Alors Carla, envie de fraises ou pas ?
Mais le coup d’éclat fondateur de la petite entreprise va se dérouler sur le terrain de la communication. Nous sommes en mai 2011, un vendredi soir, et les rumeurs concernant la grossesse de Carla Bruni commencent à poindre. Anne-Laure Constanza et son équipe postent alors sur la page Facebook du groupe le commentaire suivant « Alors Carla, envie de fraises ou pas ? ». Dès lors, c’est l’explosion de commentaires en tout genre, laudateurs ou insultants. « C’était un truc de dingue ! » se rappelle-t-elle. Après avoir créé un encart sur fond rose avec cette formule, c’est Libération qui va surfer sur le buzz en publiant sur sa une du 9 mai ledit encart. « C’était quelques jours avant la chute de DSK qui aurait largement éclipsée notre action », sourit Anne-Laure Constanza, pas peu fière de son coup.
Mais l’entrepreneuse voit déjà plus loin. « Nous nous sommes bien amusés mais désormais la moindre des choses c’était qu’on habille la première Dame de France ». Elle porte alors, en personne, une collection d’une dizaine de modèles exclusifs à l’Elysée où l’assistante de Carla Bruni promet de lui transmettre. Ce sera chose faite, la première Dame se fendant d’une lettre de remerciements. Six mois plus tard, alors qu’Anne-Laure Constanza est invitée à s’exprimer lors de l’inauguration des locaux de Google à Paris, Nicolas Sarkozy la coupe lors de sa présentation. « Je sais qui vous êtes, grâce à vous la France entière était au courant de la grossesse de Carla ».
Plus vite, plus haut, plus fort
Ce « contact » avec le monde politique ne sera pas sans lendemain, la fondatrice d’Envie de Fraise, se retrouvant, quatre années plus tard, face à François Hollande dans l’émission « Dialogues citoyens » où elle tance le président de la République sur la loi Travail et crève littéralement l’écran. « L’exercice était intéressant mais assez frustrant par manque de temps. J’ai davantage apprécié notre échange « off » après l’émission ». Mais l’entrepreneuse déplore, plus généralement, la vacuité des réponses des politiques face aux doléances des entrepreneurs. « Pas un seul dans le gouvernement n’a d’expérience de l’entreprise. Conséquence : cela crée des lois à côté de la plaque ». Et de poursuivre. « Les entrepreneurs doivent évidemment participer au débat mais c’est avant tout aux politiques de venir sur le terrain ».
Un terrain fertile pour Anne-Laure Constanza et Envie de Fraise qui fête, cette année, ses dix ans. Avec en ligne de mire le leadership mondial. « Au bout de 10 ans nous avons toujours 50% de croissance annuel Nous sommes jeunes mais j’ai l’impression que l’aventure ne fait que commencer. Notre marque est reconnue en France et il faut maintenant l’étendre au monde entier ». Déjà solidement installée en Espagne et en Italie, Envie de Fraise semble en marche vers son destin. Et pourquoi pas jusqu’en Chine, là où tout a commencé.
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