Il y a trois ans, Charlotte Cadé et Maxime Brousse lancent Brocante Lab, devenu depuis Selency. Cette jeune pousse au goût vintage fait entrer la chine dans le numérique en mettant en relation les passionnés de brocante et les vendeurs.
Elle travaille sur l’une des deux grandes tables de l’open space, au milieu de ses collaborateurs, dans cet esprit « management horizontal » si cher aux start-up. Charlotte Cadé, 29 ans, pose ses yeux bleus piscine sur le monde qui l’entoure. Les locaux de 300 mètres carrés, dont une partie est proposée à de jeunes pousses en construction, sont à l’image de sa marque, épurés et chinés. Selency est un « label déco » qui fait à la fois office de site d’achat-vente et de plate-forme « inspirationnelle ». Ce néologisme est dans l’ADN de la start-up. « En tant que chineuse, je perdais beaucoup de temps sur Pinterest pour trouver des idées, puis sur Le Bon coin ou eBay pour acheter », raconte l’entrepreneure.
Après une école de commerce à Grenoble, un an au marketing de L’Oréal, et deux comme couteau-Suisse dans une petite agence, elle se lance dans l’entrepreneuriat avec ce projet de site de brocante tout en un. Depuis plus de trois ans, Selency, anciennement Brocante Lab, dépoussière le secteur. L’équipe de trente personnes aujourd’hui projette de déployer le concept à l’étranger durant le dernier semestre 2017.
« Les femmes se créent des barrières »
Rapidement, Charlotte Cadé a été rejointe dans l’aventure par Maxime Brousse, ancien étudiant de l’Edhec qui venait de passer trois ans au Réseau entreprendre. « Il y a encore relativement peu de femmes dans l’entrepreneuriat, nous sommes donc plus facilement aidées et mises en avant par les médias et les réseaux féminins », s’enthousiasme Charlotte Cadé. Pour elle, être un binôme féminin-masculin à la tête d’une jeune pousse est positif, tant sur la communication que sur le management. « L’approche est différente », constate-t-elle. « J’ai tendance à être plus maternelle, je me préoccupe des problèmes des salariés pour comprendre leur fonctionnement au bureau quand Maxime garde une distance. C’est un bon dosage. »
Dans les phases de recrutement, la CEO de Selency a remarqué des différences d’attitudes chez les candidats : « les hommes postulent quand ils possèdent environ 60 % des compétences demandées, tandis que les femmes ne postulent pas sans avoir 90 à 95% des compétences requises. » Un écart révélateur selon elle d’un problème plus profond. « Au moment de me lancer, j’avais peur de ne pas être au niveau et de ne pas trouver ma place dans un milieu masculin. » À sa grande surprise, la jeune femme s’est rendue compte que l’écosystème était « bienveillant ». « Les femmes se créent des barrières, se mettent la pression pour savoir si elles sont au niveau », avance Charlotte Cadé qui estime qu’il est nécessaire d’avoir des modèles féminins pour montrer aux femmes qu’elles peuvent se lancer.
Article publié dans le premier numéro du magazine Forbes France, disponible depuis le 6 octobre 2017. Cliquez ici pour vous abonner.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits