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8 Mars | Classement des « 10 plus urgents » : les femmes journalistes mises en avant ce mois-ci

femmes journalistes
Source : Getty Images

Alors que le secteur a longtemps été dominé par les hommes, de plus en plus de femmes journalistes s’emparent de thèmes importants et réalisent des reportages pour leurs communautés. Les femmes font face à de nombreux défis et menaces dans ce travail. Selon un rapport de 2018 réalisé par la International Women’s Media Foundation (IWMF, Fondation internationale des femmes dans les médias), plus de 70 % des femmes journalistes ont déjà subi plusieurs formes de harcèlements, de menaces et d’attaques. Compte tenu des préjugés sociaux à l’encontre des violences sexistes, nombreuses sont celles qui choisissent de ne pas signaler ces incidents ou de quitter la profession.

 

Le 1er mars 2021, la One Free Press Coalition (un regroupement de près de 40 organes de presse, dont Forbes, Reuters ou Time) a publié le 25e classement mensuel des « 10 plus urgents ». Ce classement a pour but d’attirer l’attention sur les cas les plus urgents de journalistes persécutés dans le monde. Ce mois-ci, le classement se concentre sur les femmes journalistes à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars prochain.

Parmi les dix journalistes présentes dans la liste, six sont actuellement en prison. En 2020, 13 % des journalistes emprisonnés étaient des femmes. Une autre journaliste de la liste a été assassinée à la suite de l’un de ses reportages. Depuis 1992, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a enregistré 70 cas d’assassinats de femmes journalistes. Par ailleurs, au moins l’une des journalistes du classement des « 10 plus urgents » a subi un harcèlement en ligne ciblé, un problème endémique à la profession. Enfin, les femmes journalistes de la liste couvrent un large éventail de sujets et d’histoires dans leurs reportages, néanmoins la politique reste l’un des thèmes les plus dangereux pour les journalistes au niveau mondial selon une recherche du CPJ.

 

Les « 10 plus urgents », mars 2021

  1. Tal al-Mallouhi (Syrie)

Cette journaliste syrienne est actuellement emprisonnée près de Damas sans qu’aucune charge soit retenue contre elle. La jeune femme a passé plus de dix ans derrière les barreaux. Son arrestation a été ordonnée par un conseiller à la sécurité du président syrien Bachar el-Assad.

  1. Solafa Magdy (Égypte)

Solafa Magdy est une journaliste indépendante égyptienne. Elle est incarcérée depuis plus d’un an. Durant son incarcération, elle a été victime de violences physiques et psychologiques à plusieurs reprises. Son état de santé est actuellement très préoccupant.

  1. Katsiaryna Andreyeva et Darya Chultsova (Biélorussie)

Les deux journalistes bélarusses ont été condamnées le mois dernier à deux ans de prison ferme pour avoir prétendument fomenté des troubles en couvrant la contestation de 2020 contre le président Alexandre Loukachenko.

  1. Maria Elena Ferral Hernández (Mexique)

Le 30 mars 2020, dans la municipalité de Papantla dans l’État du Veracruz, la journaliste mexicaine a été abattue par deux hommes cagoulés circulant à moto. Cet assassinat fait suite aux nombreuses menaces de mort reçus par la journaliste.

  1. Pham Doan Trang (Vietnam)

Elle est l’une des plus grandes figures du journalisme indépendant au Vietnam. Arrêtée en octobre 2020, la célèbre journaliste a été placée en détention pour « propagande contre l’État ». Pendant de nombreuses années, elle a subi des menaces à répétition.

  1. Frenchie Mae Cumpio (Philippines)

La journaliste et animatrice radio philippine couvre les abus présumés de la police et de l’armée. Elle est détenue depuis plus d’un an et pourrait être condamnée à une peine de prison allant de six à douze ans.

  1. Anastasia Mejía (Guatemala)

La journaliste et défenseuse des droits humains a été arrêtée pour avoir diffusé une manifestation contre un fonctionnaire local. Elle est également accusée d’avoir participé à cette manifestation. Le même jour, une perquisition a été réalisée à son domicile et elle a été maintenue en détention pendant plus d’un mois.

  1. Ayşegül Doğan (Turquie)

La journaliste turque est actuellement libre, dans l’attente de son jugement en appel, mais elle risque plus de six ans de prison pour de fausses accusations d’« appartenance à une organisation illégale ».

  1. Neha Dixit (Inde)

La reportrice indépendante indienne a été victime d’une tentative d’effraction à son domicile dans la soirée du 25 janvier 2021. Cette intrusion intervient dans un contexte de menaces téléphoniques répétées et de menaces de mort.

  1. Haze Fan (Chine)

Cette journaliste chinoise travaille pour Bloomberg. Elle a été arrêtée à Pékin pour « mise en danger de la sécurité nationale ».

 

Tout le contenu Forbes #OneFreePress est disponible ici.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Katherine Love

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