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Elisabeth Kounou, Entrepreneure Digital Au Service De L’Entreprenariat Féminin

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entrepreneuse digitale élisabeth Kounou

Élisabeth Kounou est une entrepreneure numérique multi récidiviste. Passionnée par la culture chinoise – elle a vécu en Chine jusqu’à 13 ans – elle devient consultante indépendante experte de ce pays dans différents secteurs, notamment l’export de vin et de champagne français. En 2016 elle crée la Femmepreneuse Academy, un centre de formation dédié aux femmes entrepreneures qui veulent mettre le numérique au service de leur croissance. Le lien entre ces activités ? Un style de vie qui permet de voyager, et un business dans le marketing et le coaching numérique qui lui donne la liberté d’entreprendre et le plaisir de transmettre.

Quel est votre moteur pour entreprendre ?

Lorsque j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat, j’ai volontairement choisi une activité de service parce que je savais pertinemment que cela n’allait pas me demander de gros investissements au départ. Je ne voulais pas avoir à dépendre de banques ou d’investisseurs. Je me suis toujours dit que j’allais gagner mon argent un sou après l’autre. C’est pourquoi j’ai gardé au début mon job dans la vente de luxe. Je menais mes projets entrepreneuriaux en parallèle.

Progressivement je me suis mise en temps partiel, puis en intérim. Cela me garantissait un minimum de revenus pour m’occuper sereinement de la croissance de ma jeune entreprise. Je me suis vite rendu compte que travailler seulement quatre heures par semaine, comme le préconisait Tim Ferris dans son livre « La semaine de 4 heures », cela n’arrivait pas du jour au lendemain. Il fallait d’abord passer par la case « plus de 40 heures par semaine », voire « je n’ai plus de vie », avant d’envisager un rythme de travail plus cool.

J’ai dû aussi faire des sacrifices : j’ai déménagé, j’ai été hébergée, j’ai été en colocation. Je suis retournée à un mode de vie « étudiant » avec du troc – logement en échange de services par exemple. Tous ces sacrifices me permettent de vivre aujourd’hui à 100% de mon activité en étant passionnée par ce que je fais et en travaillant avec des clients que j’apprécie sincèrement.  

Ces expériences m’ont beaucoup appris sur moi-même. J’aime apprendre et faire des choses différentes chaque jour. J’aime travailler avec des personnes passionnées. Et surtout j’aime la liberté et la créativité qu’offre l’entrepreneuriat numérique, qui me permet de faire ce que j’aime… avec passion.

Est-ce que votre parcours a été différent parce que vous êtes une femme ?

Je n’ai jamais pris ma position de femme comme un frein dans mon parcours d’entrepreneure. Lorsque j’ai commencé dans le vin, une des premières personnes à me faire confiance m’a dit un jour : « Tu n’as pas choisi la voie la plus facile. Le monde du vin est un monde d’hommes d’un certain âge, un peu machos. Tu es une femme, tu es jeune et tu ne connais pas le monde du vin ». Sans doute aurait-il pu ajouter : « Et en plus, tu es noire ». Au départ, en tout cas, je pensais que cela aussi allait être un frein.

A ma grande surprise, j’ai toujours été accueillie avec bienveillance par mes clients. Sans doute parce que j’avais la maîtrise du marché chinois qui, pour eux, était un véritable mystère. Je les écoutais avec délectation me parler de leur travail et de leur amour du vin. Je pouvais ainsi transmettre cette émotion et cette passion à mes clients potentiels en Chine : je les faisais rêver en leur faisant découvrir la poésie du vin français !

Je pense qu’être une femme n’est un frein qu’à partir du moment où on décide que ça l’est. Nos plus grands freins sont dans notre tête. Ce qui est essentiel, à mes yeux, c’est de ne laisser personne nous arrêter dans notre marche vers le succès, de ne pas nous définir par rapport au regard que certains hommes portent sur nous. Une fois qu’on a confiance en sa valeur intrinsèque, il n’y a plus de frein qui tienne. On avance, tout simplement.

Quelles sont vos clés de succès ?

Pour réussir je pense qu’il y a trois clés principales :

  • D’abord, croire en soi plus que tout : si nos interlocuteurs sentent notre propre conviction, même les plus sceptiques finiront par nous prêter au moins une oreille attentive, à défaut de nous soutenir.
  • Ensuite, être persévérant : la vie d’entrepreneure n’est pas un long fleuve tranquille, il faut accepter de faire des erreurs, se relever et continuer, et cela autant de fois qu’il le faut. Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut espérer un jour réussir.
  • Enfin, bien s’entourer : réussir seul, c’est compliqué. Une équipe d’experts, un réseau de professionnels et de collègues, une communauté de personnes qui croient en vous, voilà autant d’éléments qui contribuent à la réussite. Toutes ces personnes pourront vous aider à avoir le recul nécessaire pour faire les bons choix.

Pourquoi avoir fait le choix du numérique ?

Le déclencheur a été la lecture du livre de Tim Ferris. Je voulais à la fois entreprendre pour gagner ma vie avec une activité qui ait du sens et garder du temps pour moi et ma passion du voyage. Et le voyage a commencé par… de nombreuses formations, tant en marketing numérique qu’en coaching, parce que je voulais offrir à mes clientes un accompagnement global : de la technique mais surtout de la confiance pour mener leur projet entrepreneurial au-delà du simple lancement. Aujourd’hui je me définis comme une coach numérique. J’apprends à mes clientes à sortir du « trop corporate » et du « comme tout le monde » pour se distinguer. Cela implique de mettre en place une communication numérique personnalisée qui porte leur force, leurs émotions, leur authenticité. Finalement, je transmets ce qui a réussi pour moi en tant que entrepreneuse numérique !

En 2016 j’ai créé la Femmepreneuse Academy, pour former les femmes entrepreneuses au numérique. J’y propose des formations en ligne et en présentiel sur des thèmes liés au marketing numérique. J’organise également un événement annuel, « Le Bootcamp de la Femmepreneuse Connectée », qui réunit des expertes dans différents domaines liés à l’entrepreneuriat féminin et au digital. Enfin j’offre à tous une chaîne Youtube dans laquelle je partage de nombreux conseils autour du webmarketing.

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La force des réseaux sociaux est-elle de créer de nouveaux liens avec ses clients ?

Je suis convaincue qu’une entreprise qui n’est pas présente sur le web en 2018 passe à côté d’une énorme part de marché. D’après les chiffres annoncés sur le site https://www.alioze.com, on comptait au 1er janvier 2018 plus de 3,8 milliards d’internautes dans le monde. Parmi eux, 2,9 milliards sont présents sur les réseaux sociaux. Pourtant, d’après la Direction Générale des Entreprises, seules 68% des entreprises françaises ont un site web et seules 28% sont sur un réseau social. Elles se privent donc d’un important canal d’acquisition de nouveaux clients en sachant qu’internet permet en plus d’élargir son marché à l’international. Les modes de consommation ont évolué : 87,2% des internautes français achètent en ligne suite à des avis postés par d’autres consommateurs. Un système d’achat par recommandation s’est mis en place au fil des années grâce au développement des réseaux sociaux. Une entreprise qui souhaite se développer ne peut pas se permettre de snober ses consommateurs en n’étant pas présente sur ces réseaux.

Ces plateformes donnent l’opportunité aux entreprises de créer du lien avec leurs clients, de rassembler une communauté de consommateurs/fans fidèles et prescripteurs de leur marque. La marque n’est plus cette entité impersonnelle, neutre et froide d’autrefois. Elle s’humanise et se rapproche du consommateur tout en profitant de l’accessibilité et de la disponibilité en temps réel du numérique. Elle est là, la force des réseaux sociaux.

Comment imaginez-vous la place de l’humain dans un univers très digital ? 

Ma philosophie du marketing numérique place l’humain au cœur du virtuel. Je pense qu’aujourd’hui, plus que jamais, les gens ont besoin d’authenticité. C’est ce qui explique, sans doute partiellement, le succès des émissions de télé-réalité, aussi désolant que cela puisse paraître. Les gens veulent voir la vraie vie… à travers leurs écrans (TV, tablette, portable…) Le challenge se situe à deux niveaux.

Premièrement, il faudrait arriver à faire transparaître l’humain à travers le numérique. Le développement des technologies de live streaming vont dans ce sens : quand vous êtes en live vous prenez des risques, vous vous mettez en danger mais vous êtes dans le vrai. Vous pouvez bafouiller, être surpris, être interrompu. Adieu le présentateur lisse qui lit son prompteur et ne fait jamais d’erreur ! Un Mark Zuckerberg vous fait partager en live son barbecue du dimanche et vous avez l’impression de faire partie de sa famille.

Deuxièmement, même si le numérique devient plus « humain », il reste important de pouvoir organiser des rencontres physiques avec son public, au sein d’un espace éphémère ou dans tout autre espace. Ces échanges rassurent vos clients et permettent d’ancrer des relations durables.

Le secret, pour moi, c’est de garder à l’esprit la nécessité de maintenir un équilibre entre le virtuel et l’humain afin d’apprécier, sans la craindre, la révolution digitale.

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Élisabeth Kounou, entrepreneuse digitale

Quelle est l’énergie qui vous porte le plus ?

L’énergie qui me porte, c’est la passion, tant pour mon job que dans ma vie au quotidien, dans mes échanges avec les gens qui m’entourent. Sans ce feu intérieur, je m’éteins. Alors pour entretenir ce feu, je nourris ma curiosité en observant ce qui se passe dans le monde et je partage ce qui me semble avoir du sens et être efficace. J‘accompagne avec beaucoup d’enthousiasme toutes les femmepreneuses qui souhaitent devenir des entrepreneures numériques !

 

 

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