Lancée par le magazine Causette, une pétition demande l’instauration d’un congé paternité obligatoire et d’une durée de six semaines, contre onze jours actuellement. 40 personnalités, notamment des hommes, estiment qu’un tel congé permettrait de lutter contre certaines inégalités entre les femmes et les hommes. La pétition est adressée au Président Emmanuel Macron, à la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa et à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.
« Pour un congé paternité digne de ce nom. » Lancée par le magazine Causette sur la plate-forme Change.org, la pétition dénonce la durée actuelle « dérisoire » de onze jours et demande que ces onze jours soient « a minima » « obligatoires et non optionnels ». Le texte, signé par une quarante de personnalités est adressé à Emmanuel Macron, à la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa et à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.
Le magazine, soutenu par une quarantaine de pères ou futurs pères tels que Mouloud Achour (journaliste), Vincent Delerm (chanteur), Elliot Lepers (entrepreneur) ou Thomas Piketty (économiste), estime que : « faire de ce congé paternité une obligation lui conférerait une vraie légitimité ». Pour cela, ils demandent qu’il soit indemnisé à l’instar du congé maternité. Mais rendre ces onze jours obligatoires n’est pas suffisant. « Pour aller plus loin », indique la pétition, « nous demandons, à terme, un allongement du congé paternité à six semaines ». Les femmes disposent de huit semaines, dont six après la naissance. « Cela serait un signal fort pour l’égalité femmes-hommes et pour le bien-être de la société dans son ensemble », poursuit le magazine.
Charge mentale et carrière des femmes
Parmi les arguments avancés, le fait d’être deux les premiers temps pour « partager les émotions et les tâches ». « Onze jours ne suffisent pas pour qu’il y ait une vraie rencontre entre le nourrisson et son père. » Reprenant la thématique de la charge mentale, les signataires estiment qu’entrer dans la paternité précocement et « prendre en charge les soins très tôt permettrait de rééquilibrer le partage des tâches ». « Quand [les femmes] restent à la maison pour s’occuper d’un nouveau-né, elles gèrent également le reste des tâches domestiques. Et cette habitude se poursuit. »
Autre argument développé : le fait que « si les hommes s’investissent autant que les femmes dans la prise en charge des enfants, alors celles-ci seront moins pénalisées professionnellement ». À l’embauche, et durant la carrière. « C’est un choix de société et d’égalité », a souligné le psychiatre Serge Hefez sur France Info. L’ancienne patronne du Medef, Laurence Parisot estime que le congé maternité contribue à créer des inégalités et « freine trop souvent l’évolution de carrière des femmes », rapporte Le Parisien.
Depuis sa mise en place en 2002, l’idée d’allonger le congé paternité revient régulièrement : en 2011, Roselyne Bachelot, alors ministre des Solidarités avait milité pour l’extension de ce droit, rappelle Le Parisien. Plus récemment, le candidat socialiste à la Présidentielle de 2017 Benoît Hamon avait proposé une alignement du congé paternité sur le congé maternité post-natal. Reste à savoir ce que fera Emmanuel Macron.
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