes. De plus en plus d’études montrent la corrélation entre représentativité des femmes et réussite des entreprises. Ouvrir les postes de leadership aux femmes, c’est augmenter ses chances de recruter de bons leaders.
Comment sont représentées les femmes chez Facebook ?
La diversité est une valeur clé chez Facebook. Il y a 35% de femmes chez Facebook, nous organisons une fois par an le Women Leadership Day. Avec Sheryl Sandberg, n°2 de Facebook, nous avons un modèle. Elle a créé la fondation ‘’Lean in’’ et ses 34 000 « Circles »,une initiative réunissant un petit groupe de femmes, et d’hommes avec pour objectif de conduire le changement. Chez Facebook France, un recruteur a l’obligation de recevoir au moins deux femmes en entretien avant de pouvoir faire une offre à un candidat. C’est une pratique qui peut paraître forcée mais si l’on n’impose pas ce genre de mesures, il faudra compter 3 ou 4 générations avant que les lignes ne bougent. Même si Facebook prend en compte cette problématique, le monde de la Tech est essentiellement blanc et masculin. C’est pourquoi nous cherchons à créer autre chose : nous accompagnons des jeunes gens issus des minorités, qui ont des dispositions pour le code, dans la découverte de nouveaux métiers auxquels ils n’auraient pas pensé spontanément.
Qu’avez-vous entrepris pour promouvoir la place des femmes ?
J’ai repris le modèle des « Lean in » de Sheryl Sandberg en montant ici à Paris un groupe « Women at Facebook ». Et j’ai monté avec Alice Zagury (cofondatrice de The Family, un accélérateur de start up à Paris) un réseau d’entraide appelé « Sisterhood ». Nous organisons des conférences, du networking et de l’entraide entre femmes qui viennent de tous domaines et univers. Notre enjeu est de promouvoir des femmes qui ont réalisé des choses extraordinaires dans des domaines qui ne sont pas « traditionnellement » féminins.
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