Cover girl, égérie Dior Beauty, mère d’Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, rien ne résiste à la charismatique Maye Musk ! Un parcours hors norme qui laisse rêveur… Et pourtant, tout n’a pas toujours été luxe, glamour et succès. La célèbre septuagénaire partage son histoire poignante dans son dernier livre « Les Leçons d’une vie » (Editions Thierry Souccar), l’occasion pour elle de revenir sur son existence faite de combats. Page après page, on découvre un formidable guide de développement personnel pour faire face à l’adversité. Universel et puissant, chacun en tirera des enseignements afin de prendre sa vie en main. Quelque part dans ce livre, on parle de vous…
Après avoir lu votre livre, on a envie de conquérir le monde ! Vous auriez pu abandonner mille fois mais, bien au contraire, vous avez toujours fait preuve de résilience et d’optimisme. Comment cultiver ce mental d’acier ?
Maye Musk : Je n’avais pas le choix, il me fallait avant tout survivre. Lorsque j’ai quitté mon mari violent et père de mes enfants, je devais sécuriser notre avenir. Il a fallu se répéter qu’il n’y avait qu’une issue : s’en sortir ! On tombe, on se relève et on repart. Si vous êtes malheureux dans votre vie personnelle ou professionnelle, élaborez un plan, des solutions pour améliorer votre existence. Il n’y a que vous qui pourrez être à la manœuvre, soyez-en conscients ! Vous ne pouvez pas contrôler tout ce qui vous arrive, mais vous pouvez avoir la vie que vous voulez à tout âge. Il suffit d’avoir une stratégie. J’en suis la preuve vivante. Retenez bien que l’on peut toujours s’en sortir si on prend les choses en main.
« Avoir un plan », c’est le fil rouge de votre livre dont le titre original est « A Woman makes a plan ». Mais comment élaborer un plan efficace lorsqu’on navigue dans l’inconnu et que l’on enchaîne les échecs, les épreuves ?
Apprenez à contourner les difficultés ! Quand j’ai débarqué au Canada avec mes maigres économies, je devais recommencer à zéro en faisant du porte-à-porte chez les médecins pour qu’ils acceptent de collaborer avec moi. Personne ne voulait de moi, une nutritionniste fraîchement débarquée d’Afrique du Sud, qui aspirait à offrir ses services à leurs patients. Malgré mon démarchage, mes candidatures spontanées, mes appels téléphoniques répétés, on m’ignorait. J’ai donc élaboré un plan pour prouver l’efficacité de mon expertise. Ainsi, j’ai proposé de faire une expérimentation sur des patients afin de prouver qu’il y aurait un avant et un après grâce à mon accompagnement. Ma stratégie a payé ! On a commencé à me solliciter.
Pendant tout ce temps, je n’ai jamais abandonné le mannequinat car cette activité me permettait d’améliorer notre situation financière.
Et aujourd’hui, vous êtes une cover girl, Maye Musk ! Comment vivez-vous ce statut de modèle que l’on s’arrache ?
C’est un bonheur de tous les jours ! Je savoure chaque instant. Moi, égérie haute couture pour ce symbole du raffinement et du chic à la française qu’est la Maison Dior, j’ai l’impression de vivre un rêve éveillé… Quand j’ai eu mes enfants, cela devenait déjà plus dur de trouver des contrats, puis en approchant de la quarantaine, le couperet a fini par tomber : l’industrie de la mode m’a invisibilisée. Le mannequinat n’était pas ma principale activité, juste une passion et la possibilité de mettre du beurre dans les épinards. Pouvoir me payer un billet en classe économique pour aller voir ma mère par exemple, acheter de nouveaux vêtements pour mes enfants et moi-même… Mon objectif était donc de rester en activité. Peu importe le rôle dans lequel on me mettait.
A 42 ans, on m’a booké pour jouer la grand-mère dans une campagne, puis on me demandait pour être la femme qui illustrerait des publicités pour les matelas ou les cachets d’aspirine. On a toujours besoin d’une femme aux cheveux blancs pour incarner ce genre de rôles !
Maye Musk : « Retenez bien que l’on peut toujours s’en sortir si on prend les choses en main. J’en suis la preuve vivante !«
N’est-ce pas frustrant et révoltant ?! D’ailleurs, les études se suivent et se ressemblent : le premier facteur de discrimination dans le monde professionnel est lié à l’âge. Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui ne veulent pas voir leur horizon limité à leur âge biologique ?
D’expérience, je peux vous dire que ce sont souvent les hommes qui se mettent à ignorer les femmes d’un certain âge. Des hommes souvent décisionnaires puisqu’ils accaparent les postes de pouvoir. C’est un fait. Les femmes n’ont pas à ralentir en vieillissant, les hommes, eux, ne lèvent pas le pied ! Pour ma part, j’explore tout, je m’amuse, je m’affaire. Ne laissez pas l’âge vous ralentir ou vous empêcher d’aller de l’avant. Prenez soin de vous du mieux que vous le pouvez en mangeant sainement, en étant active, souriante et confiante. Surtout, n’ayez pas peur de vieillir car on peut très bien vieillir aujourd’hui. J’invite aussi les femmes à s’entourer de figures inspirantes, bienveillantes.
N’acceptez pas d’aller travailler la boule au ventre, nous y passons tellement de temps ! Renversez la situation, même si vous pensez que vous n’aurez plus rien après. Déployez votre énergie à trouver mieux. Apprenez aussi à capitaliser sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, votre meilleure carte de visite est le contenu que vous partagez sur les plateformes. Soyez créatifs et créatives, montrez qui vous êtes, vos talents artistiques, sportifs… Faites-le savoir autour de vous. Chacun possède un talent qu’il peut partager avec les autres. Je m’amuse beaucoup sur les réseaux sociaux, je gère moi-même mon compte Instagram. Bon, il est vrai que ma super assistante m’aide à réaliser de bons reels et des stories élaborées.
Avec les réseaux sociaux, il y a cette autre réalité ayant exacerbé le culte de l’apparence et de la superficialité… Comment exister dans ce monde qui a starisé des « poupées Barbie » – non naturelles – autrement dit, une nouvelle norme exerçant une pression supplémentaire sur les femmes ?
Chacun a sa propre interprétation du bonheur et s’épanouit à travers cette conception. Je ne jetterai pas l’anathème sur ces femmes qui misent tout sur leur physique, au prix de subir de douloureuses opérations de chirurgies esthétiques. Elles aspirent à un Graal et se sentent plus heureuses après. D’ailleurs, il en faut du courage pour s’infliger autant de douleurs physiques ! L’obsession de la beauté extérieure peut générer des angoisses si vous n’êtes pas parfaite. Elle peut vous rendre malheureuse et vous empêcher de développer des traits de caractère merveilleux tels que l’intelligence ou le fait d’être amusante et intéressante.
Quand j’ai débarqué aux Etats-Unis, j’ai dû m’acculturer au fait que la beauté était un sujet central, notamment quand il s’agissait d’une femme. Je me souviens avoir téléphoné à ma sœur jumelle Kaye pour lui parler de cette manie américaine de tout rattacher à l’esthétique (rires).
Dans mon pays d’origine, on estime une femme pour son intelligence, sa sympathie, son sens de l’humour. La beauté est omniprésente aux Etats-Unis et cela modèle beaucoup de choses dans le monde. Pour moi, mieux vaut être intéressante que belle. Ne cherchons pas éperdument à ressembler aux autres, il faut être soi, être authentique. Même lorsque j’étais un jeune modèle, je ne cherchais pas à envier les autres : ce qui m’importait était de gagner en exposition, alors mon plan était de comprendre pourquoi certains mannequins étaient plus bookés que les autres afin d’en être. Un mannequin dont la carrière devient planétaire, c’est parce qu’il dégage quelque chose.
Soyez vous, car les autres sont déjà pris !
Vous venez d’évoquer Kaye, votre sœur adorée. Toutes les deux avez en commun d’avoir des enfants qui ont très bien réussi ! Quelle est votre recette ?
Nous avons grandi avec des parents entrepreneurs, nous avons vu le monde à travers leurs yeux. Ok, ce n’était pas le genre d’entrepreneurs que l’on retrouvait dans votre célèbre classement Forbes, mais ils n’en demeuraient pas moins habités par l’envie de concrétiser des projets quitte à prendre des risques. Ils nous ont en outre transmis le fait de solliciter l’avis de leurs enfants, il peut être pertinent. Mais aussi de sortir de sa zone de confort. J’ai très tôt voulu que mes enfants prennent mon travail en considération, si vous ne travaillez pas et que cela suscite du ressentiment chez vous, ce ne sera pas très agréable pour eux. Dès leur plus jeune âge, ils m’ont aidé dans mon cabinet de diététique. Dans mon bureau, Tosca tapait les lettres à l’attention des médecins, Elon était déjà très doué pour nous expliquer les fonctions de traitement de texte, quant à Kimbal, il se rendait aussi utile. Cette prise de responsabilité précoce leur a été bénéfique.
Je ne les ai pas traités comme des bébés, ils n’avaient pas à être protégés de la réalité incombant aux adultes. Ils m’ont vu me démener pour payer mes factures, pour remplir le frigo. Mes enfants n’ont pas été habitués au luxe et n’en sont pas dépendants. Ce ne sera jamais une fin en soi pour eux.
Aussi, j’ai toujours soutenu mes enfants dans leurs études, dans leur carrière.
Rétrospectivement, je réalise que tout ce qu’ils font aujourd’hui a pris sa source dans ce qu’ils appréciaient dans leur enfance. J’aime profondément mes trois enfants et je suis si fière d’eux ! Mon aîné, Elon, fabrique des voitures électriques pour sauver l’environnement et lance des fusées. Mon fils cadet, Kimbal, a créé des restaurants « de la ferme à la table ». Il se rend dans des écoles défavorisées pour apprendre aux plus jeunes à planter des fruits et des légumes. Ma fille, Tosca, dirige sa propre société de divertissement, qui produit et réalise des films d’amour en adaptant des romans à succès. Tous ont des centres d’intérêt différents.
Maye Musk : « Tous mes enfants ont bien réussi et Elon a extraordinairement bien réussi.«
Votre fils, Elon Musk, exerce une incroyable fascination sur les gens. Pressentiez-vous une telle destinée ?
Non. Enfant, il était très timide et il dormait peu aussi, environ 3h – 4h par nuit ! A l’âge de 12 ans, j’ai remarqué qu’il lisait tout. Mais surtout, qu’il absorbait parfaitement ce qu’il lisait. A ce moment-là, nous l’appelions « L’Encyclopédie » parce qu’il avait notamment lu « L’Encyclopaedia Britannica » et avait mémorisé l’intégralité ! Je suppose qu’aujourd’hui on le surnommerait « Internet ». De fait, nous avons compris qu’il était un enfant prodige.
Croyez-vous au facteur chance ?
Plutôt aux petits coups du destin qui m’ont souvent souri à des moments inespérés. Il y a eu sur ma route de parfaits inconnus qui ont eu une gentille attention à mon égard. Et en y réfléchissant bien, je me dis que c’est le retour que je n’attendais pas de mes actions altruistes. Soyez bienveillant et tendez la main aux personnes, sans rien attendre en retour. Croyez-moi, le karma se chargera un jour de vous le rendre quand vous serez en mauvaise posture. Mon livre est truffé d’anecdotes du genre !
S’il y avait des choses à refaire dans votre parcours de vie, que voudriez-vous changer ?
Si je pouvais remonter le temps, je ne perdrais plus de temps à penser que je peux changer une personne pour la rendre meilleure vis-à-vis de moi. Je m’éloignerai des malfaisants, je n’accepterai pas d’être rabaissée par des personnes s’imaginant supérieure à moi.
Qu’avez-vous envie d’accomplir encore ?
A ce moment précis, je rêve de voir mon livre devenir un best-seller ! Mon ouvrage « Les Leçons d’une vie » est sorti dans une centaine de pays. Aujourd’hui, avant que nous commencions l’interview, j’ai appris que mon livre était déjà un best-seller au Vietnam, en Turquie, en Afrique du Sud, en Chine. Cela m’emplit de joie !
Et quel est votre prochain plan ?
Ecrire un nouveau livre !
Pour aller plus loin :
« Les Leçons d’une vie » de Maye Musk
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