De John Galliano à Maria Grazia Chiuri en passant par Raf Simons, pas moins de trois directeurs artistiques se sont succédés en l’espace de cinq ans à la tête de Dior.
Fondée en 1947 et dirigée par Bernard Arnault, la maison Dior connaît une instabilité continue avec le départ de deux directeurs artistiques en l’espace de cinq ans. Le choix d’une nouvelle patte demande une période de réflexion qui a poussé le groupe LVMH à trouver des solutions internes afin d’assurer les défilés dépourvus de directeur artistique.
Les deux derniers agitateurs de la maison de couture Dior, marque de luxe chouchoutée par le maître des lieux, le français Bernard Arnault, ne sont autres que John Galliano et Raf Simons.
Le premier, talentueux créateur aux multiples « excès », a tenu le crayon des créations Dior jusqu’en 2011 et son départ avec fracas. Le second, épris d’un besoin de liberté professionnelle et dogmatique, a décidé, à la surprise générale, de jeter l’éponge le 22 octobre dernier, sans apposer sa signature sur la proposition de renouvellement de son contrat.
Le belge Raf Simons a été remplacé le 8 juillet par Maria Grazia Chiuri, fidèle depuis dix-sept ans à la maison Valentino.
La direction de LVMH s’est imposée un délai de réflexion après le départ du directeur artistique et le précédent Galliano. Quinze mois se sont écoulés entre le départ de John Galliano et la nomination de Raf Simons. Une décision, mûrement réfléchie qui ne minimise pas totalement le risque de couac. La gestion de la période de transition après la vacance d’un créateur est devenue une tradition pour la griffe française: C’est l’équipe du studio de la maison Dior qui a été mise à contribution pour assurer les créations pour les défilés effectués en l’absence d’un styliste de renom à sa tête.
Le pari d’une femme pour retrouver les sommets économiques
La transfuge de chez Valentino, est la première femme nommée à la tête de Dior. « C’est une grande responsabilité d’être la première femme à diriger la création d’une maison si résolument liée à l’expression de la féminité », s’enthousiasmait, à travers un communiqué de presse transmis le vendredi 8 juillet dernier, la nouvelle directrice de la maison Dior.
Outre la prise en charge de la direction artistique de haute couture, ainsi que du prêt-à-porter et des accessoires féminins, Maria Grazia Chiuri dessinera les grandes lignes de l’image de la marque, les campagnes publicitaires et la politique de merchandising des boutiques de la marque Dior.
Maria Grazi Chiuri gérait, avec brio depuis 2007, la maison de couture Valentino en tandem avec Pierpaolo Piccioli, qui fait partie du giron de Mayhoola, une holding d’investissement qatari.
La prochaine Fashion Week de Paris, prévue pour le 30 septembre 2016, constituera le premier test grandeur nature pour la styliste de 52 ans. La marque chérie par Bernard Arnault avait déjà misé dès l’année dernière sur une autre femme – l’artiste américaine Rihanna – pour renforcer son image indémodable dans le secteur du luxe. Elle est devenue la première égérie afro-américaine de la griffe française et s’est vue confier la création de A à Z d’une paire de lunettes aux courbes et à l’allure futuristes. Les premières images de ce modèle unique ont été relayées sur le réseau social Twitter le 26 mai.
#RIHANNADIOR pic.twitter.com/ZjFxtj4De9
— Rihanna (@rihanna) May 26, 2016
La maison Dior connaît une période de ralentissement économique sur les neuf derniers mois. La croissance ne fut « que » de 3 % des ventes à 1,39 milliard d’euros entre la période comprise du 1er juillet 2015 et le 31 mars 2016 par rapport à l’année d’avant. Les ventes ont subi une chute de 12,5 % entre l’ultime trimestre de l’année 2015 et le premier trimestre de 2016.
Les causes de ce flottement sont doubles: La chute de la présence des touristes dans la capitale française (après les attentats survenus en 2015 – début janvier et le 13 novembre 2015) et la stabilité du marché japonais auparavant locomotives de la croissance à deux chiffres de Dior. « Les problèmes de sécurité […] qui ont effrayé les Japonais contribuent à la baisse des flux touristiques », a indiqué au Monde le président de Dior, Sydney Toledano, après la nomination de Maria Grazia Chiuri.
La tension sur les devises causent des désagréments supplémentaires au secteur du luxe, selon la direction de LVMH, malgré une bonne tenue des marchés français et chinois.
Espérons que Maria Grazia Chiuri, première directrice artistique de la maison Dior ne pâtira pas de cette mauvaise conjoncture et réussira la mission que le Groupe LVMH lui a confiée.
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