Pour les automobilistes qui n’utilisent que ponctuellement leur voiture, la start-up Wilov propose une assurance “pay when you drive”, payez quand vous conduisez. Un forfait mensuel pour être assuré tous risques, auquel s’ajoute un forfait 24 heures conduite qui s’enclenche dès que la voiture est utilisée pour un trajet. Rencontre avec l’une des co-fondatrice, Anne-Claude Pont qui lance sa start-up après une carrière de trente ans dans la finance.
Elle a fait sa carrière dans la finance. À 57 ans, elle lance sa start-up, dans l’assurance. Rien de surprenant, Anne-Claude Pont a l’innovation dans les veines. « J’aime partir d’une feuille blanche, j’ai toujours travaillé dans les services de lancement d’activités », dit-elle avec un sourire franc. Surtout, l’idée présentée par son ancien collègue, rencontré chez RBS, a sonné comme une évidence. « Pierre était jeune père, il voulait s’acheter une voiture mais n’allait l’utiliser que ponctuellement, le week-end et durant les vacances », raconte Anne-Claude.
Problème, les assurances coûtent très cher. 629 euros par an en moyenne, selon le comparateur de prix Les Furets. Or, indique l’entrepreneure, « 63% des personnes qui ont une voiture ne l’utilisent pas tous les jours, et 19% l’utilisent une fois par semaine, voire moins », selon une étude réalisée en juillet par OpinionWay. « Le coût de l’assurance n’est donc pas représentatif du risque ! », ajoute Anne-Claude Pont. L’idée était née. Une assurance auto « pay when you drive », payez quand vous conduisez.
Badge connecté
Wilov n’est pas une assurance, mais un courtier en assurance qui travaille avec son partenaire Suravenir Assurances du Crédit Mutuel Arkea. La start-up propose aux automobilistes un forfait mensuel qui permet d’être assuré « tous risques », auquel s’ajoute un forfait « 24 heures conduite » qui se déclenche, dès que la voiture est utilisée. Une fois le contrat souscrit, l’assuré reçoit un badge connecté, relié au téléphone, à installer dans la voiture. Un QR code permet la première identification entre les deux appareils.
Le badge s’active ensuite par bluetooth dès que le téléphone est dans la voiture, et par géolocalisation. « Nous ne déclenchons pas un forfait conduite dès que vous entrez dans votre voiture mais dès que vous conduisez », précise l’entrepreneure. Pour activer le forfait jour, il faut donc avoir une batterie de mobile chargée. L’application envoie ensuite un message pour prévenir que le forfait jour a bien été lancé.
Pour dissuader les petits malins qui voudraient « oublier » le téléphone à la maison et conduire toute la journée, la franchise double si un accident survient alors que le badge n’est pas déclenché. « Mais ce n’est pas avantageux de prendre ce risque, le forfait jour ne coûte qu’un ou deux euros », indique Anne-Claude Pont.
Agilité
Tout est allé très vite dans ce lancement. En 2016, Pierre Stanislas la contacte avec son problème. Il lui présente Philippe Breuils, qu’il connaît depuis l’école. « Cette rencontre avec l’équipe, c’est ce qui m’a motivée par-dessus tout », raconte Anne-Claude Pont qui précise : « on se marre ! ». Rapidement, ils rencontrent Suravenir Assurances, « pour aller vite » et « porter le risque ». « Ils ont l’innovation et l’agilité dans leur ADN, cela nous a plu. »
« Ils se sont mis en mode lab en dédiant six personnes au projet. » En moins de six mois, le produit est lancé, début janvier 2017, avec une quinzaine de premiers utilisateurs, pour tester sa validité. Tout se passe sur mobile : Wilov pose six questions, dont l’âge, l’âge de l’obtention du permis, l’immatriculation… Seul hic, l’assurance n’est pas disponible pour les moins de 21 ans ou pour les personnes ayant moins de trois ans de permis, en raison de leurs statistiques d’accidents élevées. Depuis juillet, l’application est disponible pour Android, alors qu’elle ne l’était que sur iPhone au lancement.
Après une première levée de fonds au démarrage de 600 000 euros auprès de Bpifrance et de business angels, ils pensent en effectuer une seconde en 2018, pour se déployer à l’étranger. « Nous avons gagné un prix à Tokyo », indique l’entrepreneure, « le Japon est un très gros marché, le 5ème marché de l’auto au monde. Les gens utilisent peu leur voiture et sont très connectés. » Le marché idéal, auquel la jeune pousse n’aurait pas pensé sans ce prix. Des prix, la start-up en accumule déjà au compteur : l’argus d’or et le coup de cœur des StartHer Awards.
Les femmes, Anne-Claude Pont les aide depuis quelques années en faisant partie du réseau Femmes Business Angels depuis douze ans. « Accompagner les femmes à lancer leur entreprise, c’est génial, mais cela m’a aussi donné envie de me lancer. »
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