Ne représentant qu’un tiers des créateurs d’entreprises en France, pléthore de femmes renoncent à leur rêve de devenir leur propre patron, notamment à cause d’une « course au financement » qui aurait tendance à les rebuter. Alice Lauriot dit Prévost, co-fondatrice de la plateforme de financement participatif Tudigo, distille alors quelques conseils pour enjoindre les femmes à entreprendre et à briser, enfin, ce fameux « plafond de verre ».
« Désormais lorsque j’entends dire qu’il est compliqué d’entreprendre en France, je bondis de ma chaise. Les initiatives existent et nous avons un tissu d’associations et de réseaux, notamment portés par des femmes, d’une très grande qualité ». Un postulat signé Alice Lauriot dit Prévost, co-fondatrice de la plateforme de crowdfunding de proximité Tudigo. En effet, Force Femmes, Les Premières (ex-Les Pionnières), Action’Elles…, les initiatives de (grande) qualité sont légion pour inciter les femmes à franchir le pas et tracer leur propre sillon, en dépit des obstacles disséminés sur leur route. Premier écueil, le financement. Effectivement, cette étape dans la longue marche de l’entrepreneure décourage souvent les plus vaillantes en raison d’une défiance que l’on pourrait qualifier de « principe » à son endroit. « J’ai été voir le banquier afin de donner du crédit à mon projet », déplore Alice Lauriot dit Prévost. Une démarche qui fait malheureusement office de « passage obligé » pour de nombreuses aspirantes entrepreneures. Car la jeune femme, après avoir fourbi ses armes chez l’Oréal pendant quatre ans au sein du département Marketing, a senti monter en elle le désir d’entreprendre.
« Je me suis alors intéressée à la thématique du local et de la proximité, curieuse du monde qui m’entourait, et j’ai alors posé les bases d’un réseau social de voisinage », se rappelle-t-elle. C’est alors qu’elle fait la « bonne » rencontre : les deux cofondateurs de Tudigo, une plateforme de financement participatif, avec justement ce tropisme proximité. Très vite, ils lui proposent de s’associer au projet. La néo-entrepreneure franchit le pas et embrasse ainsi cette nouvelle carrière avec l’entité Tudigo. C’est d’ailleurs au sein de cette plateforme de financement participatif qu’elle se rend compte que plus de 60% des porteurs de projets sont des femmes contre seulement 30 à 35% des créatrices d’entreprises en France, comme évoqué en préambule. « C’est tout simplement la conséquence des difficultés qu’ont les femmes à franchir l’obstacle du financement », explique-t-elle. Rompue à ces difficultés structurelles, Alice Lauriot dit Prévost distille ses cinq conseils phares pour entreprendre.
La force du « réseau »
Connaissez-vous par exemple Action’elles ? Cette association, en plus de l’accompagnement qu’elle propose, met en relation les créatrices avec des chefs d’entreprises expérimentées, pour créer du partage d’expérience. Le réseau Les Premières a créé des incubateurs et pépinières d’entreprises, pour les projets innovants créés par des femmes. Les entreprises peuvent y être hébergées pendant un an. Il y a aussi le réseau Force Femmes, qui accompagne les femmes en seconde partie de carrière, c’est-à-dire ayant 45 ans ou plus. On y trouve à chaque fois un accueil bienveillant et des tas de contacts, opportunités. Et puis The WeTeam, créée par Aude Joel, pour rassembler les femmes entrepreneures ou intrapreneures dans l’environnement.
Façonner son réseau et faire de « belles rencontres »
Lors d’événements sur Meetup : en fonction de votre ville et de vos centres d’intérêts, vous rencontrez des personnes concernées par vos thématiques, et peut-être un.e futur.e associé.e. Des groupes Facebook existent, comme « Les Entrepreneuses qui Déchiiiiiirent » (30k membres) : ça vaut le coup de s’y inscrire pour se sentir moins seule et demander de l’aide/des avis. Vous pouvez aussi lancer l’initiative de dîners de copines, où vous réunissez quelques amies entrepreneures (ou pas) et chacune vient à son tour avec une autre amie. On échange des conseils, on se revoit ensuite à 2 pour parler boulot, échanger des compétences. C’est un vrai temps pour prendre de la distance, reprendre des forces et se re-booster !
Diversifier ses sources de financement
Spécifiquement dédié aux femmes, le dispositif FGIF (Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes) a été mis en place par France Active en 1989. Il s’agit d’une garantie bancaire, destinée à faciliter l’obtention de prêts bancaires par les femmes chefs d’entreprise. Cette garantie est mobilisable pour des projets de création, reprise ou développement d’entreprise. Ce dispositif n’est pas exclusif des autres aides à la création d’entreprise.
Capitaliser sur vos points forts
Ecrire un email à 5 personnes proches, amis ou famille, et leur demander ce pour quoi ils trouvent que vous êtes particulièrement douée dans la vie. Vous serez surprise des résultats !
S’inspirer
En lisant des interviews de Rolemodels, des femmes qui montent des projets ambitieux : Julia Bijaoui, Sandra Rey ou de femmes chefs d’entreprise autour de vous comme Pauline Douguet, qui a lancé son épicerie Zéro Déchet à Tregunc (29). En regardant des tedtalks inspirants ; j’aime particulièrement ces trois-là : trouver le pourquoi d’un projet entrepreneurial, le pouvoir de la vulnérabilité, le langage du corps. En découvrant des lectures qui vont vous conforter dans votre choix d’entreprendre (j’ai adoré « Créer le job de ses rêves et la vie qui va avec » d’Alexis Botaya et Corentin Orsini) ou qui vont vous aider à booster votre créativité (Voler comme un artiste, et Partager comme un artiste d’Austin Kleon).
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