Fraîchement nommée à la tête du leader de location de véhicules en Europe, Caroline Parot, ancienne directrice générale finance du groupe, revient sur un parcours jalonné de prises de risques payantes et de moments de doutes couplés à une indissociable volonté de mettre l’humain au cœur du dispositif.
Performance et sérénité ne sont pas antinomiques. Nul besoin de faire trembler les murs et remuer ciel et terre pour obtenir des résultats tangibles. Un postulat qui sied parfaitement à Caroline Parot, désignée nouvelle Présidente du Directoire du Groupe Europcar le 25 novembre dernier, en remplacement de Philippe Germond. Une place de choix et, de facto, particulièrement exposée pour la deuxième femme à présider aux destinées – exécutives – d’un groupe du SBF 120, après Isabelle Kocher à la tête de l’énergéticien Engie. Les deux autres femmes de l’indice aux responsabilités, en l’occurrence Sophie Bellon et Elisabeth Badinter, occupent respectivement la tête du conseil d’administration de Sodexo et du conseil de surveillance de Publicis, mais ne jouissent pas de fonctions opérationnelles. « C’est une thématique (ndlr : la place des femmes dans les équipes dirigeantes) qui s’est installée progressivement dans mon esprit, à mesure de l’avancée de ma carrière », souligne la Présidente du Directoire d’Europcar.
Ce fut même, pour celle qui est titulaire d’un master en finances de l’école supérieur de commerce de Paris (ESCP) et un DEA d’économie/ mathématiques de l’université Panthéon-Sorbonne, un non-sujet au sortir de ses études. « J’ai commencé de manière assez classique, il y a plus de 20 ans, dans un cabinet d’audit et de conseil qui était Arthur Andersen (dont émaneront, par la suite, les deux mastodontes Accenture et EY). J’ai travaillé là-bas pendant 10 ans et, étant une entité américaine, la question de la parité était un non-sujet », se rappelle Caroline Parot. Une problématique qui refera davantage surface lorsque celle qui n’est encore que consultante dans un cabinet d’audit à la renommée internationale décidera de faire le grand saut dans « les entrailles » de l’entreprise. Un moment charnière. « Dois- je continuer dans cette voie, de conseils et recommandations pas toujours suivis donc pouvant engendrer une certaine frustration, ou faut-il changer les choses de l’intérieur ? », s’est-elle longuement questionnée.
En première ligne
La volonté de se retrouver « au cœur du réacteur » sera plus forte et Caroline Parot décide finalement de rejoindre « la salle des machines » de Thomson, qui deviendra par la suite Technicolor. Nous sommes en 2005. La tâche s’annonce ardue pour celle qui vient d’être bombardée à la tête de la finance de la division licences et brevets du groupe. « Une division certes financière mais qui abritait également en son sein beaucoup d’ingénieurs et beaucoup de recherche », s’empresse-t-elle d’ajouter, mettant en exergue, déjà, sa volonté de donner à l’humain une place prépondérante au sein du dispositif.
Thomson était, à l’époque, en pleine transformation de ses métiers, la fabrication de téléviseurs et de tubes commençant à tomber en désuétude, mais la période est assez captivante pour Caroline Parot, en dépit de difficultés financières qui commencent à poindre. « Au bout de trois ans, le groupe est entré dans une phase de restructuration assez intense et la nouvelle équipe de management m’a demandé de les rejoindre au niveau de la gestion du groupe. Je suis ainsi devenue responsable de la performance et du controlling du groupe ».
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