Anne Ghesquière est une entrepreneure engagée, passionnée et maman de trois filles. Elle est la fondatrice du média FemininBio, éditrice et auteure de livres sur la beauté au naturel, le bien-être et la spiritualité. Co-fondatrice du Parlement du Féminin, elle co-organise les « rencontres de lumière » à Paris. C’est en voyageant de part le monde qu’elle a pris conscience de l’urgence à porter de l’attention à nos modes de vie et de pensées. Anne partage ici sa quête au service du vivant « entreprendre est une aventure sacrée ».
Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours ?
J’ai été élevée dans une île, dans la nature, par des parents post-68, des « cathos naturistes ». C’est probablement là que se situe l’origine d’un parcours à la fois conventionnel – école de commerce, droit des affaires, grand groupe média – mais aussi hors normes : voyages autour du monde, ouverture de conscience dès ma jeunesse, pensée hors cadre…
J’ai créé FemininBio en 2007 suite à un puissant appel intérieur : me mettre au service du vivant. En grec, bios signifie la Vie. FemininBio, c’est le principe féminin au service du vivant.
Comment êtes-vous passée du monde de l’entreprise au monde de l’entreprenariat ?
Après un passage passionnant au sein du groupe Vivendi, je cofondais en 1999 avec un ami ma première start-up dans l’achat groupé. J’avais 28 ans et l’entreprenariat était une évidence pour moi. J’aime créer en dehors du cadre, imaginer et développer des projets, c’est mon côté « Multipass » comme dirait Lilou dans Le Cinquième Elément de Luc Besson. A l’époque, j’avais démissionné pour monter ma boîte, puis nous avions levé des fonds. Il faut dire que chez Vivendi, qui était pourtant un grand groupe, on travaillait déjà en mode start-up sur des projets Internet très innovants. Cela m’a probablement aidée à sauter le pas.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer FémininBio ?
Ce sont des prises de consciences très fortes. La première, sur l’état de la planète, s’est produite au début des années 2000 à l’occasion de grands voyages à l’étranger. J’ai réalisé de manière brutale que le monde marchait sur la tête et que nous étions en train de scier la branche sur laquelle nous étions assis. De nombreuses questions sont apparues : que faisons-nous de notre écosystème planétaire qui est aussi le reflet de nos écosystèmes intérieurs ? L’autre prise de conscience a eu lieu lorsque j’ai découvert les modes de vie des peuples premiers en Nouvelle-Zélande et en Australie. Leur symbiose avec la nature, et a contrario l’absence de symbiose en Occident, a été une grande claque pour moi qui arrivais à l’aube de mes trente ans. Enfin, la naissance de mes filles. Être enceinte, donner la vie, allaiter : c’est-à-dire leur donner le meilleur pour leurs corps, leurs âmes, leurs esprits. La création de FemininBio est née de l’envie de transmettre mes découvertes, mes passions, mon mode de vie holistique pour informer, alerter, donner l’envie du beau, du vivant, du merveilleux.
FemininBio est née de tout cela : d’un grand OUI à la vie, à la lumière et aussi d’une volonté de résistance à la destruction…
Quels sont vos objectifs ? Votre intention avec ce nouveau média ?
En tant que femme, il était plus facile pour moi de m’adresser à d’autres femmes. J’avais envie de partager avec mes « sœurs » (dans un esprit de sororité) ce mode de vie conscient, joyeux, harmonieux et inspirant. Voilà quelles étaient, et sont toujours d’ailleurs, nos intentions avec FemininBio. La femme a un rôle très important à jouer dans ces changements intenses de paradigmes que vit aujourd’hui l’humanité. Elle est en train de s’affirmer à sa juste place, ce que nous avons souvent du mal à faire, nous les femmes. Mais les lignes bougent : la femme a enfin plus d’espace pour oser être Soi ! FemininBio va fêter ses 11 ans le 13 mai prochain.
Quels ont été vos défis pour entreprendre ? Vos bonheurs ?
Ah, la vie d’entrepreneure n’est pas un long fleuve tranquille ! Je dirai que c’est plutôt un parcours initiatique. Si on le prend comme un jeu dans le grand terrain de jeu de la vie, alors ce défi est une sacrée aventure, pour ne pas dire « une aventure sacrée ». C’est comme dans un trail en montagne : il y a des passages délicats, des moments difficiles tant humainement que physiquement, c’est puissant. Et puis, sans qu’on sache vraiment pourquoi, il y a ces grands moments de fluidité où tout est aligné, on baigne dans le flow. C’est comme avec nos émotions, on apprend à surfer sur le bon et le moins bon. Nos défis d’aujourd’hui sont les mêmes qu’hier : nous devons constituer des équipes techniquement au top sur leurs métiers et avec un niveau de conscience élevé. Et ça ne court pas les rues : ce sont des moutons-zébrés à 10 pattes !
Vous avez co-organisé le Parlement du féminin avec le Parlement des entrepreneurs d’avenir en décembre 2017 à l’Opéra Comique ?
Oui et c’était un premier événement qui a pour vocation de rassembler toutes celles et ceux qui pensent et agissent en faveur d’une société plus équilibrée. L’intitulé « Féminin et Masculin, pour un nouvel humanisme » reflète notre volonté collective d’un changement fondamental pour l’humanité qui passe par la garantie de l’égalité entre les femmes et les hommes : un nouvel humanisme social fondé sur l’égalité et l’équilibre dans tous les domaines, qu’il s’agisse de vie publique ou privée. Au fil de nombreuses rencontres et réunions de travail, ce Parlement du Féminin a été co-construit avec plus de 50 réseaux féminins ou mixtes !
Vous êtes éditrice et aussi auteure. Que souhaitez-vous partager ?
J’ai réalisé il y a quelques années que je suis une sorte de « messagère ». Donc une de mes missions de vie est probablement d’aider à faire passer des messages, quel que soit le média : ma quête est de contribuer à construire un monde où la conscience peut s’élever. Je nourris profondément l’espérance d’un monde pacifié… à commencer d’abord à l’intérieur de moi, car balayer devant sa porte est essentiel.
Quels sont les sujets qui vous passionnent ?
La spiritualité, élever les enfants en conscience, l’alimentation bio, le déploiement de Soi, la médecine intégrale, les flux énergétiques, les rapports humains, la beauté sous toutes ses formes, le couple, la poésie du voyage, le sport en pleine nature, la famille, le féminisme, le lien à la nature, bref le VIVANT. Je pratique un art corporel le Wutao qui est incroyablement évolutionnaire. Ses fondateurs Pol Charoy & Imanou Risselard sont des êtres qui m’inspirent beaucoup.
Que pouvez-vous dire aux femmes qui ont envie d’entreprendre mais qui n’osent pas ?
A mon sens, il y a plusieurs voies pour oser entreprendre. La première : on ne réfléchit pas et on saute dans le vide. La deuxième : on fait un travail sur soi plus approfondi pour comprendre les peurs et les blessures qui nous empêchent d’oser. Mais tout le monde n’est pas forcément fait pour entreprendre. Un des (nombreux) outils qui permettent de mieux comprendre son mode de fonctionnement intérieur est par exemple l’ennéagramme.
Quelle est l’énergie qui vous porte le plus ?
Je crois que c’est la lumière…
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