Andrey Andreev, fondateur et actionnaire majoritaire des applications de rencontres en ligne Bumble et Badoo, a annoncé que son entreprise allait ouvrir une enquête suite aux allégations, faites par plus d’une douzaine d’anciens employés dans un reportage de Forbes, selon lesquelles l’environnement professionnel au sein de son siège basé à Londres serait malsain, en particulier pour les femmes.
« L’entreprise a sollicité une organisation indépendante, Peninsula Group, pour diriger une enquête officielle concernant des allégations d’injustice, » indique Andreev dans le communiqué. « Quiconque aurait des informations au sujet de mauvais comportements au sein de notre espace de travail est encouragé à contacter Peninsula Group, lequel assurera la protection et la confidentialité de tous les plaignants. Nous nous engageons maintenant à rendre publics les résultats de cette enquête et à mettre en place ses recommandations au sein de notre entreprise. »
Ann Roberts, directrice des Ressources Humaines à Badoo, a également envoyé un e-mail aux employés mercredi pour les prévenir de l’enquête. « Nous offrirons à ces anciens employés l’opportunité de faire entendre leurs voix, de manière à ce que nous puissions connaître la vérité sur ces injustices, » écrit-elle. « Nous ferons respecter les recommandations de l’enquête, nous tiendrons les coupables pour responsables, et nous changerons nos habitudes quand cela sera nécessaire. » L’e-mail, vu par Forbes, a été envoyé au personnel des bureaux de Londres et de Moscou, ainsi qu’aux membres du personnel de Bumble.
Andreev détient au moins 59 % (et possiblement près de 79 %) de Bumble, entreprise créée en 2014, dont les marchés eux-mêmes se concentrent sur l’émancipation féminine et le fait d’offrir aux femmes un environnement de rencontres amoureuses plus sécurisé. La fondatrice et PDG de Bumble, Whitney Wolfe Herd, a également répondu aux allégations de Forbes, basées sur les interviews de 13 anciens employés ayant travaillé au sein du siège de Badoo à Londres entre 2010 et 2019. Herd a indiqué mardi également à TechCrunch : « Nous tous à Bumble sommes mortifiés par les allégations envers Badoo (l’actionnaire majoritaire de Bumble) datant d’avant la naissance de Bumble, telles que rapportées par Forbes. Je suis attristée et écœurée d’entendre que quiconque, quel que soit son genre, puisse s’être senti marginalisé ou maltraité de quelque manière que ce soit sur son lieu de travail. »
Les allégations des 13 anciens employés invoquent une culture d’entreprise sexiste, incluant des mises à jour informatiques internes portant des noms d’acteurs pornographiques, ainsi qu’une vidéo partagée à maintes reprises d’un employé recevant une fellation d’une prostituée. Les anciens employés ont également affirmé qu’Andreev avait fait des commentaires désobligeants au bureau ayant trait à l’ethnie et à l’apparence physique. Andreev et Magic Lab, la société de holding de ses quatre applications de rencontres dont Badoo et Bumble, ont nié la majorité de ces allégations.
Après la publication de l’enquête de Forbes sur Badoo lundi, une ancienne employée ayant vu la vidéo a révélé son identité sur Twitter. « Dans le reportage, je suis celle qu’on a forcée à regarder cette vidéo pendant un événement au bureau », écrit Jude Farrell, qui a travaillé dans les bureaux de Badoo à Londres de 2011 à 2012. Faisant référence à son expérience au sein de Badoo, elle ajoute : « C’est la seule fois de ma vie où je me suis sentie menacée physiquement au travail. Je souffre du syndrome de culpabilité du survivant pour n’avoir pas pris la parole à ce moment-là. #BadooMeToo. »
La société qu’Andreev a engagée pour diriger l’enquête, Peninsula Group, est un cabinet britannique de conseils en ressources humaines et en droit du travail. Badoo a déjà eu recours aux services de Peninsula Group par le passé, dont une fois en juillet 2018 pour une affaire de ressources humaines après qu’une employée avait accusé un collègue d’attouchements lors d’une fête d’été de l’entreprise. L’employé en question avait été licencié, mais il avait fait appel. Un porte-parole de Badoo rapporte que l’entreprise avait sollicité Peninsula Group à la suite de cet appel. Peninsula avait conclu que le licenciement de l’employé avait été trop sec, et il avait donc été réembauché. Ce dernier avait été déplacé à un autre étage après que la victime avait déclaré ne vouloir aucun contact régulier avec lui.
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